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Patients soyez patients !

Publie le jeudi 17 juillet 2008 par Open-Publishing
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Inutile de revenir sur les problèmes que rencontre l’hôpital public aujourd’hui. On le sait, c’est le grand "Malade" de notre société. Je ne saurai dire s’il occupe la première place, l’enseignement étant aussi champion dans la catégorie "Je me dégrade en douceur".

Un peu comme un patient souffrirai de carences nutritionnelles, l’hôpital souffre de carences budgétaire, d’un manque de personnel, et de moyens.
Bref, beaucoup de personnes ont ici décrit la situation lamentable dans laquelle il se trouve, je ne vais pas m’étaler. Pourtant, j’ai pu faire l’expérience de l’Hôpital version 2008. Je vais la raconter, et comme il s’agit d’un vécu personnel beaucoup pourront me contredire, mais d’autre m’appuyer car ayant vécu la même chose.

Cela faisait bien longtemps que je n’y avais pas mis les pieds, jusqu’en janvier dernier ou il fallut que je m’y rende pour la pose d’un cathéter.

Rendez-vous est pris, Hôpital Nord de Marseille, un lundi à 9h00.
J’arrive au 9ème étage dans le service d’hospitalisation de jour. Un cadre infirmier m’accueil et me place dans une chambre.
Comme tout le monde je demande à quelle heure est prévue l’intervention, la réponse fut très évasive, mais après un coup de fil au bloc, on revient m’annoncer que ce serait dans la matinée. L’heure restant la grande inconnue.
Blouse bleu stérile, douche à la Bétadine, bref le protocole pré-op. Je suis prêt.

Après un long moment d’attente, il est presque midi, quand je me décide à sortir de ma chambre pour aller voir pourquoi ne vient-on toujours pas me chercher.
Coup de fil au bloc, et on m’annonce que les chirurgiens sont débordés et qu’il va falloir patienter encore un peu. (Je précise que je ne sais rien du chirurgien qui est sensé me poser ce cathéter)

Il est maintenant 16 h et quelqu’un frappe et entre. C’est une infirmière.
Elle me regarde avec air désolée et je compris que je devrai encore attendre. Mais plus question de rester dans cette confortable chambre refaite à neuf, non, l’hôpital de jour va bientôt fermer et il faut patienter plus bas au 4ème étage.

Je ramasse mes affaires et je descends. Pas de chambre libre, il faut patienter dans le couloir, on m’apporte une chaise.
Un moment plus tard les brancardiers arrivent, ca y est, c’est mon tour.

On prend l’ascenseur direction le bloc. On arrive alors dans une pièce ou d’énormes bennes jaunes remplies de déchets médicaux trônent devant deux portes électrique ou il était écrit "Bloc Opératoire".
Peu rassurant, mais selon le brancardier c’est normal, le CHS à décidé qu’il n’y avait aucun risque. Ouf ! tant mieux.

Je pénètre dans la salle d’attente ou 4 patients allongés sur des brancards attendent leur tours.
Quelques minutes plus tard, une interne en chirurgie vient m’annoncer que je devrais encore patienter, les salles d’op étant pleines.
Je prends mon mal en patience. Une heure plus tard, les brancardiers reviennent et me remontent au 4ème.

"Nous reviendrons dès que le bloc nous rappel" , c’est sur ces bonnes paroles des brancardiers que je décide de me rhabiller et d’annoncer à l’infirmière que je partais, compréhensive, elle s’excusa, il était 19h. Selon elle, c’est très fréquent, et je ne suis pas un cas isolé.

Honnêtement je n’avais plus trop envie de me faire poser ce cathéter par un interne complètement épuisé après une dizaine d’intervention.

Quelques jours plus tard, je repartais et cette fois-ci, je reçu mon cathéter mais non sans une longue et interminable attente.

Mes péripéties ne s’arrêtent pas là mais il s’agit juste de donner un exemple concret pour illustrer de quelle façon l’hôpital se dégrade, et dans quel conditions le personnel médical travaille. Ce qui m’est arrivé n’est pas très grave, mais ce n’est déjà pas très drôle de subir un acte chirurgical, mais quand en plus on ne sait pas quand il doit être fait, c’est très pénible.

A qui la faute ? On le sait. Cela va en empirant. Je souhaite beaucoup de force et de courage au personnel et aux malades qui malheureusement subissent de plein fouet la politique misérable qu’exerce aujourd’hui notre bien aimé gouvernement. J’éspère que l’on ne sera pas obligés de mourrir dans une salle d’attente pour que les choses changent.

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