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Pétition pour la démission de M. Renaud DUTREUIL, Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme

Publie le mercredi 24 novembre 2004 par Open-Publishing
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Nous, élus, fonctionnaires, et usagers des services publics, demandons la démission de M. Renaud Dutreil, Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’État. Nous sommes en effet profondément choqués par les propos qu’il a tenus lors d’une réunion de la Fondation Concorde, think tank proche de la majorité actuelle, le mercredi 20 octobre au Café Restaurant Pépita à Paris. Le Ministre a sciemment jeté l’opprobre sur la fonction publique. Il tend à montrer, comme de nombreuses autres personnalités, issues du patronat ou de certains média, que les fonctionnaires sont conservateurs, contre tout changement, et représentent un coût bien trop élevé pour la collectivité. Il est inadmissible qu’un Ministre d’Etat se comporte de la sorte, sans la moindre réserve inhérente à sa fonction, qui plus est en pleine période de négociations salariales avec les organisations syndicales. Négociations au cours desquelles il affirme qu’il ne pourra pas répondre aux revendications. On peut effectivement douter de sa bonne volonté eu égard à la teneur des propos reproduits ci-dessous.

Voici quelques extraits rapportés par l’hebdomadaire Charlie Hebdo en date du 27.10.04.

"Les retraités de la Fonction Publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d’un retraité, c’est presque 75 % du coût d’un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème."

"Le grand problème de l’État, c’est la rigidité de sa main-d’œuvre. Pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l’escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1.400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l’administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelle qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l’État est impossible. Parce que les corps abritent des emplois inutiles."

"Comme tous les hommes politiques de droite, j’étais impressionné par l’adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c’est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."

"C’est sur l’Éducation Nationale que doit peser l’effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale, 800.000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l’Éducation Nationale, c’est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [Secrétaire d’État à la Réforme de l’État] : on prend un cabinet de conseil et on change les processus de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c’est plus délicat. Il faudra faire un grand audit."

"Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure - c’est ce que fait très bien Michel Camdessus -, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues."

Il admet dans ses propos que les Français sont satisfaits de la qualité du service public rendu par les fonctionnaires, quels qu’ils soient. C’est bien en les fragilisant de l’intérieur (sous effectif, baisse d’investissements, etc.) qu’il compte rendre les services publics impopulaires auprès des populations. Une impopularité qui lui servira de prétexte pour les privatisations à venir. Alors que ce sont bien les attaques à l’œuvre depuis de nombreuses années qui dégradent la qualité des services publics. Nous nous élevons contre cette vision purement comptable des service publics et appelons l’État à ses responsabilités. Nous demandons que M. DUTREIL prenne ses responsabilités et quitte le poste de Ministre de la Fonction Publique et de la Reforme de l’Etat. Un État et une Fonction Publique envers lesquels le Ministre a exprimé une nouvelle fois son plus profond mépris.

Tous ensemble, montrons-lui qu’il ne "surestim[e] pas considérablement [notre] force de résistance."

http://www.petitiononline.com/DUTREIL/petition.html

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