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Patrick Pelloux, président de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France)

Publie le lundi 10 juillet 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Propos de Patrick Pelloux, président de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France) recueilli par Egora

La destruction du service public hospitalier est un des objectifs fixés par l’organisation mondiale du commerce (OMC). Le slogan « la santé n ’est pas une marchandise » est né de l’analyse des travaux qui ont été conduits par la doctrine ultra libérale.

Le plan hôpital 2007 avait été présenté par Jacques Chirac pour « redynamiser et moderniser les hôpitaux ». Le chef de l’Etat avait annoncé qu’il n’y aurait « plus de déficit en 2007 » et qu’il souhaitait remettre « les médecins à leurs taches de soins en enlevant le poids administratif ».

Comme une fin de mauvais banquet, nous sommes à six mois de 2007 et aucune amélioration ne s’est produite. Jamais le déficit des hôpitaux n’a été aussi élevé, l’application de l’accord sur la réduction du temps de travail a dégradé l’organisation des hôpitaux, les conditions de travail tant en médecine, chirurgie, psychiatrie qu’en obstétrique sont de pire en pire. La mise en place des pôles est peut-être intellectuellement compréhensible mais en pratique c’est un tremblement de terre.

L’application du plan hôpital 2007 ne pouvait s’achever sans la destruction du statut unique de praticien hospitalier. C’est chose faite. Les décrets sont au Conseil d’Etat. Ainsi les médecins hospitaliers vont être eux aussi payés en fonction de leur activité, dépendre d’une hiérarchie, se trouveront sans défense sociale possible, ils vont découvrir une autorité administrative pesante, être débarqués dans un centre national de gestion n’importe quand. Sans oublier la fin de l’épreuve écrite du concours qui garantissait l’égalité républicaine face au savoir et qui est remplacée par un oral de connaissance ! Même le Conseil national de l’Ordre des médecins critique cette réforme totalement inique et qui n’a qu’un but : en finir avec la médecine hospitalière.

Mais ce n’est pas tout. Pour être sûr de dégoûter les médecins de rester à l’Hôpital, la réforme des retraites des PH est en cours. La baisse sera de 20% selon les dernières négociations. Nous allons être la seule catégorie socioprofessionnelle à accepter une telle baisse. Comment motiver des générations de médecins à rester ou à entrer dans une catégorie socioprofessionnelle hyper hiérarchisée, sur-administrée, soumise à une autorité liée à l’économie et de moins en moins à l’objet du Savoir ?

Médecins de ville, médecins hospitaliers, des cliniques, des EPAD, de santé publique, des prisons, médecins scolaires et du travail... nous avons un métier d’une richesse inouïe, basé sur des valeurs humaines et éthiques que ni le temps ni les politiques ne doivent remettre en cause.

Mais au cours de ces cinq années, tout a été changé et soulignons le, sans conflit majeur de la profession. La permanence des soins de la ville comme des établissements de santé est en souffrance depuis la mise en place de l’ARTT, la rémunération et la sur-administration du métier.

Il est tant de se poser quelques questions majeures. Si notre volonté est de servir les malades en luttant contre leur souffrance, on ne peut tolérer que cela devienne le business de quelques uns.

Messages

  • Le service public hospitalier est le plus mal placé pour faire grève totale.

    Nos chers gouvernants en profite pour le casser sachant que le personnel médical et para-médical, soucieux du bien-être des patients (et non pas des clients ou usagers, comme les désignent les hautes instances), n’interrompra pas ses soins auprès des personnes en ayant besoin.

    Quand on aura tout anéanti, il sera facile de mettre en avant les services de soins PRIVES !

    Honte à nos gouvernants !

    Henri Ménard - Groix

  • Suite au débat Royal-Bayrou et à la visite de Royal à l’hôpital de Corbeil Essonne :
    Il y a 2 candidats présidentiables.
    Pourquoi avoir un débat Bayrou / Royal.
    Bayrou n’est plus en Présidentiable, il ne peut que s’occuper des prochaines Législatives et n’a pas à se manifester en enfreignant la loi et perdant ainsi une bonne part de sa crédibilité.
    Il n’était pas question ni pour l’un ni pour l’autre de rapprochement au premier tour. Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ? sinon une forme de machination ? J’en suis profondément désolé. Elle a le toupet de dire que c’est sans but de ralliement alors que c’est pertinemment ce qu’elle cherchait : séduire l’électorat centriste.
    D’une manière générale, un candidat ne se valorise pas en critiquant ses concurrents.
    Royal transgresse les règles, ce qui met en cause encore une fois sa loyauté alors qu’elle devrait montrer l’exemple en tant que futur Président de la République. Qu’elle arrête d’affirmer qu’il y a une forme de pression ; c’est démenti par le CSA. Elle est avant tout très médiatique et ferait mieux d’assumer la réalité dans le Sud des Deux-Sèvres dont elle est l’élue. En effet, lorsqu’il y a une urgence médicale le soir ou en week-end, on est obligé d’attendre plus d’une heure l’arrivée du médecin et 2 heures celle du SAMU, sachant qu’elle a refusé le projet de création d’un centre médical d’urgence à Melle, ceci prouve bien le peu d’intérêt qu’elle attache à ceux qui sont touchés par la maladie.
    Avec elle, ce sera la suite logique du miterrandisme : beaucoup de promesses et peu de réalisations. En ce qui la concerne, ses réunions participatives ne sont qu’un leur car nous savons bien ici (en Deux-Sèvres et Région Poitou-Charentes) qu’elle ne fait que ce qui lui convient.
    Oui à l’assistanat lorsque le besoin est justifié mais non aux profiteurs qui sont d’ailleurs les plus nombreux : y en a marre….