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Plein de fric ! Plein, plein, plein !

Publie le dimanche 15 mars 2009 par Open-Publishing

TOTAL CHAMPION DE PROFITATION

Si vous êtes déjà écœurés par les façons de faire de Total le pollueur, pilleur, anti social, voilà de quoi vous conforter dans vos sentiments. Avec des chiffres traduits en unités de rêves volés.

Plein de fric ! Plein, plein, plein !

Total bat d’années en années le record de profit jamais atteint par une entreprise française. 2006 : 12,6 milliards d’euros ;2007 : 13,2 milliards d’euros ; 2008 : 13,9 milliards d’euros. L’essentiel de ces profits hors normes n’est pas réinvesti à long terme. Entre 2002 et 2005, les investissements productifs de Total ont augmenté 5 fois moins vite que ses profits : +22% d’investissements dans la production quand les profits augmentaient de 106 % ! La manne sert surtout à augmenter la rémunération des actionnaires. Dans ces conditions, depuis 2003, le dividende par action a doublé. Il est passé de 1,18 euros à 2,28 euros. Ou bien, ce qui revient au même de bien des façons, le pactole est utilisé à racheter ses propres actions. Total est aussi devenu le champion français des rachats d’action. Ces opérations sont de telle ampleur qu’elles représentent à elles seules la moitié des opérations de rachat d’action de l’ensemble des entreprises françaises depuis 2000. Depuis cette date, Total a ainsi racheté pour 30 milliards d’euros de ses propres actions. Cette pratique purement spéculative sert juste à faire grimper artificiellement le cours de l’action Total et à augmenter à court terme le dividende versé par action.. C’est une forme de destruction du capital de l’entreprise. Trente milliards partis en fumée. Mais payés par les consommateurs. Bien sur de ces masses d’argent les salariés n’en voient pas non plus la couleur : le salaire moyen y a baissé de 8% en trois ans et la part des salaires dans la valeur ajoutée y a chuté de quatre points.

Nos rêves sont dans leur poches

Il est bien possible que tous ces chiffres ne soient pas vraiment compréhensibles par beaucoup de gens. C’est trop de zéros. Trop. Alors quelques comparaisons concrètes aident à bien se représenter de quoi il s’agit. Les 13,9 milliards de profits suffiraient à financer une baisse de 2 points du taux normal de TVA pour tous les Français en faisant passer de 19,6 à 17,6 %. Ou bien encore mieux ils suffiraient pour supprimer carrément la TVA sur les produits de première nécessité. Il s’agirait de la suppression du taux de 5,5 % qui serait ramené à 0. Oui, taux zéro ! En effet, le ministère des finances chiffre le point de TVA à taux normal à 6,5 milliards par an, donc baisser de 2 points coûterait environ 13 milliards ; le point de TVA à taux réduit étant chiffré à 2,6 milliards, le ramener à zéro coûterait environ 14 milliards. Autre usage possible des 30 milliards perdus à racheter des actions du groupe par le groupe. Avec les 30 milliards de profits gaspillés dans le rachat de ses propres actions, on aurait pu construire 300 000 logements sociaux. En effet le coût moyen d’un logement social tourne autour de 100 000 euros. Et si cette comparaison ne suffit pas en voici deux autres. Ces 30 milliards gaspillés par Total représentent 10 fois le budget de la culture en France (3 milliards) ou 5 fois le budget de la justice (6 milliards).

Récupération urgente : nationaliser Total

Jusqu’à la vague libérale des années 1990, en France, l’État a toujours gardé un contrôle étroit sur l’activité pétrolière et gazière. Dépourvue de véritables ressources pétrolières sur son territoire notre pays n’avait pas d’atout particulier pour avoir une industrie pétrolière de grande envergure. Pourtant elle est devenue la 4ème du monde. C’est en bonne partie grâce à l’impulsion publique qu’elle a pu y arriver. Et pas d’aujourd’hui. On peut remonter à 1750 pour voir l’État royal accorder des patentes à la 1ère manufacture pétrolière du monde pour produire huiles et asphaltes à Péchelbronn. Plus près de nous, face à l’anarchie marchande qui menaçait l’approvisionnement de la France, une loi de 1928 instaurait un monopole d’État sur l’importation de pétrole et sur l’utilisation de ses produits dérivés.

Dans ce cadre les compagnies pétrolières étaient soit publiques, comme Elf, soit d’économie mixte comme Total-Compagnie française des pétroles dans lequel l’État disposait de 30 % du capital et d’une voix prépondérante. C’est la droite libérale qui a mis par terre cet édifice : ouverture du capital d’Elf en 1986 puis privatisation totale d’Elf et de Total-CFP en 1993-1994 par Balladur. Bien sur je n’oublie pas que la loi pétrolière de 1928 avait été abrogée par le gouvernement Rocard en 1992, ouvrant ainsi la voie à la dérégulation du secteur. Dès lors l’État s’est privé de tout instrument efficace de pilotage du secteur. L’orgie actuelle vient de là. Humour, à présent. Humour noir, bien sur. Alors que l’État français n’a plus aucune influence sur Total, c’est l’Etat chinois qui en a, à présent. En effet il est entré depuis 2008 au capital de Total pour 1,6 % à travers le fond souverain de la banque centrale chinoise. Ce qui fait de la Chine un des 3 premiers actionnaires du géant pétrolier !

Total champion de la profitation

Et pour finir un petit écho de la participation de Total aux malheurs du pays. Total détient (à 50 %) comme filiale la SARA (Société des raffineries antillaises) qui domine l’approvisionnement en carburant des Antilles. Cette filiale de Total est directement responsable de la surévaluation du prix de l’essence aux Antilles, à cause diverses pratiques de sur-marge. Au point que même le secrétaire d’État Jégo a pu déclarer qu’il y a « un vrai problème de transparence et même un questionnement sur un enrichissement sans cause des compagnies pétrolières », et que « tout pourrait se terminer par une action judiciaire de l’État contre elles » Chiche !

Un démenti catégorique et écoeuré.

Mon démenti m’est imposé par la découverte sur le site communautariste du PS, nommé "Cercle Léon BLUM" d’une annonce de ma participation à un prétendu « colloque », où aucune personne respectable ne saurait se rendre, sous le titre nauséabond que voici :

"CHAVEZ, AHMADINEJAD, POUTINE … Les liaisons dangereuses
d’un nouveau populisme. Cette invitation m’a été faite en effet il y a plus d’un an et demi par l’ancien trésorier du PS, Laurent Azouley, à qui j’avais opposé le refus que cette provocation méritait. Inutile de dire que le ton avait été …disons… fort vif. Aux raisons que j’avais déjà à l’époque de considérer cette sorte de colloque comme un grossier traquenard s’ajouterait aujourd’hui le dégoût que m’inspire le commentaire qui est publié sur ce site communautariste socialiste pour appâter le chaland et exciter ses instincts les plus haineux.

Évidemment c’est assez banalement la petite musique bien connue : qui dénonce les crimes de guerres commis à Gaza est un antisémite. Ce que le procédé a ici de spécialement indigne et de blessant pour moi c’est que les gens qui ont écrit ces lignes me connaissent depuis des années, ont milité avec moi,et pour certains se disaient mes amis. C’est une nouvelle démonstration de la puissance de contagion haineuse que contient le communautarisme. Il détruit tout. L’amitié aussi s’arrête là où commence le communautarisme.

Entre un ami et une injonction communautariste, le névrosé communautariste choisit toujours l’injonction. Lisez plutôt, voyez la reptation écoeurante qui part de la mise en cause de la participation à une manifestation pour finir dans l’accusation que Besancenot, Laguiller et Mélenchon sont responsables des attaques de synagogue et d’écoles juives. Méprisables déments !

Lisez : « Nous ne sommes pas dupes. Dans les récents défilés de soutien au Hamas, des alliances contre nature se sont édifiées : qu’y a-t-il de commun entre un militant laïc d’association de Droits de l’Homme et les activistes islamistes qui défilent aux sons des cris religieux que l’on connaît ? Quelle identification politique peut exister entre les membres de groupes gauchistes de BESANCENOT, LAGUILLER ou de MELENCHON et les fanatiques qui scandent leur haine de la République et de la démocratie ? Tous ont défilé, au-delà de leurs différences, pour le soutien « aux peuples opprimés et en solidarité avec les centaines de victimes civiles de ce conflit » nous rétorque-t-on ! Soit, et c’est tout à fait respectable, mais si l’émotion est leur ciment, où et quand défilaient-ils lors des conflits qui ont touché tant de civils tels que ceux du Darfour (400 000 morts), de la Tchétchénie (300 000 morts), de l’Afghanistan (100 000 morts) ou de la Bosnie (25 000 morts), conflits qui ont en commun que pratiquement toutes les victimes sont de confession musulmane…
Pourrait-on imaginer que cette émotion ne soit que sélective et ne pourrait s’exprimer pleinement que lorsque les peuples identifiés par ces manifestants comme étant LES victimes auraient comme adversaire Israël ? Bien évidemment la réponse est incluse dans la question. Et puis, ne boudons pas notre plaisir, si cela permet de scander des termes aussi sensibles que Shoah, génocide et holocauste pour qualifier Israël, et les juifs par extension, on ne va pas se priver d’un tel bonheur. Ainsi fabrique-t-on un opportun cocktail explosif qui, comble de joie, pourrait terminer sa course sur une synagogue ou dans une école juive à Paris, à Saint-Denis ou à Toulouse.
Telle est la collusion islamisto-gauchiste et antisémite dont DIEUDONNE est un des parrains, celle qui construit la passerelle lancée vers l’extrême-droite de LE PEN et FAURISSON telle qu’elle s’est récemment manifestée au Zénith de Paris. La boucle est bouclée. »

http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=666