OGM : Alerte en Midi Pyrénées et Aquitaine. Merci Euralis !

Ci-dessous, un article de la presse locale des Hautes-Pyrénées qui nous concerne tous.

Midi Pyrénées et Aquitaine sont déjà producteurs intensifs de maïs pour l’élevage massif de cochons en Aragon, mais là ça sent la promotion à plein nez : ces régions seraient-elles en passe de devenir un vaste laboratoire de semences OGM ?

La Dépêche du Midi - Hautes-Pyrénées
Article paru le 08/02/2007 AGRICULTURE. LES SURFACES ENSEMENCÉES EN MAÏS OGM POURRAIENT ÊTRE MULTIPLIÉES.

Le maïs OGM gagne du terrain

Prétextant que les agriculteurs sont très demandeurs, le groupe Euralis qui tenait son assemblée générale, hier à Lescar, a décidé de jouer la carte des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).

Cette année, les surfaces mises en culture OGM pourraient passer de 5 000 à 50 000 hectares en Aquitaine et Midi-Pyrénées, ce qui représente 10 à 15 % de la surface cultivée en maïs.

Gabriel Castay, vice-président du groupe Euralis et président d’Euralis-CAD (Coopérative Agricole Départementale), rappelle que « l’achat de semences de maïs OGM est autorisé en France. Aussi, Euralis fera face à ses responsabilités en encadrant la production de maïs OGM ».

Les reponsables d’Euralis font valoir le risque de débordements et d’achats anarchiques de la part des agriculteurs.

Des séchoirs, des silos seront dédiés au maïs OGM pour éviter tout transfert accidentel. La traçabilité est mise en avant.

Gabriel Castay précise que « le groupe Euralis sera amené à collecter du maïs OGM avec les précautions d’usage. Aussi, les parcelles doivent être clairement identifiées des professionnels de la vente et de la collecte ».

Du côté des syndicats, la Fédération Départementale des Syndicats Agricoles (FDSEA) « salue le courage d’Euralis » et met en avant que « le marché existe ».

Pour Christian Puyo, son président, « le fait qu’une coopérative s’engage dans cette voie est rassurant au niveau de la traçabilité car il faut de la clarté au niveau de la vente et de la distribution ».

La FDSEA considère que « la problématique de la qualité du maïs traditionnel est posée, notamment par rapport aux insectes, et que les OGM peuvent être une réponse car la plante s’autoprotège. Ainsi, on n’utilise pas de traitement chimique ».

Christian Puyo regrette aussi les « tergiversations des politiques sur le dossier des OGM » et espère que les candidats à l’élection présidentielle se prononceront clairement sur ce sujet majeur.

Michel Lacarce, pour la coordination rurale, pense « qu’il faut rester prudent avant de généraliser les OGM car le recul manque ». « Nous ne connaissons pas vraiment les dangers. Et puis, les plus values des cultures OGM bénéficieront aux grandes firmes et non aux agriculteurs » indique le syndicaliste.

Henri Sallanabe, pour la confédération paysanne, souligne que son syndicat est depuis toujours « farouchement opposé » aux OGM.

« On impose les OGM aux paysans et à la société. C’est inacceptable. De plus, je ne vois pas comment on peut faire cohabiter les OGM et les produits de qualité (agriculture bio, label…) » conclut-il.

Les agriculteurs, qui sont en train de faire leurs commandes de maïs, diront s’ils plébiscitent ou non les OGM.

Pour l’heure, eux seuls ont la réponse

Christian Sarrabayrouse.