PS, des éléphants vraiment... "Primaires"

Les politiques d’austérité visant à faire payer les peuples se multiplient en Europe et ailleurs. Il s’agit de protéger le système financier de sa propre incurie en transférant massivement les richesses des programmes sociaux et éducatifs vers les banques, assurances, hedge funds et autres entreprises à vocation sociale.

Pendant ce temps, que font les éléphants ? Eh bien, ils trompent le peuple, comme d’habitude. Pacte Aubry-DSK-Ségolène, aussitôt dénoncé par cette dernière, levée de bouclier des outsiders privé de leur fromage : ce spectacle fait plaisir à voir ! On les sent vraiment préoccupé-e-s par le sort des classes populaires.

Ne soyons pas injustes, il leur arrive de se livrer à de hautes réflexions politiques, voire même géostratégiques. Par exemple, les "15 et 16 novembre, le second Conseil de l’Internationale Socialiste de 2010 s’est tenu à Paris" (...) au siège de l’Organisation de coopération et développement économiques (1), OCDE" (photo ci-dessous).

Petit rappel : "l’OCDE a pour objectif principal de promouvoir l’économie de marché et le libre-échange, de diffuser le libéralisme économique, d’encourager dans le monde le développement du secteur privé (et notamment les intérêts des grandes firmes transnationales) au détriment des services publics" (Wikipédia)

A ce titre, l’OCDE exhorte les gouvernements "à accélérer les réformes structurelles" (2). Pour que les choses soient bien claires, les "experts" du Château de la Muette (siège de l’OCDE) ont publié, à l’usage des classes dirigeantes, un document intitulé "La faisabilité politique de l’ajustement" (3). (Téléchargeable ici)

Ce document dit dans son introduction "Les politiques de stabilisation économique et d’ajustement peuvent provoquer des troubles sociaux, voire mettre en péril la stabilité des pays. (...) Ces recherches ont ainsi permis de définir et de préciser les caractéristiques d’un programme de stabilisation politiquement optimal qui, pour un même résultat économique, minimise les coûts politiques" et, en page 8 "si un gouvernement poursuit divers objectifs comme la croissance ou le prestige international, il reste qu’habituellement son premier objectif est de rester au pouvoir, la probabilité d’y rester dépendant à la fois du soutien politique de la population et de la répression."

Nous savions que le PS avait placé deux de ses dirigeants à la tête du capitalisme mondial : DSK au FMI et Pascal Lamy à l’OMC. L’OCDE complète fort bien ce tableau.

Dans un cadre aussi accueillant, les représentant-e-s de l’Internationale "Socialiste" ont abordé au point 3 de leur réunion le sujet "Surmonter les conflits". Nul doute que la participation d’Ehud Barak, vice-président de l’Internationale "Socialiste", vice-premier ministre et ministre de la Défense de l’État d’Israël depuis le 19 juin 2007, a dû contribuer à éclairer les participant-e-s sur la façon convenable de "Surmonter les conflits". Il a lui-même conduit l’opération pacifique connue sous le nom de "Plomb durci" à Gaza du samedi 27 décembre 2008 au dimanche 18 janvier 2009.

Que doit-on donc espérer des "Primaires" - si bien nommées - du PS ? Ceci :

"Qu’iriez-vous espérer de cupides crapules aménageant, du quatrième cercle de l’enfer dantesque, la liquidation lucrative d’un monde qu’ils vident de sa substance vivante, après s’être purgés de leur propre humanité ?

Il n’y a pas de dialogue avec les propagateurs de la misère et de l’inhumanité. Il n’y a pas de dialogue avec le parti de la mort. Aucune discussion n’est tolérable avec les tenants de la barbarie. Seule l’affirmation obstinée de la vie souveraine et sa conscience briseront les fers qui entravent le progrès de l’homme vers l’humain."

Raoul Vaneigem, "Pour l’abolition de la société marchande - Pour une société vivante", 2002

(1) Second Conseil de l’Internationale "Socialiste" de 2010

(2) G20 : l’OCDE appelle à accélérer les réformes structurelles

(3) "La faisabilité politique de l’ajustement"