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Mobilisation et répression lors du sommet UE-AL de Guadalaja

Publie le dimanche 30 mai 2004 par Open-Publishing

Le jour s’est acheveésur une ville en Etat de siège vendredi 28 mai à Guadalajara (Jalisco,
Mexico). La police quadrillait toute la ville et arrêtait indistinctement tout se qui pouvait ressembler
a un jeune altermondialiste et qui trainait encore dans les rues.

Samedi 29 en millieu de journée, une centaine de personnes étaient encore répertoriées comme
arrêtées, blessées ou disparues parmi lesquels au moins d’une dizaine d’étrangers qui risquent d’être
expulsés et 4 membres de la batucada. Les journaux du matin titraient sur les affrontements entre
policier et manifestant-e-s de la veille.

Coté sommet officiel, ce qui ressort des discussions c’est la volonté de l’UE de contester
l’hégémonie US dans la région. L’avancement des discussions pour un prochain accord de libre échange
entre l’UE et le Mercosur (Bresil, Argentine, Uruguay, Paraguay) signifie qu’aujourd’hui le processus
d’intégration économique entre l’UE et l’Amerique Latine et en passe d’être plus avance que entre
les Etats-Unis et l’Amérique Latine étant donné le blocage des négociations de l’ALCA (Accord de
Libre Echange des Amériques). Par ailleurs, les discussions ont porté sur le multilatéralisme et la
recherche de point d’accord pour contrer l’unilatéralisme US.

Tout ceci reste bien sur très prudent. Ainsi, seule un timide paragraphe de la déclaration
condamne les « mauvais traitements en Irak » sans faire mention des Etats Unis et l’UE s’est opposee à
toute référence critique explicite a la loi Helms-Burton qui organise le blocus economique US de
Cuba.

Voici un récit de ces journees de mobilisation.

Le contre-somet s’est ouvert mardi 25 mai avec le forum « enlazados alternativas » (nouons des
alternatives) organisé principalement par des ONG, la préparation de l’installation d’un campement
libertaire et d’un centre de convergence/centre de medias. Parallelement aux debats du forum,
diverses petites manifestations ont eu lieu au cours de la journée du mercedi (braseros - ex
travailleurs migrants aux US dans les années 50 et 60 et dont les fonds de retraite ont été detournés - et
jeunes anarchistes et altermondialistes). Dans la ville la présence policière est extrêmêment
importante. Des murs métalliques haut de plus 3 mètres délimitent la zone rouge ou se deroulera le
sommet et qui recouvre une grande partie du centre ville interdite d’accès a la population.

Jeudi 27, les travaux de la rencontre des ONG se sont poursuivis, un forum syndical a réuni un
millier de personnes. En milieu de journée la police a violemment délogé quelques 80 militant-e-s de
l’Universite Autonome de Mexico (UNAM) qui souhaitaient installer leur campement dans un parc
proche du centre-ville. En fin de journée plusieurs centaines de personnes étaient réunies dans la
faculté de la ville pour écouter le ministre des affaires étrangères cubain, Perez Roque, et le
leader cocaleros bolivien Evo Morales. En soirée, un sombtueux diner d’accueil des chefs d’Etat a
marqué l’ouverture du sommet officiel. Les jeunes altermondialistes avaient prévu d’organiser au même
moment une Cazerola a proximite de la zone rouge. Pour eviter toute manifestation, la police a
encercle le campement liberaire. De part est d’autre du cordon policier, quelques 200 militant-e-s ont
passe une joyeuse soirée a danser et crier des slogans contre ce « secuetro » au son de batucada.
En milie !
u de nuit, la police s’est finalement retirée.

La journée de vendredi 28 mai, principale journée du sommet officiel a marque la fin du forum « 
enlazados alternativas. » Elle s’est achevée par une grande marche reunissant 5 a 10 000 personnes.
Elle était ouverte par les travailleurs de Euskadi en lutte depuis 2 ans contre la fermeture
brutale et illégale par la multinationale allemande de pneumatique Continental. Les principaux autres
cortegès était ceux du mouvement de solidarite avec Cuba et le bloc anarchiste précédé par la
batucada, les désobéissants et le colletif anti-guerre. Cette première partie de la manif s’est
deroulee sans incidents.. égayée seulement par quelques pauses tags sur des banques et les mac do. Arrivé
à proximité de la zone rouge, plus d’un millier de jeunes ont interrompu leur marche tandis que
les autres cortèges continuaient d’avancer.

Quelques dizaines de manifestant-e-s harcelaient avec batons et projectiles divers un bloc de 250
policers positionnés derrière des barrières. Les clameurs de centaines d’autres manifestant-e-s
encourageaient les assaillant-e-s. Une cinquantaine de mètres en arriere un bloc festif de danseur
et de batucada occupait pacifiquement l’espace. La situation est restée stable pendant pres d’une
heure jusqu’a ce que les barrieres enchainees soient renversees par la multitude. La police a alors
charge avec des gaz, emplissant la rue d’une epaisse fumée couleur jaune-vert. Plusieurs charges
violentes se sont succedées contraignant les manifestant-e-s a se replier sur une place attenante
et occasionant plusieurs blessées. Dans le chaos ambiant, certains groupes cassaient des vitrines
des banques et de magasins tandis que nombreux manifestant-e-s quittaient le centre-ville infestée
de policier en civil. Peu de temps après les arrestations arbitraires se sont multipliées.

Samedi 29 mai, l’essentiel des efforts étaient concentrés sur la recherche d’information
concernant les arreté-e-s. A 15 h, soit une vingtaine d’heures après les arrestations, les premieres
liberations interviennent. Une manifestation va peut-être se rendre au siege du ministere de l’interieur
de l’Etat.