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Ne laissons pas la SNCM au mains des voyous !

Publie le mercredi 12 octobre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

de Patrice Bardet

Chers camarades,
Je partage aussi comme nous tous l’indignation contre ce gouvernement de casseurs, de voyous sans vergogne !
Ce milieu de coquins et de copains s’évertue à dépecer une par une les entreprises nationalisées ou du secteur public.

Le "dossier" de la SNCM est l’exemple type de cette anarque dont collectivement nous faisons les frais, et en ce cas particulier les travailleurs de la SNCM, les salariés des ports desservis (n’oublions pas les emplois induits, tels les sous-traitants) , dont la Corse.

En effet, il ne s’agit pas pour ce gouvernement d’assurer l’avenir industriel de la SNCM, mais bien de couler une entreprise publique, une de plus ! Position dogmatique, hautement politique que ce gouvernement a décidé sciemment depuis fort longtemps.

Le fonds de pension Butler (grand copain de Villepin) a d’ailleurs annoncé qu’il retirerait les fonds si la convention avec la région Corse n’était pas reconduite en 2006. Gageons que les fonds seront retirés après un bénéfice pharamineux, comme ce fonds en a l’habitude en dépeçant les entreprises acquises. Que ce soit ce groupe financier à qui le gouvernement promet la maîtrise du Conseil d’Administration est une preuve qu’aucun projet industriel n’est envisagé, mais bien une anarque financière. Butler apporterait 35 millions d’euros, l’Etat 113 millions. Et la valeur de la SNCM est estimée à 500 millions d’Euros ! Jackpot ! Et ce sont les salariés qui paieront comptant cette déroute, et l’ensemble des habitants de France (de la corse ou du continent).

La CGT dans ce dossier a fait des concessions, acceptant que l’Etat ne soit plus directement majoritaire à 51 %. Ce n’est aucunement une reculade, encore moins une dissension avec la CGT de la SNCM, comme les médias ont tenté de nous le présenter, mais bien une solution concertée.
La CGT propose que la Caisse des Dépôts et Consignations, que Bruxelles considère comme entreprise privée, entre dans le capital de la SNCM, et que la SNCF augmente sa part -actuellement de 7%- , de façon à ce que les fonds publics restent majoritaires.
Hier matin, ces propositions sérieuses ont été balayées par les ministres Breton et Perben, qui ont claqué la porte des négociations. Il n’étaient pas venus pour « négocier », mais pour « informer », « expliquer » et fixer un ultimatum ! Jean-Paul Israël, porte parole de la CGT SNCM les a qualifiés de « voyous » et a déclaré que « c’était un scandale » ! Bernard Marty, secrétaire CGT du Comité d’Entreprise, a déclaré que les ministres ont été d’une « arrogance inqualifiable ».

Je ne sais si la lettre de Thibault est « molle » ou « dure ». Là n’est pas l’important (quoique j’aurais préféré un ton plus offensif !). Cela traduit tout de même une fois de plus que ce dossier est emblématique pour la confédération, l’UD des Bouches du Rhône, la CGT de la SNCM, ensemble.

Je suis d’accord pour dire qu’il faut dénoncer avec virulence cette escroquerie !
Je suis d’accord avec vous pour insister sur une solidarité pressante de toute la CGT envers les salariés de la SNCM !
Je suis d’accord pour dire que le temps presse, que les camarades en lutte ont besoin de notre soutien maintenant, tout de suite !

Les trahisons syndicales, comme à l’habitude ne vont pas tarder ! Après Chérèque ( dès la fin septembre), le syndicat Force Ouvrière de la SNCM vient d’annoncer hier après-midi que "Notre organisation syndicale, ayant reçu des réponses exactes et ayant pris acte que le refus des propositions gouvernementales entraînerait le dépôt de bilan de l’entreprise, a décidé en syndicat responsable de suspendre la grève". On peut regretter aussi que l’UGICT-CGT de la SNCM se soit aussi désolidarisée.

Dénonçons que « l’opérateur industriel » retenu par le gouvernement pour la SNCM, Connex appartient au groupe multinational Véolia -ex Vivendi, ex Générale des Eaux, est comme par hasard le même qui entre en concurrence avec la Régie des Transports Marseillais (RTM) pour le tramway de Marseille, le même qui entre en concurrence avec la SNCF !

Raison de plus pour que toute la CGT se range derrière le syndicat CGT de la SNCM !

Organisons des collectes dans nos entreprises, auprès des syndiqués ! Il faut aider les camarades en grève ! Montrons que la solidarité des travailleurs n’est pas un vain mot !

L’Union départementale CGT organise une [manifestation unitaire CGT , CFDT, CFTC, FSU, Solidaires) le samedi 15 octobre, 15 h au Vieux Port http://www.udcgt13.fr/article.php3?...

SOLIDARITE TOTALE AVEC LES CAMARADES EN LUTTE !

RESISTANCE !

Bien fraternellement

Patrice Bardet , militant Ufict-CGT de la CRAM Nord Picardie

Pour la solidarité :

UD CGT des BOUCHES-DU-RHONE
BOURSE DU TRAVAIL
23 BD CHARLES NEDELEC
13331 Marseille Cedex 3
tel : 04 91 64 70 88
fax : 04 91 95 78 24
mail : ud-cgt-13@wanadoo.fr
site : http://www.ud-cgt-13.org

Messages

  • Bernard Thibault déclare que « la demande d’ouverture de réelles négociations pour un autre avenir de la SNCM est crédible et justifiée ». Comme principal argument à l’appui de cette affirmation, il ajoute : « Une modification du plan de restructuration de 2003 agréé par la Commission européenne est juridiquement possible jusqu’au 31 décembre 2006.

    L’Etat peut donc, entre autres, procéder à une recapitalisation de l’entreprise. » Donc, l’Etat peut recapitaliser... Mais cela, personne ne le conteste. Même le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, déclare le même jour que « si le gouvernement souhaite verser de nouvelles aides publiques, dans le cadre d’une actualisation du plan de restructuration en cours, la Commission examinera ces aides au regard de leurs effets sur la concurrence et des efforts de restructuration consentis par la compagnie » (dépêches AP).

    Le mot clé est « plan de restructuration de 2003 ». Que dit ce plan, dicté par la Commission de Bruxelles le 9 juillet 2003 ? Il prévoit que la SNCM devra être rentable avant le 31 décembre 2006 et que, pour cela, elle devra procéder à toutes les cessions d’actifs nécessaires, et donc à toutes les suppressions d’emplois nécessaires ! On parlait de 600 suppressions d’emplois dans la première version. On en envisage 350 à 400 aujourd’hui... Dans ce cadre, la recapitalisation vise... à rendre l’entreprise rentable... pour mieux la privatiser-liquider définitivement !

    La revendication « Maintien de la SNCM dans le service public, aucune privatisation, aucune suppression d’emploi » peut-elle être satisfaite dans le cadre du « plan de restructuration de 2003 » ? Non. Le caractère public d’une compagnie nationale exige de disposer du monopole de service public, or Maastricht l’interdit.

    Cette revendication est-elle compatible avec l’Union européenne, qui dicte précisément toutes les mesures qui frappent aujourd’hui la SNCM ? Pas davantage. Plus généralement, faut-il que les revendications ouvrières soient « euro-acceptables » ? N’apparaît-il pas clairement, au contraire, qu’une revendication qui devient « euro-acceptable » cesse d’être une revendication ouvrière (1) ?

    1) Cette réflexion vaut pour toutes les revendications. Mme Parisot (MEDEF) déclare qu’il n’y a pas d’argent pour satisfaire les revendications. Faut-il rappeler les 155 milliards d’euros d’exonérations détournés de la Sécurité sociale au bénéfice des patrons (lire page 2) ? Pareille manifestation de mauvaise foi patronale et gouvernementale a comme seule « justification »... les directives européennes qui organisent ce pillage. Accepter la logique des « contraintes européennes » ne revient-il pas à conforter la mauvaise foi des patrons et des gouvernements ?

    • En 2003 la première et seule recapitalisation depuis 1976 a été à hauteur de 69 millions d’euros, les conditions en contrepartie ont été un véritable scandale, et la volonté de noyer la compagnie nationale SNCM était déjà affichée.

       300 suppressions d’emplois

       Abandon des lignes sur l’Italie et Toulon

       Vente de deux car-ferries

       Cession de l’ASCO NGV (navire grand vitesse)
      (Perte de 200.000 passagers en période estivale)

       Cession de Sud Cargo à la CGM

      Sud Cargo (transport de fret) qui était une filiale contrôlé à 50% par la SNCM et toujours bénéficiaire en fin d’exercice (61M€ en 2004).

      Montant de la cession de Sud Cargo……..5 millions d’euros ! UNE HONTE !

      Et pendant ce temps 10 Millions d’euros ont été versés sans aucun contrôle à l’entreprise privée Corsica Ferries à titre d’aide au « passager social ».

      Corsica ferries qui affiche un déficit d’exploitation de 8M€, et les trois holding dont elle dépend sont des plus nébuleux et ont des affaires avec la justice.

      De cela on fait table rase n’est ce pas ?

      « La revendication « Maintien de la SNCM dans le service public, aucune privatisation, aucune suppression d’emploi » peut-elle être satisfaite dans le cadre du « plan de restructuration de 2003 » ? Non. Le caractère public d’une compagnie nationale exige de disposer du monopole de service public, or Maastricht l’interdit. »

      Les contreparties imposées au plan de restructuration en 2003 ayant été un véritable hold-up, La réponse à La revendication que tu décris est : OUI

      Et dans la mesure ou La Corse est La France, Maastricht n’a rien à nous interdire, d’autant plus que tous les articles de Maastricht étant intégrés dans le TCE, ils ont été rejetés par la MAJORITÉ DES FRANÇAIS.

      Et cela il faudra bien que le ramassis de cols blancs se l’enfonce dans la TRONCHE.

      Esteban

    • Je ne comprends pas comment on peut batir une argumentation de lutte sur la question de la reglementation fut elle europeenne. C’est une position insoutenable pour nous travailleurs. Quand on lutte c’est pour obtenir ce que l’on veut pas ce que l’on nous doit. Partant de ce genre de raisonnement on n’aurait jamais été en greve puisque illegal. On aurait jamais eu de congé payé ni rien d’ailleur. bref la loi on s’en fout. Ce qui est important c’est le rapport de force.