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PRESIDENTIELLE : Gauche MOLLE ET FASCISME DUR

Publie le mardi 14 février 2012 par Open-Publishing

Bulletin mensuel d’Alternative Libertaire Alsace N° 35

Guéant et ses déclarations racistes, Le Pen au bal chez les néo-nazi autrichiens, les masques tombent ! A l’approche des élections le fascisme apparaît au grand jour, notamment dans les médias qui relaient son discours sans aucune distance. Mais quel lièvre électoral fait courir les fascistes ?

Vague de froid sur l’europe : il fait facho dans les urnes

Quand Guéant dit que “toutes les civilisations ne se valent pas”, on repère sans mal l’allusion à la théorie du “choc des civilisations” développée par Huntington en 1996 dans le livre du même nom. Cette imposture intellectuelle raciste est le livre de chevet de l’ extrême droite américaine. C’est donc l’électorat d’extrême droite français que visent Guéant et derrière lui le non candidat Sarkozy. L’UMP (et son prédecesseur le RPR) ont un long passé d’emprunts à la rhétorique mais aussi aux idées et aux méthodes d’extrême droite : le bruit et l’odeur de Chirac, les auvergnats d’Hortefeux, l’influence des conseillers d’extrême droite sur le gouvernement, tout celà débouchant sur une politique antiétrangers à la fois xénophobe et raciste. Partout les partis d’extrême droite ont été invités par des droites “respectables” à gouverner : le FPÖ de Haider en Autriche, la Lega Norde de Bossi en Italie (et la petite fille de Mussolini !),Fortuyn et son Vlaams Blok aux Pays-bas. Sous prétexte de la crise, l’union nationale permet aux fascistes grecs couverts du sang de leur peuple de revenir dans les plus hautes sphères. En Hongrie, camps de travail des Rroms, censure de la presse sont déjà mis en place par un parti dit de droite traditionnelle. Sans parler de la Russie sous le joug des milices et des partis fascistes après avoir envoyé des millions d’hommes mourir sous les balles nazies.

Médias complices d’un arrangement entre amis

En France c’est Marine le Pen qui a initié cette transformation du FN en un parti respectable aux yeux des médias : depuis qu’on a évacué Fukushima et les pseudo experts des Verts, elle bénéficie de la plus grande exposition après Sarko et Hollande, devant Bayrou. Le discours du FN est partout, de l’UMP à Valls, et sa duplication renforce aussi bien le parti que, plus grave, l’impact de ses théories sur la société. Si aujourd’hui ce que dit le FN est respectabilisé, ce n’est pas parce qu’ils auraient une réponse “sociale” à la crise, mais parce que les autres partis en ont récupéré le clivage “civilisationnel”, communauté contre communauté, centre-villes contre banlieues, chrétiens contre musulmans. Tel est nouveau credo “culturel” et identitaire de la droite, extrême ou non : on a remplacé la peur des rouges par la peur des barbus ! Ne nous laissons donc pas abuser par la théorie du complot qui voudrait que l’UMP empêche le FN d’obtenir ses signatures : Il a souvent eu ses parrainages par des maires UMP aux ordres de Paris. Ces deux partis défendent les mêmes intérêts de classe : ceux des grands patrons et de l’ordre capitaliste !

Préférer l’original social à la copie piégée

En temps de crise, les partis de droite ont l’habitude d’utiliser l’extrême droite pour maintenir l’ordre et la stabilité nécessaires aux marchés. Cela implique une politique antisociale, inégalitaire, autoritaire, pour évacuer du débat la contestation du système capitaliste. Le fascisme n’est donc pas un accident ou un dysfonctionnement de ce système. Le programme du FN ne défend pas les classes populaires, ni même moyennes : si Marine Le Pen voulait vraiment augmenter le SMIC, elle pourrait commencer par redistribuer son immense fortune familiale. En réalité, elle n’a aucun intérêt à augmenter les impôts des riches, puisqu’elle en fait partie ! Et les élections ne sont rien d’autre que la mise en oeuvre de cette collaboration de classe. L’antifascisme tel qu’il est affiché subitement par certains partis de gauche est juste purement électoral, car il ne remet pas en cause le lien entre capitalisme et fascisme, entre droite et extrême-droite. Pour lutter réellement contre le fascisme, il ne suffit pas de mettre un bulletin dans l’urne, mais il faut résister et développer les luttes pour une véritable alternative et une répartition égalitaire des richesses. C’est sur le terrain, au jour le jour, que nous devons construire cette alternative plutôt que de croire en des élections dont le seul vainqueur est l’intérêt du capital.

Source : http://alsace.alternativelibertaire.org/spip.php?article336