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PAUL VERGES , MIEUX CONNAITRE L’HOMME ET SES IDEES .

Publie le lundi 3 avril 2006 par Open-Publishing
18 commentaires

Rencontre avec Paul Vergès
Lors de son voyage à La Réunion, Francis Pornon a obtenu un entretien avec le fondateur du Parti communiste réunionnais.

Homme politique tutélaire de l’île, à la suite de son père, le docteur Raymond Vergès, Paul Vergès fonda le Parti communiste réunionnais, prit le maquis lorsque un décret de Michel Debré frappa d’expulsion les militants autonomistes, et, malgré l’élection d’une municipalité ainsi que d’un conseil général de droite à Saint-Denis, fut réélu président du conseil régional. À propos de La Réunion, j’avais entendu parler de Vergès, au moins autant que de Debré. Je voulais donc le rencontrer et le principe d’un rendez-vous était acquis. Son emploi du temps n’a pas permis une rencontre directe mais il a bien voulu me faire parvenir des réponses écrites fouillées.

Un communiste président d’un conseil régional, ce n’est pas fréquent en France. Qu’est-ce qui explique cette particularité ?

Paul Vergès. J’ai été porté à la tête de l’exécutif régional sur la base d’une liste d’alliance rassemblant de nombreuses forces progressistes et des personnalités de la société civile. Une alliance basée sur un nouveau contrat social passé avec les Réunionnaises et les Réunionnais.

Ma présence à la tête de l’exécutif régional s’explique à la lumière de l’histoire de La Réunion et de celle du Parti communiste réunionnais.

Il nous faut remonter à la fin du XIXe siècle. La canne à sucre représente une grande richesse pour les pays possédant des colonies. C’est ainsi que cette culture est introduite à La Réunion. Cela a pour conséquence la naissance d’une nouvelle organisation économique et sociale de La Réunion, avec la formation, d’une part, d’un prolétariat agricole et, d’autre part, d’un prolétariat industriel dans les usines sucrières. L’expansion du chemin de fer a assuré la jonction entre ces divers prolétariats. C’est en ce sens que l’on peut dire que la canne et le chemin de fer ont été les matrices du mouvement ouvrier et, au-delà, du Parti communiste réunionnais. En cinquante ans, la société esclavagiste s’est transformée en une société de type capitaliste, telle qu’elle est analysée par Marx au XIXe siècle.

Les luttes sociales menées en France, dans les années trente, ont eu un écho considérable ici. Dans les années qui ont précédé la deuxième guerre mondiale, le mouvement syndical joue à La Réunion, un rôle décisif de remise en cause de la structure sociale.

En 1945, pour des élections municipales, se crée un mouvement politique, le CRADS (Comité républicain d’action démocratique et sociale). Celui-ci regroupe les ouvriers, les fonctionnaires, entrés massivement dans le mouvement syndical, les planteurs et différentes personnalités, à l’image de ce grand propriétaire terrien, pourtant gaulliste affirmé. Le CRADS a eu une double caractéristique : il fut à la fois un large rassemblement très diversifié et a connu à sa tête des hommes réputés pour leur engagement syndical avant-guerre. Il a été la convergence des courants progressistes, de la petite et moyenne bourgeoisie locale, des intellectuels, des ouvriers et des paysans.

Et ce fut la création du Parti communiste réunionnais ?

Paul Vergès. Le 19 mars 1946, La Réunion (comme d’ailleurs la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane) devient départements français. Les députés réunionnais s’inscrivent au groupe communiste à l’Assemblée nationale. En 1947, est créée la Fédération de la Réunion du PCF. Une écrasante majorité de la base du CRADS adhère à la nouvelle fédération. Dans les années cinquante, La Réunion con- naît une répression permanente dans tous les domaines. La fraude électorale, massive et violente, enlève toute signification aux élections.

La réflexion des dirigeants de la Fédération souligne la nécessité d’une politique spécifique pour notre pays, prenant en compte l’aspect anticolonialiste de la lutte et la prise nécessaire de responsabilité par les Réunionnais eux-mêmes. C’est ainsi que s’est créé, en 1959, le Parti communiste réunionnais. Celui-ci s’est posé tout de suite comme front de rassemblement des forces sociales réunionnaises. Avec cet objectif : lever les obstacles au développement.

Dans l’opinion, le PCR a constamment été identifié comme une force combattant la fraude électorale, notamment lorsqu’a été mise en place l’ADNOE (Association pour le déroulement normal des opérations électorales). Le PCR s’est donc posé en défenseur des libertés d’opinion et de religion, de la presse et du vote. C’est celui aussi qui a jeté les bases de l’égalité et du développement.

Lors des élections régionales de 1998, le PCR a poursuivi cette stratégie de rassemblement. Il ne s’agit pas d’une tactique électorale mais de la conséquence d’une analyse sérieuse de la situation économique, sociale, politique et culturelle de La Réunion, à une démarche de

recherche de solutions particulières répondant à cette

situation particulière que connaît l’île. La liste de rassemblement que j’ai conduite a ainsi gagné les élections régionales et j’ai été élu à la tête de l’exécutif.

Puis, en 2004, sur la base du bilan réalisé et sur celle des perspectives ouvertes, il y eut un saut qualitatif dans ce rassemblement. Ce fut l’émergence de l’Alliance, avec ce regroupement de forces progressistes et de représentants de la société civile, comme ont dit. Pour la première fois à La Réunion, un président de région sortant a été réélu. Cela est perçu comme étant tout à fait naturel et légitime.

Quel est, selon vous, le principal problème économique de La Réunion et le remède que vous envisagez ?

Paul Vergès. C’est bien évidemment l’ampleur du chômage, avec le taux record connu en Europe. Le chômage touche 37 % de la population active, il heurte de plein fouet la jeunesse et les femmes. Si rien n’est fait, nous risquons d’atteindre un point de non-retour. Ce sera l’explosion sociale. Nous vivons déjà une

période d’implosion sociale, nous voyons le délitement de la société, la perte de valeurs et de repères. Il nous faut donc donner des perspectives crédibles de développement.

Et cela doit se faire en tenant compte du contexte mondial. Nous en subissons déjà les secousses et les conséquences, avec la révision du règlement sucrier. Une plainte a été déposée auprès de l’OMC par des pays producteurs de sucre (Brésil, Australie, Thaïlande), qui dénoncent les aides européennes dont bénéficie la production sucrière. La modification des régimes d’aide provoquera un choc énorme, avec des conséquences économiques, sociales, culturelles, environnementales.

Dès lors se pose cette question : quelle voie de développement possible, dans le contexte de la mondialisation des échanges, pour une économie comme la nôtre, une petite économie, insulaire et vulnérable ? La Réunion a en plus un « double statut » : celui de région ultrapériphérique d’Europe (RUP), qui s’inscrit géographiquement dans l’océan Indien, dans un environnement de pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), liés à l’Union européenne par la convention de Cotonou. Comment jouer de toutes ces contradictions pour s’en sortir ?

Avec la réalisation de l’égalité sociale, nous avons protégé les plus fragiles de la crise et, en même temps, nous avons fermé la voie à tout développement qui serait basé sur les bas salaires.

C’est pourquoi nous proposons une sortie de la crise « par le haut », c’est-à-dire basée sur la valorisation des atouts de La Réunion en jouant des atouts comparatifs, la formation notamment. Dans ce contexte, l’ouverture sur l’extérieur est une nécessité, d’autant plus que notre marché intérieur est étroit, quand bien même La Réunion comptera 1 million d’habitants à l’horizon 2025, pour 750 000 personnes aujourd’hui.

Nous avons également à faire face à la concurrence extérieure, notamment celles des pays de la zone océan Indien. Nous devons donc parvenir à un changement d’échelle. Il nous faut développer une stratégie misant sur les créneaux pour lesquels La Réunion propose un avantage comparatif certain. Nous devons travailler sur les possibilités qui nous sont offertes tant par notre statut de région française et européenne ultrapériphérique que par notre

situation géographique, à

l’interface de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie.

C’est dans ce sens que nous avons engagé des opérations de coopération avec la Chine. Nous souhaitons accueillir des entreprises chinoises, qui délocaliseront en partie leur production à La Réunion, alors qu’en Europe c’est le mouvement inverse qui se produit. Cela nous offre la perspective de création de milliers d’emplois pour les Réunionnaises et les Réunionnais.

Il est question de développer l’enseignement de la langue créole. Comment voyez-vous le problème ?

Paul Vergès. C’est un sujet abordé très souvent de façon passionnelle, avec une forte charge émotionnelle, parce que cela touche au plus profond de l’être réunionnais. Il faut donc éviter toute ambiguïté et les procès d’intention sur l’enseignement de la langue créole.

La langue créole a joué un rôle déterminant pour forger l’unité réunionnaise, car elle a permis l’échange entre tous les groupes ethniques de culture différente qui ont successivement peuplé la Réunion. Des groupes qui avaient perdu, en une ou deux générations, leur langue d’origine. La langue est un élément culturel, un élément touchant à la construction de l’identité. Chaque langue qui meurt est une perte pour l’humanité.

En aucun cas, le créole ne doit se substituer au français. La maîtrise totale du français est un objectif admis par tous et, pour l’atteindre, il faut tenir compte de l’environnement linguistique naturel. Le créole est ici la langue maternelle. L’utilisation du créole pour parvenir à la maîtrise du français, c’est différent de l’enseignement de la langue créole.

La Réunion peut être riche du bilinguisme créole-français. Mais elle souffre aujourd’hui de diglossie, c’est-à-dire de l’opposition, dans un rapport de forces, entre le créole et le français. C’est l’une des traductions de la véritable guerre civile que chaque Réunionnais porte en lui.

Un département français à près de 10 000 kilomètres de la métropole, cela vous semble-t-il logique ?

Paul Vergès. On présente parfois les départements et territoires d’outre-mer comme des anachronismes de l’histoire contemporaine. Chaque territoire a une histoire unique, en rien réductible à aucune autre. L’histoire de La Réunion est particulière, son peuple s’est formé des apports de main-d’oeuvre nécessaires à un type d’économie, l’île, inhabitée à sa découverte, a connu successivement l’esclavage, l’engagisme, la colonisation directe puis l’assimilation avec la départementalisation.

La Réunion a des caractéristiques propres, elle reproduit, comme en laboratoire, des phénomènes mondiaux. Mais si l’on doit s’intéresser à toutes les expériences dans le monde, on doit s’interdire de trouver ailleurs un modèle à copier. Nous nous devons d’inventer.

C’est pourquoi nous avons toujours refusé une

intégration mécanique qui veut fondre notre économie, insulaire et vulnérable, dans une économie infiniment plus puissante, se situant à 10 000 kilomètres.

Une telle intégration a accentué les contradictions : des flux financiers importants venant de France ou d’Europe, non reliés à notre capacité de production propre. Mais, dans le même temps, c’est notre accession au statut de département français et notre lutte pour l’égalité qui ont conduit à l’arrivée de ces flux. À partir du moment où La Réunion est devenue département français, le principe de l’égalité entre citoyens devait être défendu.

La réflexion posée lors de l’accès de La Réunion au statut de département français s’est menée en même temps que celle engagée par les ex-colonies françaises pour obtenir leur indépendance. Ce sont des voies et des formes de décolonisation différentes, reposant sur un principe

fondamental : l’égalité. C’est l’histoire de chaque pays qui explique qu’il se soit engagé dans telle voie ou dans telle autre. Il n’y a pas de modèle ou de logique transposables d’un territoire à l’autre.

En ce XXIe siècle, le problème qui se pose, c’est celui d’obtenir un respect des populations que l’on a colonisées. Il ne pourra y avoir d’harmonie que lorsque le colonisateur se sera débarrassé des séquelles héritées de la période de la colonisation.

Vous avez récemment démissionné de la présidence du Parti communiste réunionnais que vous avez fondé. Pourquoi ?

Paul Vergès. Il est de ma responsabilité d’assumer au mieux la tâche qui m’a été confiée en tant que président du conseil régional et en tant que parlementaire. Compte tenu des contraintes découlant des responsabilités liées à ces postes, il a fallu créer les conditions d’exercice de ces tâches. C’est la raison pour laquelle j’ai démissionné de la présidence du PCR.

De plus, les conditions étaient créées pour que des cadres d’une nouvelle génération prennent les responsabilités de direction.

L’esprit même des règles de fonctionnement du Parti implique, en effet, une expression collégiale des responsabilités à la direction.

À partir du moment où la conception du rôle de la présidence de l’exécutif est de réaliser les meilleures conditions de rassemblement des forces, cela implique de faire une place égale aux différents courants politiques et à la société civile, c’est-à-dire aux Réunionnaises et Réunionnais qui travaillent pour le bien collectif, dans les secteurs de l’économie, de la culture, de la santé. Il faut donc être totalement disponible pour pouvoir prendre tout cela en compte tout en respectant l’identité propre de chacun. C’est sur la base de ce principe d’égalité que se sont rassemblées les différentes forces.

Le PCR apporte une contribution importante à cette alliance, des responsables de ce parti participent à la direction de la région. Il en est de même pour les autres courants progressistes et la société civile : tous sont représentés à la direction de l’exécutif régional.

Dans ce contexte, le fait que le président du conseil régional ne soit pas identifié comme responsable de l’un de ces courants est un élément substantiel pour faire vivre ce nouveau contrat social, proposé et choisi par les Réunionnaises et les Réunionnais en mars 2004.

Ce n’est que lorsqu’on assume pleinement son identité que l’on peut créer, à un certain moment, les conditions de son dépassement. Cette démarche est, à nos yeux, éminemment communiste.

Entretien réalisé par F. P.

l’HUMANITE
Article paru dans l’édition du 22 janvier 2005.

Messages

  • Paul Vergès n’a pas « créé » le PCR. Il a transformé la fédération locale du PCF, dirigée par son père en Parti Communiste Réunionnais (PCR). Il ne veut pas entendre parler de représentation du PCF à la Réunion. Nous, nous luttons justement pour qu’il y en ai une. Nous espérons que Mme Buffet nous entendra.

    Paul Vergès a toujours rêvé de devenir le premier Président de la République Réunionnaise. Il ne cesse de faire comprendre aux autorités politiques françaises que la Réunion doit traiter d’égal à égal avec les autres États et particulièrement ceux qui sont avoisinants. Cela s’appelle l’indépendance. Il y a une semaine à peine, il déclarait à la télévision que la départementalisation a atteint ses limites.

    Avec l’indépendance, les Réunionnais seraient condamnés à consommer de la canne à sucre à tous les repas. Il n’y a qu’a voir l’état de pauvreté des pays voisins (Comores, Madagascar,…), pour comprendre ce qu’il adviendrait de la Réunion.

    L’Alliance ?

    Le PCR, ne pouvant s’attendre à grand-chose dans un scrutin régional, s’est souvent allié au PS qu’il a toujours contribué à maintenir à la limite de l’insignifiance. Personne ne va pleurer sur le sort de ce PS, je vous l’accorde.
    Le PS ayant mesuré la tactique de Paul Vergès, a décidé de partir seul dans les batailles électorales. Ce qui pose un problème insurmontable au PCR. Alors ce dernier s’allie avec…la droite ! Chose impensable pour les communistes de métropole.
    L’Alliance n’est qu’un patchwork de « fidèles » de Paul Vergès et de beaufs de droite intéressés uniquement par des mandats, des petits pouvoirs et les rémunérations qui vont avec. L’exemple le plus frappant étant le docteur Catherine Gaud – première vice-présidente du CG, encartée à l’UMP au moment de son « débauchage ». Elle était en train de protester contre sa position - qui ne lui permettait pas de siéger - sur la liste UMP au moment des faits. C’était une aubaine pour qui vous savez. Il y a eu aussi Margie Sudre, groupie de Chirac et de l’UMP, ex-épouse du docteur Camille Sudre, lui-même deuxième vice-président du CG.
    On pourrait citer d’autres exemples.

    Peut-on imaginer, un seul, instant que le PCF utilise une telle tactique électorale ?

    Nous, les communistes réunionnais en désaccord profond avec le PCR, appelons de toutes nos forces la création d’une instance locale du PCF. Nous nous sentons français avant tout et ne souhaitons pas créer un autre parti indépendant. Nous voulons, enfin, être considérés comme des Français à part entière par tous les autres Français.

    PS : de plus en plus d’étudiants et de lycéens mobilisés à la Réunion. Chez les syndicats, mis à part ceux du MEDEF, c’est le front uni. La manifestation anti-CPE de demain s’annonce très importante.

    • POUR LES COMMUNISTES FRANCAIS DE LA REUNION .

      a- Je signale puisque vous semblez ne pas vouloir en tenir compte que cet article est publié dans l’Huma .Le PCF ne semble pas avoir de probleme avec le PCR .
      b- Que je ne connais pas de tendance metropoliste au sein du PCF .
      c- Que les presidents socialistes des regions Languedoc-roussillon et midi pyrénées viennent de signer des accords de cooperations tres larges avec la Catalogne et la province de Lerida ce qui n’en fait pas des independantistes forcenés .
      d- Que toutes les iles européennes possede un statut de tres large autonomie , à l’exception de la Corse qui a un statut tres particulier .
      Que la publication de cet article avait entre autres buts , celui de verifier que vous etiez toujours vivants , je suis rassuré .

      claude de toulouse .

    • Pourquoi ce ton hautain, méprisant même, envers nous ?

      Ne parlez surtout pas au nom du PCF. Vous lui feriez beaucoup de mal car ses sympathisants des DOM seraient effarouchés. Vous donnez l’impression d’être pour le "largage" de l’outre-mer par la France. C’est ce que redoute la grande majorité de ses habitants.

      A ma connaissance, ce n’est pas du tout la position du PCF. Auriez-vous des informations que je n’ai pas à ce sujet ?

      Et n’oubliez pas qu’en 2007 pas une voix ne devra lui manquer !

      Arrêtez de prendre votre volonté, de moins en moins compréhensible, ou vos intérêts personnels pour ceux du PCF.

      Abdou de la Réunion

    • ABDOU ,
      d’abord il n’y a ni ton hautain , ni mepris , ensuite je n’ai jamais eu la pretention ni l’envie de parler au nom du PCF , je ne suis qu’un militant de base .
      Je ne suis absolument pas pour le larguage de la reunion et je sais tres bien que 99.9% des reunionnais n’en veulent pas . Je n’ai dans aucun de mes articles publiés defendu cette these , je me demande bien sur quelles bases vous me pretez ces idées ?
      Je n’ai donc ni volonté personnelle ni encore moins d’interet dans ce débat .
      j’essaye de donner des informations sur l’ile aux metropolitains qui n’en connaissent rien .
      vous me reprochez de puisez mes sources dans l’organe du PCR , je trouvais cela normal pour un communiste , car meme l’Huma parle tres rarement de l’ile .
      Et puisque vous etes sur place et que vous preferez le canal du PCF , envoyez regulierement des infos à l’HUMA .
      avec mes salutations militantes si vous etes communiste , sinon supprimez militantes .
      claude de toulouse .

    • Abdou vous dit que le PCR est pour le "largage".

      Abdou vous dit que vous devriez l’aider dans sa requête : une instance locale de PCF.

      Abdou vous dit que vous ne voulez pas l’entendre et préférez soutenir le PCR.

      Alain

    • ET C’EST QUI ABDOU ,
      DIEU LE PERE ?

      qu’Abdou sorte un texte recent ou le PCR se prononce pour l’independance .
      Abdou veut le PCF , pourquoi , les Creoles membres du PCR sont trop cons ?
      Abdou je ne sais pas qui c’est , le PCR siege au sein du groupe communiste et republicain en metropole , pour moi c’est une meilleure garantie !
      Quand à repeter que je suis pour detacher la Reunion de la France , ou , quand , l’ai je ecrit ?
      a- ce n’est pas ce que je pense
      b- ce n’est pas ce que veulent mes amis reunionnais .
      ALORS VOUS POUVEZ REPETER VOS SORNETTES ( j’essaye de rester poli ) TANT QUE VOUS VOUDREZ , CA M’EN TOUCHE UNE , SANS ME BOUGER L’AUTRE .(je ne le suis plus poli )
      claude de toulouse .

      restons en là , voulez vous , pour des communistes , votre capacité d’analyse , me semble particulierement limitée .

  • PERPLEXITE... DIALECTIQUE :

    Après une nouvelle journée d’examens radiologiques et médicaux et après les traitements, je retrouve Bellaciao et notre Claude qui nous donne des nouvelles des îles.
    J’avoue avoir été intéressé par l’article-interview de P. VERGES mais aussi interpelé par la réaction d’Abdou.
    Depuis longtemps, je suis un peu surpris des positions du PCR vis à vis du PCF, notamment par rapport à ses groupes parlementaires.
    Mais je suis aussi surpris de la réaction d’Abdou qui semble rayer toute une sensibilité "indépendantiste" ou "pré-indépendantiste" chez les communistes réunionnais.
    Alors, je suivrais encore le débat et ses passions pour essayer de comprendre.

    Continue, Claude de nous livrer tes infos pour nous aider à comprendre une partie de ce monde où nous marchons notre chemin.

    Et demain 04/04, Tous ensemble pour abroger le CPE/CNE !!!

    Fraternité,

    NOSE

    • cher camarade NOSE,

      Interpellé comme toi par les positions de communistes (?) français adherents du PCF (?) vis à vis du PCR , j’ai questionné ce matin le parti par l’intermediaire de l’Huma pour savoir s’il existait des problemes entre PCF et PCR . J’attends la reponse , les elus du PCR siegeant au groupe communiste et republicain a l’assemblée et au senat je ne vois pas , pour ma part de difficultés ,
      Si le PCR a été tenté par l’independance quand il etait pourchassé par Debré , il doit bien y avoir trente ans que cette option est abandonnée , les Réunionnais dans leur quasi unanimité n’en veulent pas .
      pour lire regulierement la presse du PCR , je ne trouve aucune trace de demarche independantiste , par contre la revendication d’une large autonomie regionnale est tres presente . Pas de quoi effrayer un communiste ou qu’il vive , car nous sommes tous et d’abord internationalistes .
      avec mon affection
      claude de toulouse .
      Dois je preciser , que bien que mon fils et sa famille vivent à la reunion ( ils ne s’interessent pas à ma politique ) je n’ai strictement aucun interet personnel dans ce debat .
      claude de toulouse .

    • CHER CLAUDE DE TOULOUSE,

      S’il n’y a pas de problème, c’est pas moi qui en ferais... Il est possible que les rapports soient plus "coules" maintenant, mais il y a quelques années je crois me souvenir que ce n’était pas évident entre nos 2 partis PCR et PCF et qu’il y avait des frictions... ou alors je "convulse" avec le PCM ?

      Pour mon compte, j’ai toujours pensé, que dans la mesure où on restait communiste, l’internationalisme permettait de poser les problèmes sur la table et d’avancer sur la voie de la résolution...

      Simplement, s’il n’y a pas de volonté indépendantiste, mais seulement une identité exigeant un certain degré d’autonomie, c’est de toute façon au peuple réunionnais de trancher.
      Dans la mesure où ils sont dans la République, ils ont droit à l’égalité de traitement avec tous les peuples des régions de France...

      De toute façon, pour moi, c’est l’Humanité qui compte !

      À te lire, après la manif et la permanence juridique de l’UL... La journée sera longue, fatigante, mais tellement riche d’enthousiasme et de conséquences...

      NOSE

  • Je pense qu’il serait plus juste de dire à Abdou le Réunionnais qu’il serait tout à fait normal d’avoir le PCF à la Réunion, qu’il y ait des problèmes ou pas avec le PCR. Ainsi que dans les autres DOM.

    Tout autre considération reviendrait à lui dire : "Tu n’es qu’un Réunionnais !". C’est à dire un Français n’ayant pas la même importance que les autres.

    Les problèmes entre le PCR et le PCF (s’il y en a) ne doivent pas entrer en ligne de compte pour l’implantation d’une fédé locale du PCF.

    Vive la 6e République

    • pour info article paru dans clicanoo :

      ""Que s’est-il passé à partir de 1946 ? Pourquoi avoir créé le PCR en 1959 en réclamant l’autonomie ?

      Immédiatement après le vote de la loi, cette période a été marquée par l’application de l’AVTS (Allocation aux vieux travailleurs salariés) appelée "retraite des vieux", de l’AMG (Assistance médicale gratuite) qui ont suscité un courant considérable d’adhésion. Mais, en violation de la loi du 19 mars, dont l’article 2 stipulait que les lois en vigueur dans la France métropolitaine devaient être appliquées avant le 1er janvier 1947, cet engagement du législateur ne fut pas tenu. Cela provoqua un sentiment de déception dans les syndicats et le mouvement démocratique. Les fonctionnaires qui auraient dû être intégrés à partir du 1er janvier 1947 ont manifesté également leur mécontentement. Cette attente a nourri l’impatience devant la volonté délibérée du gouvernement de “gagner du temps”. Ce refus parisien a suscité au sein de la population la question : "Par quels moyens avancer ? ". Il y eut alors des réunions régulières entre les députés réunionnais Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, ceux de la Martinique Aimé Césaire et Léopold Bissol et ceux de la Guadeloupe, Gerty Archimède et Rosan Girard. Ces échanges virent naître la revendication d’une intervention directe des peuples des DOM dans les affaires de leur pays. Il s’agissait de donner des pouvoirs plus importants à l’assemblée locale (le conseil général alors). Ainsi une assemblée délibérante devait donner à la réforme son rythme d’application. Les flux financiers importants constitués par l’intégration des fonctionnaires, l’application des lois sociales, les crédits d’équipements devaient être gérés par les élus locaux, sous le contrôle direct de la population. De la même façon, au niveau des échanges extérieurs, le monopole du commerce devait être soumis au regard de cette assemblée. Cela correspondait à la demande actuelle d’un observatoire de la formation des prix. Par ailleurs, le régime foncier, avec tout le poids des gros propriétaires, perdurait puisque après 1848, il n’y avait pas eu de réforme agraire. Or, il s’agissait de favoriser le développement de l’agriculture pour en faire un véritable appareil productif. La SAFER a tenté d’aboutir à un tel résultat. C’est devant cette situation que ces aspirations convergentes se sont traduites par un programme autonomiste. Pour pouvoir l’appliquer, les partis communistes des DOM animant cette lutte ont décidé, en accord avec le PCF, de ne pas être amenés à appliquer les mots d’ordre des partis français pour la métropole, mais de se concentrer sur les problèmes réunionnais. D’où la formation, de 1957 à 1959, du Parti progressiste martiniquais et des partis communistes guadeloupéen et réunionnais.
      claude de toulouse

    • Tu nous parles là d’un période révolue. On a vu évoluer Paul Vergès et on connait tous sa façon de voir les choses. Et tu es loin de tout savoir de lui, d’ailleurs tu l’as dit toi-même.

      La seule question valable est : La Réunion est-elle partie intégrante de la République Française, oui ou non ?

      Si tu réponds non, on comprendra mieux ta position.

      Si tu réponds oui, alors réponds aussi à la suivante : Serait-il normal et juste que le PCF s’implante à la Réunion, oui ou non ?

      Il n’y a que ces deux questions à se poser.

      Arrêtes de noyer le poisson.

      Alain t’as posé une exellente question. Réponds-y.

      Nous aurons besoin de toutes les voix en 2007. Et si tous les communistes de métropole se mettent à raisonner comme toi, celles des domiens manqueront.

      Paul de Clichy

    • VOUS ETES TOUS BIEN GENTILS MESSEIGNEURS DONNEURS DE LECON , MAIS JE N’EN VOIS AUCUN SE PREOCCUPER DE L’AVIS DES MILITANTS DU PARTI COMMUNISTE DE LA REUNION , SERAIENT ILS MOINS COMMUNISTES QUE VOUS ?
      CE QUE JE SAIS C’EST QUE LE PCF A DONNE EN SON TEMPS SON ACCORD A CE TYPE D’ORGANISATION AUTONOMES , POUR RESOUDRE LES PROBLEMES SPECIFIQUES DES ANCIENNES COLONIES , AVEZ VOUS OUBLIE QU’IL EXISTAIT UN PARTI COMMUNISTE ALGERIEN ?
      ALORS VOUS MEMBRES DU PCF POURRAIENT DECIDER , MAIS LES COMMUNISTES DE LA REUNION , NON !!
      VOUS ETES VRAIEMENT DE DROLES DE COCOS .
      claude de toulouse .

      ET DE PLUS POURQUOI LES VOIX DES DOMIENS MANQUERAIENT ELLES AU CANDIDAT DE L’UNION POPULAIRE ANTILIBERALE ?

    • Il n’y a rien à faire, tu ne veux pas répondre aux questions essentielles.
      TU NE VEUX PAS REPONDRE !

      On a bien compris, pour toi la Réunion n’est pas en France. Tu en parles comme d’un pays étranger avec des partis amis.

      Moi je choisis les Réunionnais, toi tu choisis Paul Vergès.

      A chacun son choix, mais ne parle plus au nom du PCF. Le PCF aura aussi besoin des voix des Réunionnais en 2007 et tu risques de les effaroucher.

      Paul de Clichy

    • ET C’EST QUI ABDOU ,
      DIEU LE PERE ?
      qu’Abdou sorte un texte recent ou le PCR se prononce pour l’independance .
      Abdou veut le PCF , pourquoi , les Creoles membres du PCR sont trop cons ?
      Abdou je ne sais pas qui c’est , le PCR siege au sein du groupe communiste et republicain en metropole , pour moi c’est une meilleure garantie !
      Quand à repeter que je suis pour detacher la Reunion de la France , ou , quand , l’ai je ecrit ?
      a- ce n’est pas ce que je pense
      b- ce n’est pas ce que veulent mes amis reunionnais .
      ALORS VOUS POUVEZ REPETER VOS SORNETTES ( j’essaye de rester poli ) TANT QUE VOUS VOUDREZ , CA M’EN TOUCHE UNE , SANS ME BOUGER L’AUTRE .(je ne le suis plus poli )
      claude de toulouse .

      restons en là , voulez vous , pour des communistes , votre capacité d’analyse , me semble particulierement limitée .

    • POUR PARLER AU NOM DU PCF

      Une délégation du Parti communiste français, composée de Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF, et de Michel Duffour, Président du Conseil National, a séjourné à la Réunion du 9 au 11 février, à l’invitation du Parti communiste réunionnais.
      Elle a été plus particulièrement sensibilisé aux problèmes que rencontrent la filière canne-sucre, les travailleurs du secteur public et du secteur privé, ainsi que les chômeurs et les exclus de l’île.
      Un débat sur la mondialisation à l’université de Saint-Denis a permis d’entendre les aspirations de nombreux jeunes.
      De même, elle a pu se rendre compte des efforts faits pour valoriser la recherche identitaire et culturelle des réunionnais ainsi que les actions menées pour aller vers un développement durable.
      Ces rencontres à la région, avec le Président Paul Vergès et plusieurs responsables de l’Alliance lui ont permis de prendre connaissance avec beaucoup d’intérêt des projets mis en œuvre.
      Au cours du séjour, les dirigeants du PCF et du PCR ont eu plusieurs échanges. Ils ont convenu d’écrire une nouvelle page dans leurs relations et de les placer sous le signe du respect mutuel, de l’autonomie d’analyse et d’action, ainsi que l’échange d’informations et d’expériences.
      Au cours de leurs discussions, les deux partis ont débattu de la situation qui prévaut dans l’Outre-Mer, de la politique anti-sociale dans le gouvernement Raffarin, des menaces que fait peser la construction européenne, notamment sur les services publics et les droits sociaux et les effets négatifs de la mondialisation ultra-libérale. Il en est ressorti de larges convergences. Les deux partis ont convenu d’approfondir leurs échanges et de les élargir à d’autres partenaires, afin de nourrir et d’enrichir leur réflexion respective et leur action pour rassembler les forces vives de leur pays et aller vers un véritable développement durable et un monde plus juste.

      Elie Hoarau, Parti communiste réunionnais
      Marie-George Buffet, Parti communiste français

      Fait à Saint-Denis de la Réunion, le 11 février 2005.

    • Ouais, Claude !

      Un Parti Communiste Français pour les Français et un parti communiste réunionnais pour...les réunionnais !

      Et tu trouves ça normal. Arrêtes un peu stp.

      On t’a soutenu, il y a deux jours, mais arrêtes de nous forcer la main. Trop c’est trop.

    • Je lis ce débat et je souhaite y contribuer.
      Lors de son séjour à La Réunion, Marie-Georges Buffet a récusé toute initiative de création d’une fédération du PCF à La Réunion. Pour Abdou et Paul de Clichy : plutôt que de s’agacer de l’inexistence d’une fédération du PCF à La Réunion, pourquoi n’en fondent-ils pas une ? La réponse est simple : tout simplement parce que pour ce faire, il leur faudrait obtenir l’accord préalable du PCF qui ne veut pas en fonder une à La Réunion. On peut toujours rêver de passer outre mais j’ai des difficultés à comprendre cette volonté. La dernière tentative en ce sens a eu lieu en 1988. Le groupe Marchais n’avait pas apprécié que, dans sa lutte en faveur de l’égalité sociale, le PCR ait procédé à une analyse différente de celle de Georges Marchais. Il a donc tenté d’implanter le PCF à La Réunion. Le résultat a été catastrophique pour le PCF qui s’est retrouvé avec moins de voix que le nombre de bulletins nuls. Marie-George Buffet en a, semble-t-il tiré toutes les conséquences. Et, pour la première fois depuis bien des années, une délégation du PCR a accepté d’assister au récent congrès du PCF en tant qu’invitée.
      Il me semble que le PCR est ouvert à tout le monde, Réunionnais de naissance, Réunionnais d’adoption et métropolitains communistes de passage à La Réunion mais désireux de s’investir dans un parti ayant la même idéologie. Je suis même certain que des cadres dirigeants de ce parti, des élus ayant de hautes responsabilités à la Région ou dans les mairies PCR, ne sont pas nés à La Réunion. Le rédacteur en chef du journal Témoignages est un métropolitain.
      Pour ce qui est de l’Alliance, nous avons toujours entendu Paul Vergès dire que les problèmes qui se posent à La Réunion : 32 à 37% de chômeurs, un surpeuplement des logements sociaux, un échec scolaire massif, etc. exigent que les Réunionnais se rassemblent pour faire face à l’avenir et proposer tous ensemble des solutions. Je ne suis pas au PCR, je ne suis pas communiste et n’ai pas l’intention de le devenir, ma famille a toujours voté à droite mais, aux dernières élections régionales, au terme d’un premier mandat exercé par le Président Vergès, nous avons voté pour sa liste car des élus communistes s’en sont retirés pour faire de la place à la société civile. De ce fait nous nous sentons représentés par cette équipe dirigée par ce qu’il faut bien appeler un grand homme. Je pense que si la métropole disposait d’un homme politique de cette envergure, la République ne se trouverait pas dans le désarroi qu’elle connaît. Vous pourrez penser que j’ai un vocabulaire de groupie. Veuillez plutôt considérer que cet homme que nous avons traité en adversaire des années durant sur la base de procès d’intention est en train de faire faire à notre île un bond considérable vers le développement. Il a su mettre la durée au service d’un projet. Projet qui fait tellement défaut à la métropole.
      J’espère n’avoir blessé personne par la sincérité de mon propos. Anselme, Saint-Leu (La Réunion)