Accueil > PCR : Chacun sera libre d’apprécier la confiance à accorder à la parole de (...)

PCR : Chacun sera libre d’apprécier la confiance à accorder à la parole de l’un ou de l’autre

Publie le jeudi 12 octobre 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

Ségolène Royal en visite

Candidate à l’investiture du Parti socialiste pour la présidentielle, Ségolène Royal est arrivée à La Réunion hier matin. Peu après, elle a rencontré Paul Vergès, le Président communiste du Conseil régional. Questionné sur le sujet, ce dernier a affirmé que son soutien et celui de son mouvement dépendraient de l’accueil réservé par les différents candidats à la présidentielle "au
programme de développement durable élaboré à La Réunion par le front le plus large possible".

ACCUEILLIE à l’aéroport par les dirigeants de la fédération locale du PS et par une trentaine de militants socialistes, Ségolène Royale, Députée des Deux-Sèvres et Présidente de la Région Poitou-Charentes, déclarait : "Je vais avoir deux jours de travail intense". Elle ajoutait ensuite que "La Réunion est une priorité pour moi puisque je suis là". La visite débutait ensuite au pas de charge par un passage à la Technopole et plus précisément à l’incubateur d’entreprises. La structure accueille des sociétés nouvelles spécialisées dans la recherche et l’utilisation de technologies de pointe. Lors de leur période d’incubation, les entreprises bénéficient d’avantages fiscaux.

Ségolène Royale s’est notamment entretenue avec Bernard Hoffmann, Docteur en biochimie, et Youssouf Kassam Ali. Le premier travaille en partenariat avec l’Université de La Réunion sur un projet de biotechnologie en rapport avec l’ingénérie des protéines. Le second est à la tête d’une entreprise développant des systèmes lumineux innovants. Les deux jeunes porteurs de projets ont mis l’accent sur "la frilosité du monde économique" en matière d’aide à la création locale d’entreprises innovantes. "Les banques notamment ne vous prêtent d’argent que si vous en avez déjà. Sinon elles vous conseillent d’aller voir l’État, et là on est sûr de perdre deux ans à attendre", commentait Youssouf Kassam Ali.

Yousouf Hasanally, Directeur d’Outremer Télécom, opérateur de téléphonie fixe, mobile et fournisseur d’accès à Internet, a pour sa part déploré le coût important du passage par le SAFE (câble permettant les transmissions Internet). "Cela interdit toute baisse des prix du haut débit à La Réunion".
Ségolène Royale a dit être attentive à l’ensemble de ces questions. Elle s’est ensuite rendue au Conseil régional où l’attendait Paul Vergès, le Président communiste de la collectivité. Questionné sur un éventuel soutien à la candidature de la dirigeante socialiste, le Président de la Région a affirmé que ce soutien dépendrait de l’accueil réservé par les différents candidats à la présidentielle "au programme de développement durable élaboré à La Réunion par le front le plus large possible" (voir encadré).

"Les violences familiales sont un vrai fléau"

Après avoir déjeuné - en privé et sans même accepter la traditionnelle photo du "tour de table" - avec "les forces vives et la société civile de La Réunion", Ségolène Royal est allée à Saint-André. Elle a rencontré les membres de l’association "Momon, papa lé la", une structure d’accueil, d’aide et d’écoute aux femmes victimes de violences conjugales. Patrick Savatier, porte-parole de l’association, a symboliquement déchiré devant elle un bon d’essence, un bon alimentaire et un contrat d’emploi précaire "qui sont autant de moyens pour les politiques d’assurer leur clientèle. Nous voulons redevenir les acteurs de nos propres vies et de notre cité. Nous ne voulons plus être les gens du trottoir d’en face". Plusieurs femmes ont ensuite témoigné des violences qu’elles ont subies et qu’elles continuent, pour certaines, d’endurer. Le compagnon de Fabiola, la jeune femme assassinée il y a y 1 mois en pleine rue et en plein jour à Saint-Benoît par son ex-ami, est venu, lui aussi, demander à Ségolène Royal "de faire quelque chose". Un jeune homme a voulu prendre la parole. La candidate à l’investiture socialiste a commencé par lui dire : "Pour le moment, ce sont les femmes qui parlent". Elle ajoutait ironique : "Vous êtes victime de violences conjugales ?". "Non, je voulais juste savoir pourquoi la justice ne fait rien contre ces violences", a calmement répondu le jeune homme. Ségolène Royal a changé de ton pour dire, sans autre commentaire : "C’est une vraie et bonne question". Elle dira ensuite que "les violences familiales sont un vrai fléau".

De retour Saint-Denis, elle a assisté à une réunion avec les associations de parents d’élèves et les syndicats d’enseignants. Il a une nouvelle fois été question de lutte contre l’échec scolaire.
Elle a terminé sa première journée de visite par une rencontre avec les militants socialistes. La presse n’a pas été admise.
Aujourd’hui, Ségolène Royal sera dans les régions Ouest et Sud. En fin de journée, elle participera à un meeting à Saint-Joseph. La visite officielle de Ségolène Royal se termine vendredi soir. La journée de samedi est réservée à des visites privées. Elle quitte La Réunion samedi soir.

Soutien pour la présidentielle

Tout dépendra des candidats

Après un entretien privé de près de trois quarts d’heure, Ségolène Royal et Paul Vergès ont tenu ensemble un point presse. La candidate à l’investiture socialiste s’est dit "ravie" de son entretien. Elle a aussi insisté sur "la nécessité pour l’État de compenser les handicaps lourds constitués par la distance, le chômage et les prix élevés. La Réunion prend déjà ces problèmes à bras le corps, mais l’État doit être beaucoup plus présent, il doit être à la hauteur des ambitions de La Réunion et recommencer à garantir les conditions d’un développement équitable".
Abordant par ailleurs le problème de l’échec scolaire dans l’île, Ségolène Royale a estimé qu’il fallait avoir "un regard différent sur la façon de lutter contre ce problème". Elle se déclarait en faveur d’un recrutement accru d’enseignants réunionnais dans le premier degré, "car le partenariat entre les parents et l’école pour faire reculer l’échec scolaire doit aussi tenir compte des spécificités locales".
Même si Ségolène Royal s’en est plus ou moins défendue à son arrivée, son ton et ses déclarations ressemblent fort à des prises de positions électorales. Du coup, la question du soutien de Paul Vergès à sa candidature ne pouvait qu’être posée au Président de la Région. "Un proverbe créole dit qu’il ne faut jamais faire la boue avant la pluie", a d’abord plaisanté l’intéressé. "2007 est l’année où sera décidé le sort économique de La Réunion pour la prochaine génération", poursuivait-il. Il rappelait que "le contrat de projet État-Région, le contrat de développement engageant les fonds structurels européens seront signés en 2007 en même temps que la mise en œuvre de la réforme du marché communautaire du sucre". Autant d’enjeux importants pour le développement durable de La Réunion. Dès lors, "nous examinerons de très près les choix qui seront faits à ces occasions et nous prendrons position", notait Paul Vergès. Il précisait que cette prise de position sera surtout déterminée par l’accueil réservé par les différents candidats à la présidentielle "au programme de développement durable élaboré à La Réunion par un front le plus large possible" d’acteurs socio-économiques. Au passage, il rappelait que La Réunion représentait la moitié de l’électorat de tout l’Outre-mer.

À la question de savoir quelle serait sa position si Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal étaient tous les deux d’accord sur le programme de développement élaboré localement, Paul Vergès répondait : "Chaque électeur sera alors libre d’apprécier la confiance qu’il doit accorder à la parole de l’un ou de l’autre". Questionné sur son choix personnel, le Président de la Région souriait : "À votre avis, lequel sera-t-il ?" et il enchaînait qu’en "en 2002, Lionel Jospin a totalisé sur son nom les deux tiers des voix. Si tout l’Outre-mer avait voté comme La Réunion, ce candidat aurait été présent au second tour".

Ségolène Royal a estimé que la démarche proposée par Paul Vergès "est bonne et respectueuse de la démocratie. J’attends les propositions de programme. Je répondrai très précisément aux interrogations posées".

http://www.temoignages.re/article.p...

Messages

  • Ségolène Royal débarque ce matin à 8 h 40 à La Réunion pour deux jours de campagne électorale dans la perspective de la présidentielle. Si le vote de la fédération socialiste locale lui est acquis d’avance, il lui faudra en revanche convaincre les non socialistes. A commencer par l’Alliance de Paul Vergès et Paul Vergès lui-même d’ailleurs. Ce qui, pour l’heure, n’est pas encore fait dans le sens où aucune discussion sur une éventuelle union de la gauche ni pour la présidentielle, ni pour les législatives n’a eu lieu jusqu’à présent tant localement qu’au plan national.

    “Rencontre entre présidents”

    En sera-t-il question aujourd’hui à la pyramide inversée entre Ségolène Royal et Paul Vergès ? Vont-ils parler de la tactique politique à adopter pour le scrutin présidentiel ? “Non, non”, déclare Gilbert Annette en rigolant. “Il s’agit d’une rencontre somme toute naturelle entre deux présidents de Région. N’oublions pas que Ségolène Royal est présidente de la Région Poitou-Charentes. Les deux élus ont sûrement des choses à se dire au niveau des problématiques rencontrées dans ces deux régions de France”. Et l’union de la gauche dans tout ça ? “Rien n’a été décidé pour l’instant. De toute façon, cette question sera abordée en temps voulu, de parti à parti, donc avec François (ndlr : Hollande, le premier secrétaire fédéral du PS)”, précise Gilbert Annette. “L’union de la gauche 0K, mais pour quoi faire ? Il faut d’abord connaître ses contours et son contenu”, souligne quant à lui Pierre Vergès, qui préfère parler de “visite de courtoisie”. Et le vice-président d’ajouter : “Nous avons des problèmes majeurs à La Réunion. Je veux parler du chômage, du logement social... Nous attendons les programmes des candidats à la présidence de la République. Pour l’instant, nous n’en avons pas vu”. Ségolène Royal réussira-t-elle à recoller les morceaux entre l’Alliance et le PS national ? Depuis les dernières européennes, le dialogue avait été, peut-être pas complètement rompu, mais en tout cas sérieusement “brouillé” entre les deux partis.

    Y. M.

    J I R

  • "Chaque électeur sera alors libre d’apprécier la confiance qu’il doit accorder à la parole de l’un ou de l’autre"

    Je suis très déçu de cette formule.

    Je sais très bien que la parole de Ségolène ne sera jamais franchement de gauche. Mais je pensais quand même que les communistes réunionnais allaient disqualifier, par avance et sans laisser planer le moindre doute, la parole du très douteux Sarkozy - la "balance" dit de lui Yannick Noha dans un grand journal (allusion à la dénonciation de l’arrogance des français faite par le petit nerveux aux USA, à genoux devant son dieu Doublevé) - qui ne peut apporter quoi que ce soit à des gens de gauche.

    Moi, je n’attends absolument rien de la parole de Sarkozy.

    • Effectivement !

      Si on n’est pas capable de dire, tout de suite et sans ambages, qu’il est hors de question de voter Sarkozy, on ’est pas vraiment communiste ! On a d’autres idées derrière la tête.

      Foi d’un communiste de 78 ans, né communiste.

    • Moi aussi, en tant que communiste, je ne comprends pas la subtilité de cette formule. Pas claire du tout. Pas très communiste non plus : la parole de Sarkozy ne doit être prise en compte à aucun moment !

      Peut-être que Claude de toulouse, qui a l’air de bien connaître la Réunion et le PCR, pourrait nous aider à comprendre. Trop difficile pour moi.

      Claude si tu nous entends...

      JC de nantes

    • Claude de Toulouse vit à Toulouse , et meme s’il connait assez bien la Réunion et un peu le PCR ,il n’a pas la prétention d’etre un observateur avisé .
      A la réunion pour le moment personne ne connait le candidat antiliberal (comme ici d’ailleurs ) mais la seule force politique anti liberal est le PCR , LO ,la LCR n’existent pas ou quasiment pas , les relations entre le PCR et le PS local sont détestables .
      Ce qui compte pour Verges , c’est la region !
      Verges est un vieux renard , et il veut forcer les candidats à prendre des engagements pour sa région , quand au choix entre royal et sarkosy , à titre personnel , il repond qu’en 2002 la Réunion avait voté à 60% pour Jospin , ce qui sans etre une réponse , en est une à la Verges .
      Désolé de ne pouvoir etre plus clair à ce jour .
      claude de Toulouse .
      Le PCR ne s’est pas exprimé sur la visite de ségolene , et" témoignage" ne parle que de la reception de presidents de régions .

    • De plus en plus difficile à comprendre.

      "Ce qui compte pour Verges , c’est la region !"

      Terrible ça ! Est-ce à dire qu’il serait prêt à s’allier avec le diable (en l’occurence Sarkozy) si celui-ci lui donne des assurances sur "sa Région" ? Et le destin de la France, il s’en fout ? La solidarité DOM-Métropole n’est pas aussi importante que la solidarité Métropole-DOM pour lui ?

      Comme le dit JIPS, il ne devrait pas être difficile à un vrai communiste de dire que son soutient ira au candidat antilibéral.

      "Le PCR ne s’est pas exprimé sur la visite de ségolene , et" témoignage" ne parle que de la reception de presidents de régions ."

      J’avais cru comprendre que Témoignages - duquel provient cet article - était l’organe du PCR dont le président est Paul Vergès. Ce n’est pas le cas ?

  • Je suis surtout sidéré par le fait que Verges n’apporte pas soutien au candidat de la gauche antilibérale !

    Jips

  • Je viens d’entendre au journal télévisé d’Antenne Réunion (19h locales) que Paul Vergès voit déjà Ségolène au deuxième tour.

    S’il ne dément pas ça rapidement, c’est vraiment à se taper le derrière par terre !

    Et on s’étonne que les électeurs de gauche (y compris ceux des DOM) prévoient d’aller à la pêche le jour de l’élection présidentielle ? Avec des comportements pareils, rien d’étonnant.

    On ne l’entend pas parler du premier tour et du soutien de la gauche antilibéral. Chose que tout bon communiste doit impérativement s’empresser de faire. Mais pas lui.