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O.G.M. : Organisation Généralement Mercantile

Publie le jeudi 29 mars 2007 par Open-Publishing

O.G.M. : Organisation Généralement Mercantile

Ne nous y trompons pas, le débat passionnel qui entoure ces 3 lettres est parfois placé sous des évidences qui masquent des réalités sonnantes et trébuchantes. Mais avant de donner matière à vos réflexions, permettez moi de tenter de lever toutes ambigüités quand aux actions qui ont défrayées les chroniques judiciaires car elles posent le problème de l’intervention citoyenne dans un débat confisqué par les grands groupes agroalimentaires avec la complicité des plus hautes autorités de la République. De plus, elles placent en première ligne des agriculteurs soucieux de survivre face à des opposants qui n’ont pas droit au chapitre dans les différentes consultations… Quand elles existent !

Le résultat en est que l’on criminalise des actions qui auraient dues rester pacifistes et que l’on pointe du doigt l’unique relation conflictuelle entre les parties, les propriétaires et les faucheurs.

En revanche, les principaux responsables de cette situation, ceux qui font miroiter monts et merveilles aux exploitants, ceux qui trichent sur des résultats restant en dessous de ceux attendus, ceux qui omettent de dire quelles seront les répercussions de ces cultures sur la biodiversité, ceux là même qui sont prêts à imposer au plus grand nombre, non pas de quoi planter des céréales, mais une autorisation d’utiliser un brevet rémunéré, ceux là ne sont jamais inquiétés.

Là où avec les scientifiques, les chercheurs, nous pourrions construire de vrais partenariats, une réflexion en liaison avec l’ensemble des acteurs, nos autorités ne nous offrent que le triste spectacle des intérêts partisans. Et pendant ce temps, les industries de ce secteur florissant font des profits records*, obligeant d’un bout à l’autre de la planète des millions de paysans à acheter aux prix forts des graines qu’ils ne pourront pas ressemer au printemps suivant. Ces semences sont élaborées dans nos champs, nos campagnes au mépris des plus élémentaires précautions d’usage nécessaires quand il s’agit de l’alimentation.

Fronton, Condom, La Salvetat Belmontet, Mansonville, Monclar de Quercy, Montauban, Sérignac… Autant de communes accueillant des champs entiers de ces plantes, qui peuvent représenter un progrès, mais seulement à condition que la maîtrise des processus soit confiée à des chercheurs indépendants, citoyens. Les Monsanto®, Syngenta®, Pioneer® et autre Biogemma® oui BASF® ne doivent plus agir avec autant d’impunité ni avec autant de complicité de la part de nos gouvernants*. Les agriculteurs liés à ces firmes par contrat doivent pouvoir invoquer une clause de conscience, un droit de retrait pour refuser d’expérimenter en l’absence de dossiers sérieux, pour se garantir des effets sur leurs cultures et sur les cultures environnantes de la dissémination des graines et pollens…

L’argent doit-il être le seul moteur de la recherche ? Le productivisme forcené doit-il devenir la règle demain dans nos campagnes ? Le brevet O.G.M. va t-il remplacer toutes les semences et n’aurons nous plus le droit de planter ce que nous voulons dans nos champs ?

O.G.M. mais oui bien sur, suis-je bête, un OGM est un Organisme Généralement Meilleur pour notre santé, dans nos assiettes…

* Pour toute l’année 2006, l’excédent du commerce extérieur agroalimentaire français a atteint 8,6 milliards, soit un record depuis 2001 contre 7,8 milliards en 2005, 8 milliards en 2004 et 8,4 milliards en 2003 (source Boursorama).

Le 23 mars 2007
Démocrite