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Piero Mancini arrêté au Brésil à la demande de l’Italie

Publie le samedi 25 juin 2005 par Open-Publishing
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Source liste nettime-fr-raw

L’alliance franco-américaine à la tête des organisations mondiales fait
entrer en force le chantage des exigences néo-fascistes européennes
soutenues par les services secrets de l’OTAN sous le Patriot act qui inspire
Schengen II et les accords de sécurité mondiaux dans le Brésil de Lula.

Car l’affaire Piero Mancini soudain, en ce commencement de l’été où déjà on
sait la déception des pauvres au Brésil, quand on croyait le Brésil en
différence de résistance mondiale pour la solidarité locale, et la
découvrant soudain capable de se soumettre pour réprimer, nous rappelle
étrangement les affaires Persichetti et Battisti et a de quoi nous inquiéter
sur le monde qui paraissait défendre son peuple.

Piero Mancini actif pour l’autonomie ouvrière pendant les années de plomb en
Italie, réfugié au Brésil depuis de nombreuses années, vient d’y être arrêté
par la police locale ce 22 juin 2005, pour être extradé à la demande du
gouvernement italien, qui veut lui faire purger une condamnation par
contumace de 20 ans de réclusion criminelle pour des crimes qu’il n’a
probabelement pas commis...

C’est un indicateur de la confirmation italienne de vouloir de faire
disparaître la descendance de la contestation populaire révolutionnaire
et/ou radicale, conseilliste, et de son histoire en Italie, en faisant taire
les aînés où qu’ils se trouvent dans le monde, comme on put l’imaginer des
tortionnaires des camps nazis et des grands criminels de guerre ; c’est
également un indicateur du dispositif nourri de néo-fascistes au pouvoir
même de l’Etat italien puissant au sein des organisations mondiales
sécuritaires ; mais encore c’est un indicateur des changements du Brésil de
Lula sous les pressions des organisations supranationales d’une part (OMC)
et des services secrets liés à la nouvelle forme de l’OTAN tel qu’il est
advenu notamment avec la guerre d’Irak, le tout en version sécuritaire pour
accueillir les capitaux de l’OMC, et le soutien de la banque mondiale ?

Je voudrais dire comme l’élan de Toni Negri en appelant aux camarades
brésiliens pour défendre de l’extradition son ami Mancini, est important,
mais l’aurait été plus - aurait été plus puissant à nos yeux - s’il n’avait
crié ici plus fort qu’il ne le fit "silencieusement" bien après
l’extradition de Persichetti, pour Battisti en France, notamment au moment
de soutenir les grèves de la faim de Panella puis de Scalzone pour
l’amnistie cette année juste avant le referendum (au sujet de laquelle il
s’était exprimé mollement dans Libération à la page Rebonds au début de
l’affaire Battisti et sans trop se salir à décrire son cas )...

Ici enfin, il ne mâche pas ses mots.

Tout de même, il faudrait que quelqu’un nous explique pourquoi il s’y prend
si tard et seulement quand le Brésil bascule ? Parce que nous, ici, qui
avons tout fait pour communiquer sur cette question sans trouver son poids
d’ancien condamné ayant purgé sa peine pour donner force de soutien à notre
combat d’idée en Europe : nous sommes des déchets des vieilles nations au
rebus ? Nous nous aurions droit à tous les compromis - y compris le TCE -
mais pas les Brésiliens ? Ou alors cher Toni, une erreur de plus sur le fait
que se coucher pour honorer les obligations mondiales suppose d’autres
coucheries contre lesdroits de l’homme et les libertés localement et
globalement ?

Heureusement, nous avons dit Non assez fort pour le dire pour toi, donc nous
ne t’en voulons pas...

Mieux vaut tard que jamais... coming back from Brazil : Bienvenue et merci
Toni Negri !

Aux amis Brésiliens attachés aux droits, même s’ils ne sont pas activistes
militants, un front culturel et artistique démocratique comme celui que nous
avons fait en France pourrait peut-être aussi soutenir la cause humaine
brésilienne solidaire elle-même, à propos d’une extradition à empêcher,
cadrée par la catharsis parce qu’il s’agit de l’autre - l’étranger - ?!

A.

Pour traduire (mal mais avoir une idée) prendre les outils google, ou
babelfish.

Source -> RK

APPELLO PER PIERO MANCINI

Ho saputo che Piero Mancini è stato arrestato in Brasile e che lo stato
italiano ne chiede l’estradizione. Vorrei offrire qui una piccola
testimonianza su questo amico e compagno che è una figura luminosa delle
lotte operaie e studentesche negli anni che son seguiti al 1968 in italia.
Piero Mancini è un compagno che ha lottato ed ha organizzato le lotte degli
operai, degli studenti e della gente senza lavoro lungo dieci anni
nell’Italia degli anni 70. Brillante studente e sociologo dell’Università di
Trento, dopo aver terrminato i suoi studi, aveva organizzato all’interno del
sindacato di sinistra cattolico, la Federazione Italiana degli Operai
Metallurgici (FIM), un importante gruppo di intervento e di studio. Aveva
partecipato, assieme ad altri giovani intellettuali come Giovanni Arrighi e
Romano Madera, all’organizzazione del movimento studentesco milanese. Nel
momento più forte delle lotte nel decennio 68-79, Mancini si era schierato
con l’autonomia di classe - con gruppi cioè che facevano all’interno della
classe operaia italiana lo stesso lavoro che in Brasile fece il PT. Mancini
inoltre partecipò e sostenne, con grande intelligenza e capacità di
sollecitazione critica,i primi gruppi nei quali collaboravano femministe e
lavoratori autonomi, e le prime organizzazioni del precariato metropolitano.
Quando si scatenò la repressione contro l’autonomia nel nord Italia, Mancini
 che era allora un dirigente dei movimenti a Milano - critico, nei
confronti delle forme violente che certi settori del movimento avevano
assunto, lasciò l’Italia con grande coscienza critica e grande
consapevolezza delle involuzioni possibili del movimento stesso.

Posso testimoniare di quanto detto sopra. E lo faccio in termini di grande
amicizia e di grande stima nei confronti di Piero Mancini. Pur essendo stato
dopo il 79 il nostro dialogo intermittente, pure so che egli ha mantenuto
una grande fedeltà agli ideali di rinnovamento che avevano sollecitato la
sua giovinezza ed una lucidissima forza di interpretazione della crisi della
cultura, della politica e della civiltà italiane. Sono scandalizzato dal
fatto che quest’uomo saggio ed innocente possa oggi essere perseguitato da
una giustizia italiana cieca, partigiana e fratricida. Quando in realtà il
solo problema aperto in Italia è quello dell’amnistia e del riconoscimento
della funzione civica dei movimenti degli anni 70, in questo momento stesso
un governo quasi fascista, ferocemente illibertario, drasticamente
vendicativo, chiede al Brasile la restituzione all’Italia di un uomo libero
 per imprigionarlo, per farlo morire in carcere. Noi speriamo, per il
rispetto che abbiamo di noi stessi e della storia italiana che abbiamo
vissuto, che questa immonda tentazione dei reazionari italiani, dei volgari
difensori di una patria esausta, dei responsabili della morte di Moro, venga
bloccata e che Piero Mancini sia messo subito in libertà.. Tantopiù che
Piero Mancini è, per quanto ne sappiamo, un fedele ed acuto interprete della
rivoluzione democratica che in Brasile si sta sviluppando dopo l’ accessione
al governo del PT e del bresidente Lula : egli vede qui la realizzazione di
alcuni degli ideali della sua giovinezza. Come potrà mai un governo del PT
tenere in carcere un uomo che ha nel mondo partecipato alla stessa passione
di rivolta e di ricostruzione ?

Cordialmente, a tutti gli amici e compagni brasiliani, pregandoli di
muoversi in favore di Piero Mancini, con affetto

TONI NEGRI


[ RK ]
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Messages

  • Miercoledi, 29 giugno 2005.
    00h10 A.M.

    L’annonce de l’arrestation de Piero Mancini par les ser-
    vices de la police brésilienne, à Rio-de-Janeiro, sur
    requête d’un mandat d’extradition émis par les autorités italiennes, laisse sur ma joue, en ce début d’été, la
    trace d’un coup de sabre d’abattis...

    Agnese et lui m’emmènent un matin nous baigner sur une plage à dix kilomètres de distance de Lima. En cette "périphérie de capitale", la jeunesse masculine s’y adonne au surf en forme de défi à la mort.
    Les vagues qu’ils chevauchent se se dressant à la hauteur d’une barrière de récifs coraliens, ils risquent des blessures horribles.
    Se côtoient là des éléments évolués de la classe moyenne déclassée, des étudiants, des fils d’ouvriers
    qualifiés, des éléments de la jeunesse dorée qui se croisent, en bandes informelles d’affinités dans la
    nuit des penas et des boîtes discos qui pointent leurs nez en cette capitale, de cet été 1979.
    Je me souviens m’être baigné, et avoir longuement détaillé autour de moi l’émulation hédoniste produite par ces "prises de risque intentionnelles" par 40°C,
    entre ces jeunes hommes îvres d’iode qui se savent
    observés dans leurs prouesses sur planches, à deux cents mètres de là, par de jeunes femmes entre elles,
    en bandes ou en "familles-protoclaniques".
    Du creux de mes vingt-six ans d’alors, les relations telles qu’elles m’apparaissent sur cette plage, telles qu’elles se dévoilent, seraient comprises entre des
    recherches de postures bravaches et le conformisme renouvelé d’un "repos du guerrier", selon le mérite,
    le dandysme ou le snobisme des héritiers-aspirants à
    la modernité de cette société civile péruvienne assez
    bloquée, crispée sur son impavide pyramide sociale, des discours mornes de paternes dictateurs en "voix off".
    Je viens de ne faire qu’une bouchée, en un an et demi
    "y pico" du Mexique, du Guatemala, du Nicaragua rasé, que j’ai fui, de la Colombie et de l’Equateur où j’ai rencontré la bienveillance de K., leur amie.
    Ici, à Lima, Tupac Amaru travaille et le Sendero Luminoso couve, mais c’est à peine si je m’en aperçois
    de "la Wifala" où je m’attable, pour me griser de "pisco". J’observe et me tais, car je ne sais distinguer la morgue machiste populiste et paramilitaire de cette tradition corporatiste péruvienne, d’avec l’indolent, exigeant et élégant manièrisme de la sensibilité humaniste et libérale, autrement que sur le mode caricatural. Je suis un
    inculte qui tient ces sociétés civiles pour des avatars, des pièces rapportées des "sociétés de plomb"
    occidentales, plus ou moins népotistes...
    Dans la petite Volkswagen que Piero conduit, au retour,
    un silence d’éternité s’installe entre Agnese et lui, et je crois bien faire en ne parlant pas de ce que je vois, car lui, à 32 ans, "a beaucoup de problèmes"...
    La brise assidue dissipe enfin notre torpeur dans l’habitacle torride, lorsqu’ils se tournent et me dévisagent : "Que comptes-tu faire ici, Boudjemaa ?"
    Je rétorque ne pas avoir l’intention de rester en ville, qui me fait un effet "sinistre", et disposer de
    peu de moyens pour prospecter à l’intérieur des terres
    un village où développer "calquiera artesania"...
    Sentent-ils que c’est une "fuite en avant" ou bien une
    impasse dont je tais les arcanes ?
    J’entends la voix de Piero, irrité de mes arguties, disant :
    "Sers-toi de ton corps, merde, je ne sais pas !"

    Piero, nourrissant un projet débordant la T.V.-Globo où il travaille, au Brésil, ne sait rien de mon inculture
    télévisuelle, ni de mon inculture bourgeoise. Je lui apparaît "de bonne éducation", mais "opaque", et lorsqu’un soir, il nous traîne écouter un doux guitariste limeno noir (au "Sgt Peppers"), ce que je vois, ce sont les nuées de dealers latinos qui "controlan" les alentours de cette pena de bon goût
    (classe moyenne parvenue), tels une nuée de guèpes.
    Cet homme vit dangereusement, et tient à distance les
    équivoques.
    C’est à Paris , 5 ans plus tard, que je saurai quelques-unes des catégories qui composent le prisme sociologique dans lequel Piero "ne me situe pas", qu’Agnese n’était pas sa compagne, mais une tendre amie. Que sa compagne d’alors, Paola, aura un enfant d’"un autre que lui".
    Son expression taciturne trahit parfois le mélancolique, et parallèlement à cette relecture subliminale tronquée, qui s’installe doucement en ma mémoire comme un appel résolu à vivre, en cette latence de "gai savoir", va se dessiner sa silhouette patiemment laborieuse investie d’un projet transcendant les microclimats culturels, les goûts du jour et l’excellence de la propension romanesque.
    Il y a la maison de l’ami avocat, la demeure de stuc sur la plage d’Encantada, dont je pense alors qu’elles sont les attributs d’"une vie en bocal" d’élites prétendantes, fondées par des paramètres artistiques et universitaires dont je ne veux rien ignorer, mais entre lesquels je ne veux à aucun prix m’enfermer, fût-ce celui de la "faute de goût".
    Lorsqu’en décembre 1999, va être réédité aux Editions André Dimanche, "Une affaire de viol" de Chester Himes, qui met en évidence la volonté d’une "femelle" blanche
    d’attirer sur elle le regard d’un homme blanc d’extraction sociale à ses yeux protectrice et enviable,
    en séduisant un homme noir qu’elle accusera de viol, je saisirai et situerai, par devers moi, quelque chose de l’intensité romanesque de l’expérience que vit Piero Mancini : entre "Peter Pan ou l’enfant triste"(éd. Calmann-Levy, 1994, par Kathleen Kelley-Lainé) et
    l’inconfort instable du boss d’Island Records, soit un
    Oscar-Wilde-à-l’envers. Ni Lorezaccio, ni Fellini, ni Comencini, pero... "un signore da vivo"...

    "Encantada"...
    c’est le titre du poème hermétiste (aux sens cachés) de ma facture, que va générer
    cette rencontre, entre "merveilleux" et "gongorisme", un manièrisme dont j’ignore à peu près tout,
    et un degré d’engagement que j’assimile à tort à"l’élitisme" (en 1979, j’ai les 26 ans d’un jeune)
    (transfuge du "retour au bercail franco-français","sans frontières", attentif aux passerelles, encore naïf et impatient) :

    "Les sorciers bordaient l’asphalte
    Jusqu’à la terrasse de marbre blanc.
    En récamier sur le rotin,
    Sein tendu palpitant à l’aiguille,
    Elle désirait un tatouage
    Désespérant le reflux vague,
    La morne réplique du crâne,
    Miroir sans rien à boire dedans...
    Je lui abandonnai l’allant
    Jusqu’à ce que vents nous séparent.
    Mon trait s’enfuit de ses pores,
    Mon nuage grava sa mémoire..."

    Si la méthode du "kidnapping" a prévalu dès après le 21 avril 2002, par l’extradition de Paolo Pesichetti, en
    juillet 2002, en profitant de la période estivale, la police française "bien-pensante" qui reste quand les gouvernements passent, a pensé que l’extradition
    motivée
    de Cesare Battisti ne ferait pas problème et demeurerait circonscrite à l’application pure et simple des Accords de Schengen. Leur calcul étant qu’un collectif d’universitaires "protégeant" Persichetti aurait été bien plus redoutable, que la mouvance libertaro-mondaine des écrivains et des psys, des avocats et des médecins du comité de soutien, plus réductible et vulnérable.
    Or, "la réduction" leur a donné du fil à retordre, et c’est devant la Cour européenne des Droits de l’Homme que les juges italiens devront arguer de leur requête d’assassinat lent (cf. l’argumentaire développé par
    Fred Vargas et Maître Maison-Dieu dans "Le Monde" de
    Février-Mars 2005 à propos du "document en blanc" = procédé gendarmesque classique)d’un écrivain maintenant passé à la clandestinité depuis Octobre 2004.

    La procédure enclenchée auprès des autorités brésiliennes devrait nous intéresser, puisque située
    en zone extra-européenne, pour les arguments de "dangerosité" prêtée ou supposée qu’elle contient, et
    surtout pour examiner à quel niveau elle entend dissocier dans la persécution même d’une génération,
    ses mobiles inavoués.

    Bas les pattes devant Piero Mancini !
    Libérez Paolo Persichetti ; laissez courir la plume de Cesare Battisti et l’animal politique qui va avec !