Paris pue (zaz)

Je me demande pourquoi on va chercher souvent si loin en politique alors qu’il y a des évidences basiques à traiter qu’on voit ou qu’on sent de très près. On te raconte comme un fait scientifique (et qui doit être avéré) que Paris est une ville touristiquement très courue de l’ensemble des rêveurs du monde. Toutes les statistiques le disent.

1° On te tait que Paris pue, que ça ne s’arrange pas et que bientôt les étrangers logiquement vont se tirer

La sanisette est le centre du problème, petites choses, gros effets. Intellectuellement, la sanisette est un sujet intéressant. D’abord c’est une invention originale que l’on doit à Jean-Claude Decaux. Esthétique au départ, fonctionnelle (personne n’y est resté coincé, on n’a, à notre connaissance, strictement aucun mort à lui reprocher, la sanisette est la seule invention qui n’ait jamais tué.)

Tout ça, en bien, c’était avant la grande bifurcation. Le jour où Paris, ville bouddhiste comme on sait, à été prise de compassion et l’a décidé gratuite pour les pauvres (ce qui était incontestablement moralement bien dans le principe), les chiottes se sont mis le plus souvent au rouge : hors service, ou le matin, avant la maintenance, quand il est possible toutefois d’y entrer tu peux spectaculairement y trouver de la .erde jusqu’au plafond ce qui suscite l’interrogation hébétée, semi-admirative : comment s’y prennent-ils techniquement ?

Les pays de l’OCDE qui connaissent tout des maladies nosocomiales de nos hôpitaux (700 000 cas par an) sont radicaux en même temps que discrets : ne mettez pas vos fesses dans une sanisette française, le risque est terrible que vous risquez ! Gaïa la nature qui n’a pas trop confiance aux hommes s’est mise d’elle-même à vous prévenir par la puanteur naturelle. Une sanisette même nettoyée, toute trempée devant sur la chaussée, une sanisette pue un max. Paris devient peu ragoûtante, c’est son exotisme à elle !

Nous pensons comme tout le monde que c’est le pollueur qui doit être le payeur. Decaux devrait être tenu en conséquence d’étudier la question à présent avant que ça "déborde" plus avant, puis de changer radicalement tout son matos, ou comme sur les avions d’Air France, d’y mettre partout du chanel 5.

Note, puisqu’on parle d’aéroports, qu’il ne faut pas être trop exigeant non plus à Roissy-Charles-de-Gaulle ! A défaut de les laver on mouille beaucoup les chiottes dans les aéroports. Généralement vous y traînez les pieds un peu gêné vous n’aviez qu’à pisser tout bonnement dans l’avion, vous en aviez le temps puisque vous arrivez de Hong Kong.

2° L’autre calamité française, heureusement non puante, est la signalisation

Vous sortez de la sphère internationale vous êtes dans la gare de Roissy CDC pour aller à Paris, tout de suite vous voilà dans l’ambiance, si vous avez pu avoir un ticket au distributeur bien que vous n’ayez pas de monnaie française vous n’avez plus qu’à prendre le train dont c’est la fonction de vous déplacer. Sachez qu’il sera court forcément et que son dernier wagon s’arrêtera plus loin où précisément vous n’êtes pas, à 200 mètres. Ouf ouf, vous y êtes, avec quelques étrangers hagards qui crachent leur souffle sur leurs bagages (luggage) ! Monte immédiatement une sorte de maréchaussée de contrôleurs qui vous mettent dans le in dès 7 heures du mat’. Ils sont à la chasse aux resquilleurs, c’est là qu’ils font le plus gros de leur beurre.

La signalisation ne touche pas que le touriste. Elle touche l’autochtone. Sachez qu’avec 3/4 d’heure, une heure d’avance aucune signalisation n’est défaillante, et puis vous parlez français. Vous pouvez donc entrer plusieurs fois et ressortir de la gare sans vous y retrouver, ne dites rien pour pas avoir l’air idiot. Touriste, c’est différent ! Vous êtes piégé et c’est une épreuve d’intelligence.

Le manuel du touriste scandinave donne ces derniers temps un intéressant exemple : aller à Taverny. On dit Taverny comme ça mais y en a d’autres bien pire. Donc vous allez à Taverny. Pointez-vous à 13-14 heures il n’y aura qu’un guichet et 30 personnes déjà en attente. Ça se comprend même à la Gare du nord, c’est l’heure administrative du repas. Donc après 20 minutes ou plus d’attente vous avez vos billets aller et retour, et la fille du guichet vous a aimablement indiqué que ça partait des quais 30 à 36, vous pouvez pas vous tromper. Supposons que vous êtes pressé, mais bon là on sait que c’est un simple test pas du tout en situation.

Où sont les voies 30 à 36, voyons voir ?! Personne à interroger, on vous rappelle que c’est l’heure administrative du repas. Alors, vous avez devant vos yeux toutes les voies de 40 à 48, de 50 à 67 etc., etc. Vous commencez votre premier tour des lieux, rien ! deuxième tour des lieux ! rien. Ne vous découragez pas, en France, tout est répertorié. Enfin, petit, petit sur le côté, vous voyez marqué 30 à 36. Encore un tour, là vous comprenez qu’il faut prendre l’escalator plus loin et monter. Oui mais bien sûr l’escalator est en panne. Ben vous montez à pied. Vous comptez bien arriver sur la voie 36 que vous recherchez, mais non mais non, .onne de belle scandinave, vous débouchez sur la 34. Ouais ouais ouais ouais, on va passez au 36. Mais non . le 36 on n’y passe pas. La SNCF a été faite par de gentils boys scouts, spécialistes des jeux de piste.

Bon mais on ne va pas insister pour des Français sur les problèmes d’orientation banale d’une scandinave à Paris, qu’on a dit bien balancée. La scandinave est seulement prévenue par les services d’information de son pays qu’une fois dans le train pour machin, elle ne pourra plus pisser, que la gare même éclairée de l’intérieur sera fermée pour l’extérieur, qu’il n’y a pas de chiotte dehors, et par chance même pas de sanisette Decaux non plus. Mais là bon ! c’est plutôt un coup de pot pour Taverny !

En conclusion

Il ne faut pas juger trop vite car tout est rationnel : D’un ami travaillant à l’aéroport à qui je posais la question, et dont c’est précisément le boulot, j’ai obtenu la réponse suivante : "Pas très bien signalisé mais c’est voulu. Si le client se repère instantané il arrivera toujours trop juste et ratera son avion". J’ai considéré que ça c’était pas bête.

Mais pour Decaux et les odeurs dans Paris ? Est-ce que ça peut avoir une quelconque fonction ? : "Oui, on cherche une clientèle plutôt de haut de gamme, et pas des matefaims qui traînent dans des quartiers minables comme Pigalle. Là dès 18 heures les sanisettes sont toutes mises hors services jusqu’à 10 heures le lendemain."

"Quant à ta scandinave, laisse-moi te dire, une scandinave même belle n’a rien à foutre à Taverny !"

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Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien !

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

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