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Non au Service Public Minimum !

Publie le mercredi 7 novembre 2007 par Open-Publishing

www.cnt-f.org/fte

Moins d’un an après son accession au pouvoir, Margaret Thatcher avait fait voter une loi limitant le droit syndical. Elle lança ensuite une vague impressionnante de privatisations puis s’attaqua aux bastions syndicaux pour les casser définitivement (grève des mineurs de 1984).

Deux mois après sa victoire à la présidentielle, Sarkozy fait passer une loi limitant le droit de grève dans les transports. Ensuite, le président remet en cause les régimes spéciaux des retraites, tout particulièrement dans les transports publics. Toute ressemblance avec des évènements ayant eu lieu Outre-Manche est-elle fortuite ?

Les services publics dont on veut faire des exemples de « service minimum » sont dans le viseur du gouvernement.

Sarkozy prévoit un plan nommé « service public 2012 » avec :

- une fonction publique moins nombreuse, résultat : 23 000 suppressions de postes en 2008, et 50 000 suppressions par an dès 2009 (objectif 2012 : atteindre les 200 000 postes en moins !) - une entrée dans la fonction publique avec un contrat de droit privé (CDD ou CDI) « négocié de gré à gré » (avec le chef d’établissement ? Bonjour l’égalité de traitement !) - une nouvelle « gestion des ressources humaines » avec des salaires « individualisés » en fonction des résultats chiffrés et du mérite.

Pour compléter le tableau, Fillon proclame ouvertement que la « réforme » de la fonction publique ne se fera pas sans suppression d’établissement !

C’est clairement une casse programmée de la fonction publique ! Et en particulier de la mission de l’éducation nationale.

Nous travaillons, c’est à nous de décider !

Quelles seront les conséquences sur le terrain pour les élèves, les familles et les salariés ?

Les suppressions de postes donc les fermetures d’établissements ne peuvent que se traduire par une hausse du nombre d’élèves par classe, avec les difficultés que tous les collègues connaissent.

Les postes d’enseignants remplaçants (déjà largement insuffisants en Seine Saint-Denis !) et les membres des RASED sont les premiers visés par les fermetures. En effet, le rapport du Haut Conseil à l’Education (HCE, Chat du Neuf Trois n°6) les pointe du doigt comme des « ressources humaines mal réparties » car ils sont rangés dans la catégorie des « enseignants sans élèves » !!!

C’est une absurdité en décalage total avec les besoins des enfants et des salariés !

Quelle enseignante du primaire n’a pas subi l’absence non-remplacée d’une collègue avec 5, 6 ou 7 enfants en plus pour la journée ?

Quelles sont les équipes qui ne manquent pas de membres du RASED pour aider les élèves en difficulté ?

La « nouvelle gestion des ressources humaines » est aussi prévue par le rapport du HCE. Pour individualiser les rémunérations, il est recommandé aux IEN de multiplier les inspections et, pour évaluer le travail des enseignants, peut-on trouver meilleur outil que les Evaluations Nationales ?

N’a-t-on pas vu un inspecteur l’année dernière venir faire une inspection dans une école de Saint-Denis et reprocher à l’équipe ses mauvais résultats aux évaluations nationales ?

Ce même IEN a mis en demeure l’équipe de « s’améliorer », promettant de revenir quelques mois plus tard. Est-il souhaitable de voir se généraliser ce genre de pratiques ?

Serait-il intéressant de voir des carrières et des salaires évoluer en fonction de résultats chiffrés ? Est-ce cela notre mission d’enseignant ?

Ce n’est pas notre conception d’un service public d’éducation !

L’entrée dans la fonction publique avec un contrat de droit privé est une régression par rapport au statut de la fonction publique.

La fermeture d’un poste dans une école entraîne la mutation obligée de la collègue la plus récente dans l’équipe.

La suppression du poste d’un salarié de droit privé (même en CDI) implique le licenciement !

La création prévue des EPEP avec un directeur chef d’établissement ayant le pouvoir de recruter des personnels, viendra compléter ce tableau.

Les nouveaux recrutés dépendront totalement du directeur faisant office d’employeur et de supérieur hiérarchique.

Nous refusons la transformation des écoles, des collèges et des lycées en véritables petites entreprises. C’est un recul des droits des personnels, cela implique une remise en cause totale de notre liberté pédagogique.

Ces mesures sont une attaque frontale contre le principe même de service public. Les services publics ne relèvent pas d’une logique marchande.

Ils assurent des services pour tous sans dégager de profits.

C’est bel et bien cette logique de solidarité qui dérange le gouvernement des plus riches. La privatisation des services publics est un moyen de faire du profit là où il n’y en avait pas.

La libéralisation des entreprises de télécommunications, des transports, des services postaux permettent aux nouveaux dirigeants des entreprises privatisées de faire des bénéfices importants, au mépris des besoins des travailleurs de ces entreprises (recul des droits, restriction drastique du nombre d’employés) et des usagers (disparition des services « non rentables »). Ces privatisations ne sont pas gagnées d’avance. Nous travaillons, à nous de résister et de contester le pouvoir des financiers.

La journée du 20 novembre doit être le début d’un mouvement de grève pour :

- obtenir les créations de postes nécessaires aux équipes

- annuler toutes les suppressions de postes

- titulariser tous les précaires sans condition de concours ni de nationalité

- refuser le recrutement en contrat de droit privé

CNT Education 93