Négociations PS-Verts : l’accord est finalisé

Après de longs mois de discussions, et une dernière ligne droite plus que chaotique sur la route des négociations, les socialistes et les écologistes ont enfin finalisé un accord. Le compromis devrait être officialisé dans la soirée. Selon nos informations, sur les deux principaux points de discordes : l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville, et le projet d’aéroport de Notre-dame-des-Landes, près de Nantes, il n’y aura pas de compromis.

Les deux thèmes seront portés dans des débats pendant la campagne présidentielle, ont convenu les deux camps. Il y aura tout de même un accord politique, même si les écologistes ne s’engagent pas à participer à un futur gouvernement avec les socialistes.« Nous avons obtenu de grosses avancées sur la question du nucléaire, assure un membre de la direction d’EELV : la fermeture de 24 réacteurs d’ici à 2025, et la fin du retraitement des déchets au centre de recyclage de la Hague. Et c’est également un très bon accord en terme de nombre de circonscriptions réservées au écologistes » Un nombre suffisant qui leur permettrait de créer un groupe à l’assemblée nationale. Sur un accord de près de 60 circonscriptions, EELV devrait obtenir de « 25 à 30 députés » en cas de victoire de la gauche, et « 15 députés en cas de défaite ».

Ce texte d’une trentaine de pages dit que « nous sommes capables de faire un accord de mandature qui permettrait un accord pour les législatives » mais « pas de gouverner ensemble », a résumé sur BFM-TV l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit.Selon lui, « nous verrons à la fin » des campagnes électorales « si on peut retrouver une base d’accord pour qu’EELV rentre au gouvernement ». « Sinon, il n’y aura pas de ministre EELV, et le débat continuera à l’Assemblée », a-t-il ajouté.
Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a lui aussi expliqué à l’AFP que l’idée était de « s’engager sur la mandature parlementaire mais pas dans l’exécutif gouvernemental » pour l’instant. « De facto, il y a une clause de revoyure sur l’EPR et (l’aéroport de) Notre-Dame-des-Landes",

Pour préparer le terrain avant ces annonces officielles, le député PS Philippe Martin, a lui, évoqué la probabilité d’un accord dans la journée avec les écologistes. « L’accord doit être annoncé avant le Bureau national du PS en fin d’après-midi », précise-t-il. L’élu a négocié une bonne partie de la nuit avec ses homologues EELV, Denis Baupin et Jean-Vincent Placé, au Sénat.
« Je crois qu’on a réussi avec les Verts à se mettre d’accord sur l’essentiel du travail que nous avons fait depuis des mois. On a décidé que l’on ne cacherait pas que, sur certaines questions, on a des points de désaccord », a-t-il ajouté, parlant d’un « accord historique ». « Il n’y a jamais eu un accord aussi large sur autant de questions », assure-t-il. Pour lui, sur l’EPR de Flamanville et le futur aéroport Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, « on constatera qu’on a un désaccord de méthode » mais « cela n’obère pas le fait d’avoir un accord global ».

Le député EELV Noël Mamère a aussi évoqué, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, « un accord technique de basse intensité ». « Il va acter nos convergences et nos divergences ». « Ce sera au Conseil fédéral de décider ce que l’on fait », a rappelé Noël Mamère au sujet de la réunion des instances d’EELV le week-end prochain. « C’est un coût politique », a-t-il dit déplorant « l’intransigeance » de François Hollande. « Mais en même temps, nous ne pouvons pas claquer la porte en étant condamnés à regarder passer les trains ».

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