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Pourquoi je n’ai pas voté le Budget régional 2010 en Auvergne

Publie le vendredi 22 janvier 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Yves Gueydon élu Alterekolo à la Région Auvergne
Tête de liste Puy de Dôme sur la Liste : la Gauche 100% NPA - Alter Ekolos - Objecteurs de croissance.

Pourquoi je n’ai pas voté le Budget régional 2010

Sans nier certaines avancées, Je n’ai néanmoins pas voté ce budget dans la mesure où je le trouve d’abord beaucoup trop timoré par rapport à ce qu’il faudrait faire pour relever les défis face aux crises redoutables dans lesquelles nous sommes rentrés, qu’elles soient économiques, sociales ou écologiques .
Mais plus gravement encore, les choix budgétaires qui sont faits ne remettent nullement en cause la logique économique libérale actuelle, qui reste l’une des sources essentielles de nos difficultés, mais bien au contraire l’accompagnent, et le plus souvent l’alimentent .

Pour preuve :

Les subventions directes aux entreprises dont les grandes entreprises et trusts qui font des profits distribués avant tout aux actionnaires plutôt que réinvestis dans la création ou l’amélioration de l’outil de production (4,5 Million d’euros votés pour 2010, soit + 50 % d’augmentation entre 2009 et 2010, ce qui représente près de 3 fois le budget dédié aux entreprises de l’économie sociale et solidaire et 1fois et demi le budget consacré à lutter contre le changement climatique).

Les subventions directes au développement des entreprises à l’international (tenue de salons à Abu Dhabi ou ailleurs ) alors qu’on devrait au contraire les aider à relocaliser leurs activités et à reconquérir nos propres marchés.

Les Fonds d’avances de trésorerie pour les entreprises, alors que l’argent public versé aux banques (des millards depuis 1 an) aurait dû leur permettre d’accorder prioritairement des prêts aux petites et moyennes entreprises (prêts qui ont baissé au contraire de 14 %) et qui sont la majorité des entreprises de notre région.

Les aides apportées aux pôles de compétitivité dont Limagrain, producteur d’OGM dans notre région alors qu’il faut au contraire favoriser la qualité de nos production avec le minimum d’impact sur notre environnement et encourager la coopération plutôt que la compétitivité et la recherche du profit à tous prix.

Le vote de crédits pour des grands projets tels Vulcania : + 6,5 Million en 2010 ; bientôt avec Vulcania 2, d’ici 3 ans, on aura dépensé autant que le plan Rail , soit 55 M d’euros, et la moitié de son coût initial, ou encore le projet du « très haut débit internet » avec un budget avancé de 200 M (le Haut débit certes nécessaire a déjà coûté à la région plus de 12 M ) quant au TGV , on nous annonce un coût de 7 M d’euros par KM à la charge des régions (sur un total de 20 M le KM), soit pour la région Auvergne un coût pouvant s’élever à 700 M d’euros, 7 fois ce qu’a coûté Vulcania qui a plombé le budget de la région pendant des années .Un budget Energie- Environnement qui stagne depuis 3 ans et même diminue en valeur relative, tout en restant l’un des budgets les plus petits de la région : 1,20 % du budget global ; on a même réussi en pleine conférence de Copenhague à diminuer les crédits consacrés au développement des énergies renouvelables de 300 000 euros, soit une baisse de 10 % par rapport à 2009 ; avec le rythme actuel d’installation des équipements d’énergie renouvelable en région Auvergne, il nous faudra 300 ans avant que chaque logement en soit pourvu ; d’ici là les mers auront largement eu le temps de monter ...

J’ai malheureusement été le seul à gauche à ne pas voter le budget global présenté par le PS qui reste, pour moi, d’orientation très libérale et productiviste .Et je reste convaincu que, même si la marge de manœuvre de la région est limitée , elle peut néanmoins, par ses orientations budgétaires, infléchir durablement la logique actuelle et commencer à « changer de cap », pour coller au plus prêt des besoins réels de la population et notamment des plus défavorisés, tout en se préoccupant davantage des graves menaces qui pèsent sur la planète .

Messages

  • Quand on regarde concrètement ce que décident les Régions dirigées par des majorités dominées par le PS (j’avais déjà cité ce qui se faisait en Rhône-Alpes), au-delà des grands discours théoriques sur "une dynamique majoritaire à gauche", on se demande vraiment pourquoi il est si difficile de se rassembler sur l’idée d’une opposition de gauche indépendante du PS.

    Sur le dernier tract du Front de gauche Rhône-Alpes, dans le même paragraphe, il est écrit :
     La gestion des régions dirigées par la gauche depuis 2004 a permis des avancées.
     Elles (les régions) ont pour l’essentiel accompagné l’organisation capitaliste de la société.

    Est-ce que ce n’est pas dire tout et son contraire ? La stratégie induite par le premier constat n’est-elle pas incompatible avec celle que l’on peut déduire du deuxième ?

    Chico

  • Ouais, ouais ! Un auvergnat ça va, mais c’est quand il y en a plusieurs que ça fait problème ! ! ! !