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PS : une démission qui trouble l’unité sur le traité européen

Publie le mercredi 7 novembre 2007 par Open-Publishing
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de Alexandre Sulzer

Il joue les trouble-fêtes. En démissionnant de son poste de secrétaire national au projet européen, le socialiste Benoît Hamon a troublé la sensation d’unité que le PS entendait mettre en avant après que son bureau national a voté en faveur du traité européen simplifié.

Pour lui, le parti a commis une « erreur » en refusant d’opter pour l’abstention, qui aurait permis de faire la synthèse des positions. « Je ne veux pas être l’interprète de cette cacophonie ou de cette polyphonie », lance-t-il dans un couloir de la rue de Solferino, entouré d’une nuée de journalistes. Et de dénoncer le « retour des vieux réflexes et des arguments lapidaires » au parti. « C’est une drôle de manie de retomber dans le piège du clivage tendu par Nicolas Sarkozy », dénonce celui qui aurait aimé que le parti se contente d’exiger un référendum, une « obligation démocratique comme l’avait martelé Ségolène Royal pendant la campagne ».

« Nous avons une position »

De son côté, François Hollande se réjouit devant les micros que la question soit « derrière nous ». « Nous avons désormais une position », proclame-t-il.

Même le turbulent noniste Jean-Luc Mélenchon, souriant, se dit « content » à la sortie du bureau national. « Le débat a été digne et dense », fait-il valoir.

Mais si l’ancien noniste Vincent Peillon vante la « position claire » du parti et si Claude Bartolone, proche de Laurent Fabius, se félicite que le PS « mette fin à la discussion », certaines questions restent en suspens. Notamment : le parti devra-t-il encore trancher quelle position adopter lors de la réforme constitutionnelle permettant la ratification par voie parlementaire du traité ? En clair, les parlementaires socialistes voteront-ils en faveur de l’amendement constitutionnel ou s’abstiendront-ils car ils auraient préféré la voie référendaire ? « Nous n’avons pas abordé aujourd’hui les modalités du scrutin, ça vaut mieux comme ça », glisse depuis un ascenseur l’ancien ministre aux Affaires européennes, Pierre Moscovici.

Le PS « regrette » qu’il n’y ait pas de référendum

Officiellement, François Hollande se contente de « regretter » que Nicolas Sarkozy ne consulte pas les Français par référendum. « Mais cela ne devait pas nous empêcher de nous prononcer sur le contenu du traité. » Vincent Peillon se montre lui aussi prudent et dit attendre « de voir précisément en quoi consistera la réforme constitutionnelle ».

Quant à Benoît Hamon, interrogé par 20minutes.fr, il ne semble pas croire qu’un PS, favorable sur le fond au contenu du traité, puisse s’abstenir de voter pour contester le mode de ratification. « Oui, c’est oui, non, c’est non, l’abstention, c’est l’abstention », tranche-t-il.

Dernier doute : les parlementaires socialistes opposés au traité pourront-ils voter contre ? « Chacun devra assumer les positions du parti mais on va être tolérant », répond François Hollande sur un mode un peu elliptique. Benoît Hamon a là encore sur cette question un avis divergent : « Il va être très dur de leur demander de s’aligner. »

Vincent Nguyen AFP/archives ¦ Le dirigeant socialiste Benoît Hamon, le 22 mai 2007 à Bezons

http://www.20minutes.fr/article/192...

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