Accueil > Projet communiste contre constitution européenne

Projet communiste contre constitution européenne

Publie le lundi 11 avril 2005 par Open-Publishing
26 commentaires

Deux projets de société : culture commune ou savoir minimum

La France n’a pas attendu l’Europe ni la mondialisation pour limiter la dépense d’éducation et la démocratisation scolaire en produisant des inégalités... Mais il y a aussi des conquêtes progressistes dans l’École française. Le rapport Thélot, Fillon aujourd’hui s’appuient sur la crise qui traverse l’école, le maintien de sorties du système éducatif sans qualifications pour engager une transformation majeure : renoncer à construire une école de la réussite de tous et mettre en place une école qui sélectionne et diversifie les savoirs très tôt, qui fasse accepter les inégalités de formation : formation très qualifiée d’une partie de la jeunesse ; autre partie sans qualification.

Mais l’adoption de la constitution européenne peut aggraver la situation en réduisant les États à un échelon d’exécution des directives européennes. Fillon et l’Europe vont souvent dans le même sens. L’Europe peut servir de point d’appui pour remettre en cause les conquêtes sociales, dont notre système éducatif : faire croire que tout est imposé de l’extérieur, sans choix politiques des élus français, qui ne feraient qu’accompagner des décisions "techniques" d’harmonisation entre pays. Or, des études montrent par ex. qu’en Europe des Etats investissent plus dans l’éducation que notre pays... l’harmonisation se fait par le bas, par rapport à ce qui existe ou à ce qui est inventé au besoin par l’UE : la réforme libérale actuelle d’"harmonisation" des universités s’inspire de ce qui n’existait dans aucun pays.

Pour comprendre les conséquences de la constitution sur l’éducation, il faut lire entre ses lignes et dans les commentaires du "Présidium" (hauts dignitaires de l’UE) expliquant comment l’interpréter comme dans les traités européens depuis celui de Lisbonne.

Lutter contre la logique de la constitution européenne, c’est donc en même temps voter NON au référendum sur la constitution, et se battre contre les logiques similaires de la loi Fillon. Le projet communiste pour l’École (cf. "Communistes" du 19/01/05), grâce au texte préparatoire qui a permis un débat sur le fond en Comité National du PCF, constitue une alternative crédible, armée de propositions à mettre en débat avec la population et dans les luttes.

Développement du service public d’éducation ou mise en concurrence ?

Dans la constitution, le service public n’existe plus en tant que tel (art. III-166), devient "services d’intérêt général" ou "d’intérêt économique général". La "concurrence" est sacralisée en droit fondamental.

Traduction pour notre pays : d’abord, par la décentralisation (accroissement des inégalités territoriales) et l’autonomie des établissements, adaptation des "contenus et méthodes" selon des contrats pour tenir compte des publics scolarisés. Les diplômes "modulaires" ou intégrant un fort contrôle continu dévalorisant ces diplômes même si l’étiquetage reste national : (cf réforme universitaire) enseignements morcelés en unités dans chaque établissement et avec lesquelles les étudiants (qui sont "au centre du système") composent leur propre parcours dans ce "marché" concurrentiel des études.

Concurrence entre établissements de l’Éducation Nationale, entre ceux-ci et structures scolaires ou d’accueil des collectivités territoriales (déjà commencé en maternelle et université) ; concurrence entre enseignants (réforme universitaire) selon le "mérite", avec plus de flexibilité et de précarité.

École instructrice ou garderie moralisatrice ?

La conception de l’École française est en jeu : son ambition de socialisation et de formation à la citoyenneté par l’appropriation de savoirs communs à toute une génération.

La maternelle est la plus menacée pour que l’Etat reporte l’ensemble des dépenses sur les familles et collectivités locales : les CAF viennent de calculer des prix de journées pour les structures de "garde" des collectivités territoriales, les idéologues de la petite bourgeoisie critiquent la scolarisation à 2 ans, 3 ans... Si les "loisirs éducatifs" ont leur importance, seule la maternelle, parce que c’est une vraie école et pas un mode de socialisation parmi d’autres, peut préparer à la suite de la scolarité, enseigner des savoirs scolaires et des notions communes, socialiser l’enfant en élève.

Idem pour le primaire et le collège dans la loi Fillon : la conception du socle minimal réduit l’ambition de culture commune transmise par l’école, avec des enseignements devenant optionnels. C’est l’acceptation des inégalités, de l’École à plusieurs vitesses, comme dans nombre de pays européens : aux uns le développement intellectuel par des savoirs ambitieux (secteurs compétitifs privatisés ?), aux autres la socialisation sans savoirs pour "moraliser", rendre docile et éviter les luttes (école publique de bas niveau ?).

Le projet communiste pour l’Ecole, au contraire, repense la culture scolaire commune à la fois avec de l’ambition et avec les moyens de l’atteindre (création d’observatoires des scolarités pour aider à l’action, et d’un fonds de lutte contre les inégalités - remédiation, recherche...). Il propose que : la scolarisation à 3 ans, déjà inscrite dans la loi, reste effective et que l’école maternelle soit la base de la lutte contre les inégalités ; toutes les familles qui le demande puissent scolariser leur enfant dès deux ans.

Adapter l’école aux besoins du capital ?

La révision des contenus scolaires vise aussi à répondre aux besoins du capital : un enseignement de plus en plus inégal pour former des décideurs et des exécutants que réclame le "marché", 1 sur 2 au niveau minimum de la licence, les autres pas ou peu de qualification mais des compétences immédiatement exploitables. C’est ainsi qu’il faut entendre un objectif de la loi Fillon et des textes européens, "ouvrir l’École" : réduire pour les enfants des salariés le développement des centres d’intérêts en les focalisant sur "la vie" à laquelle on les prédestine. Adaptation accentuée par la décentralisation et les besoins des employeurs locaux.

Au contraire, le projet communiste pense la transformation de l’École par rapport aux besoins d’une société qui ne serait pas pilotée par les lois du capital, en visant le développement de compétences et de centres d’intérêts diversifiés pour tous, en s’appuyant sur les valeurs progressistes encore aujourd’hui enseignées pour changer la société, au lieu de considérer comme Fillon qu’elles sont obsolètes par rapport aux besoins de la société actuelle.

Gratuité

La constitution reconnaît le droit à l’éducation (art. II-74), pas à la gratuité. Pour le Présidium c’est une "faculté" : pas interdite mais pas un droit à faire appliquer. Le droit à compensation financière individuelle (dit "chèque éducation" par certains tenants de la droite française) permet aux familles de "choisir" leur école : fin de la mixité sociale dont le maintient par l’Etat est déjà mis à mal.

Le projet communiste propose au contraire de maintenir la gratuité comme un droit collectif, d’étendre l’actuelle gratuité d’inscription aux frais de scolarité (achat de manuels...) jusqu’à 18 ans et rétablir une égalité de situation sur l’ensemble du territoire.

Laïcité contre inculcation idéologique

Églises (art. I-52) et droit à "exprimer sa religion" (art. II-71) reconnus dans la constitution : c’est de fait l’interdiction de la laïcité ! Des manuels scolaires d’histoire (ex : CM2) anticipent l’exigence d’inculquer aux enfants qu’ils sont des européens et que l’Europe découle de la "chrétienté" médiévale (retour à "nos ancêtres les gaulois"), ce qui n’a rien à voir avec une connaissance du fait religieux qui a été une valeur structurante des sociétés. Européanisme, concurrence entre pays, régionalisme, ethnicisme et religiosité... en exacerbant les affirmations identitaires, l’inculcation idéologique vise à diviser les peuples de chaque pays et ceux du monde entier.

Les communistes veulent au contraire renforcer la laïcité et l’intégration nationale moins par la contrainte que par l’appropriation de valeurs et d’une culture commune, d’une vision du monde solidaire.

Toutes ces attaques sur la nature de l’École prennent corps dans le dogme de la réduction des moyens accordés par l’État, ex ces jours-ci dans la carte scolaire. Au contraire, le projet communiste veut accroître ces moyens (à 7% du PIB) pour permettre une transformation progressiste de l’École.

http://www.valdemarne.pcf.fr/actualite/note358.html

Messages

  • Le PCF a un projet politique ? Ca c’est un scoop.

    • Cher ami prédécesseur,

      Il serait bon que tu enlèves tes oeillères. Je ne te fais pas l’offense de te détailler en quels endroits (presse, internet etc) tu pourrais trouver à t’"alimenter", si tu le désires, pour ce qu’il en est du PCF. Je te suggère, simplement, de faire le pas et de voir, simplement voir ou entendre.

      Les critiques, jutifiées ou non, que tu as sans doute au fond de ton coeur, gardes-les, mais évite de tomber dans l’aveuglement. Le PCF avait raison pour Maastricht, il a encore raison ici, pour cette foutue constitution. Il a fait beaucoup d’erreurs, mais aussi beaucoup de forts bonnes choses dans l’histoire de la France. Il est, par aileurs, en tant que parti "institutionnel" (je déteste ce mot), le seul à se battre bec et ongle.

      Merci pour ton attention et bonne journée à tous. Cordialement.

      Marc, jeune adhérant au PCF

    • Oh, je n’ai pas d’œillères, bien au contraire, je les ai quitté quand j’ai quitté le PCF et là j’ai ouvert les yeux et me suis rendu compte des dégâts qu’il avait fait, et que j’avais fait avec lui. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si le parti se retrouve dans un tel état. Je te rappelle tout de même, jeune militant, que tout le temps perdu avec l’Union de la Gauche, qui nous a amené là où nous en sommes aujourd’hui a été, en particulier l’œuvre du PCF qui a servi de marche pied au PS.

      Aujourd’hui, devant le désastre, le PC essaye de se refaire une virginité politique et que propose-t-il comme projet ? Rien… Une vague alternative électorale avec on se demande bien qui… peut-être Fabius ? Peut-être Emmanuelli ? Et tu appelles ça un projet ?

      Allez, je te laisse encore quelques années pour comprendre.

      Un vieux militant toujours combatif mais plus du tout naïf.

    • Bonsoir camarade,
      Je ne vois pas trop bien avec qui d’autres le PCF pourrait, aujourd’hui, envisager quelque alliance crédible sur le court ou le moyen terme. Le PS a beau faire rire ou pleurer, il porte malheureusement, auprès de la plus grande part du peuple de gauche une étiquette ... de gauche. EMANUELLI et cie font effectivement partie de ces alliés incontournables. Cela nous empêche-t-il de voir plus loin, ailleurs ?

      Je comprends ou devine ce que tu me dis et je te comprends en partie. Je suis jeune, mais j’ai quand même quelques heures de vol dans le militantisme. Rien à faie, en dépit de tout ce que tu voudras, le PCF reste indispensable. Rien que par l’"Humanité" -que j’ai vendue en paquet-, le PCF fait plus que mener hautement la lutte. Dommage que nous ne soyons pas aussi nombreux qu’en ces années que tu sembles connaître pour faire grandir, plus fermement encore, la contestation. Je tâche donc d’être serein, attentif, lucide mais je garde espoir sur nos ressources à combattre le libéralisme, le capitalisme. Un "autre" monde reste à construire et je crois que le PCF peur encore y contribuer. Rejoins-nous. Tu nous aideras, avec ton expérience, à trouver plus de lucidité et de combativité encore.

      Merci pour ton attention.

      Fraternellement.

      Marc

    • C’est beau et émouvant l’enthousiasme de la jeunesse.

    • Oui, hein !?

      Et, tu t’en souviens : "Le communisme est la jeunesse du monde".

      Restons au moins ensemble pour abattre cette constitution des ténèbres.

      Bonne journée à toi.

      Fraternellement.

      Marc

    • Le jeune adhérent Marc, qui fustige certaines "oeillères", possède pour sa part un bon degré de présomption, et j’allais dire d’effronterie. Il nous invite comme un sage docteur ou professeur, nous, insignes incultes, d’aller aux sources de la lumière et de l’intelligence, l’abondante production écrite du PCF. Ayant sur lui le privilège de l’âge (adhérent au JC et pionniers de France de 1971 à 1975), j’en ai lu des tonnes de cette prose : toujours démentie, quelques mois ou quelques années après, par le cours de l’histoire ; de "changement de ligne", en "révisions", de "rupture" en "refondation", derrière les motifs à la mode (de Aragon/Ferrat à Beigbeder/Hanin) et les propositions et stratégies les plus irréalistes, toujours suivies d’échec, il y a toujours cependant un fond commun : sur la forme, celle exposée par Marc : nous sommes la centralité, mettez-vous à notre enseignement si lumineux (vieille technique sacerdotale, que ce "communisme" n’avait fait que reprendre)... Sur le fonds matériel (l ’infrastructure aurait dit Marx), l’appareil PCF, appuyé sur ses municipalités et ses "quelques positions institutionnelles", et jusqu’il y a peu, sur le mouvement syndical contrôlé par lui, cet appreili n’a guère changé - sociologiquement et "fonctionnellement" depuis que je le connais (des 70’ à aujourd’hui). Habitant depuis toujours dans la même ville à direction PCF de Seine-Saint-Denis, les promesses de changement et de rénovation - ne serait-ce sur le modeste plan de la plus quotidienne gestion d’une municipalité - répétées à chaque dégringolade électorale ou quelconque difficulté, font toujours l’impression de ces solennelles déclaration d’intention d’arrêter de boire chez l’ivrogne invétéré. Le plus amusant (ou le plus affligeant), aussi, est de voir depuis 40 ans le PCF comme fabrique des "renégats" qui deviennent les plus actifs propagandistes du système, après avoir été "formés" en quelque sorte à cette si docte école : (pour n’évoquer que l’après seconde guerre mondiale) : Annie Kriegel, Pierre Daix, Yves Montand, Emmanuel Leroy-Ladurie, François Furet, Alexandre Adler et sa distinguée épouse, jean Ellenstein, Philippe Herzog, Canto-Sperber... pour ne citer que les plus "notoires".
      Je n’aurai pas la cruauté d’évoquer longuement le farouche et le furieux enthousiasme des municipalités PCF et de ses intellectuels architectes fonctionnalistes post-bauhaus, pour depuis les années 50 promouvoir le modèle urbain "cage à poule", "grands ensembles"-"ZUP"... où furent et sont encore déportés pour "loger" des millions de travailleurs, de chomeurs et leurs familles, pour la plus grande fortune du capitalisme français (avec Bouygues comme emblème : "produisons français"), devenus "quartiers sensibles"-DSQ (version 80), "zones d’exclusion prioritaire"(politique de la ville 90, puis enfin "zones de non droit" à militariser au plus vite (aujourd’hui).
      "Rien de nouveau sous le soleil". "PCF, vous nous faites vieillir".

    • Et oui, c’est la triste vérité.

      Le vieux militant toujours actif mais plus naïf

    • ah, aigreur, quand tu nous tiens, tu nous aveugle !

      Charles.

    • Quand tous les "revenus de tout" voudront bien cesser d’obscurcir le soleil,
      peut-être arrivera-t-on enfin, sereinement, mais dans la joie (quand même),
      à remettre le train en route.

      Nul doute que les critiques lues ci-dessus ont des justifications crédibles. Elles ne remettent cependant pas en cause l’essentiel : un autre monde doit naître, et, dans l’immédiat,
      cette constitution de l’horreur doit disparaître.

      A cela, le PCF, imparfait, perfectible, contribue avec honneur.

      Bonne soirée à tous.

      Bruno Perzal

    • Nous ne sortirons pas cette fois ci les "dossiers tâchés", qui, effectivement donne quelque aigreur... à l’estomac quand on a bouffé de la sale complicité du PCF dans les répressions d’europe de l’est de 1948 à 1984. Les prolétaires internationaux ont de la mémoire. J’ai tâté de la garde à vue à Karlin dans les faubourgs ouvriers de Prague en 1980-1981, et la bouffe y était dégueulasse.Et les gaz lacrymos à nowa huta, dans le froid en novembre/décembre, étaient particulièrement toxiques.
      Dormez tranquille, le mur est tombé.

    • Cher ami,

      Ta mémoire est courte et sélective. Le mur est tombé. Il n’honorait pas la "cause communiste". Mais, au moment de sa construction, était-ce ce genre de considération qui, seule6, aurait pu compter dans un climat de guerre froide ? Je m’incline devant toute douleur et suis en colère contre toute injustice, à fortiori quand celle-ci est commise au nom de la "cause" que je défends.

      Mais réduire le communisme et le PCF aux caricatures de ci-avant est une insulte à l’histoire et à l’intelligence. Je voudrais bien savoir ce que nous serions devenus sans un PCF, héroïque dans la résistance, présent, en force, à la "belle époque" voire, aujourd’hui, aussi combatif qu’il le peut dans cette lutte contre cette odieuse constitution des ténèbres libérales !

      Le PCF est aujourd’hui affaibli. Nous portons-nous mieux ?
      Plus il sera faible, moins les choses iront à l’avantage du plus grand nombre.
      Est-ce le dédouanner de toutes responsabilités ?
      A vos livres d’histoires, sans retenues, ni oeillères d’aucune sorte.

      Mais, décidémment, j’ai beau m’incliner devant tes souffrances cher ami prédécesseur, je tremble devant tous les simplismes et les amalgames. Je respecte ton histoire, respecte la nôtre également. Mes grands parents, communistes, anciens résistants, ont souffert des camps, pendant la guerre et c’est , aussi modestement que je peux, aujourd’hui, que je tâche de perpétuer leur mémoire.

      Aussi fortes furent leurs souffrances, à eux aussi, physiques ou morales -y compris lors des déchirements historiques (stalinisme etc)- jamais ils n’ont renié leur engagment primordial :
      s’investir, avec passion, corps et âme, pour l’avènement un jour de ce communisme, qui, comme le dit Marc un peu plus haut, reste bien la jeunesse du monde.

      Amicalement à tous.

      André

    • Bon, écoutez un peu.

      Tout cela commence à devenir lourd à porter.

      Tout ce que je peux dire est que, avant de m’investir au PCF, je ne suis évidemment pas resté dans l’ignorance et j’ai appris, comme j’ai pu, en lisant des livres et en me renseignant.

      Je n’ai pas connu tout ce que mes interlocuteurs de plus haut ont connu mais ce qui a compté pour moi c’est que, au cours de mes "recherches" sur le terrain de la militance, c’est, il y a quelques années maintenant, le PCF que j’ai rencontré.

      J’ai beau me sentir fier de ce que ce parti, malgré tout ce que vous voudrez, incarne en valeurs et en lutte, ce qui reste primordial, pour moi, c’est les luttes d’aujourd’hui.

      Moi, je sens que nous avons toujours besoin du PCF et je rêve qu’il redevienne plus fort et plus riche d’expérience et de vitalité également.

      Un autre monde reste à construire.

      Fraternellement à tous.

      Marc (j’ai 29 ans)

    • Invoquez les pères et les grands pères est un procédé un peu trop facile. La complicité du PCF avec les procès de Prague de 1948 et de 1952 (Procès Slansky), puis les procès Rajk à Budapest en 1952-1953, l’écrasement de la révolution Hongroise des Conseils ouvriers d’octobre novembre 1956 (commissaire du peuple à la culture du gouvernement insurectionnel écrasé : Gorgy Luckacs ; Président : Imre Nagy, compagnon de Bela Kun et de la commune de Budapest en 1920 ; pendu par les staliniens en 1957 sous les applaudissements de L’Humanité), la mise en hôpital psychiatrique des dissidents communistes (larissa Daniel, Semion Gluzman, leonid Plioutch...) dans les années 60 en URSS, l’écrasement du printemps de Prague et la mise hors la loi du 14ème congrès du parti communiste tchécoslovaque d’aôut 1968 par les chars russes, ré-applaudi par le PCF (Marchais, Fajon, Gosnat, Duclos...), les campagnes antisémites en Pologne de 1966-1968, le procès en 1967 de Kuron et Michnick (2 jeunes leaders alors des jeunesse du POUP. Ils deviendront les fondateurs des KOR, comité d’autodéfense sociale à partir des grandes grèves réprimées d’Ursus et de radom à l’été 1976, et futur embryon de l’explosion ouvrière d’aôut 1980). Le silence assordissant lors de l’écrasement du SMOT, premier syndicat libre en URSS, en 1978 (Klebanov, , boukovski) ; Soutien à l’invasion en Afghanistan, au coup d’état de Jaruzelski (une rencontre chaleureuse se tînt en 1992 entre Jaruzelski, en visite privée en france, dans un grand hôtel parisien, avec Fiterman et Ralite, qui lui parlaient respectueusement "entre amis"- une actuelle journaliste à Marianne en était alors l’interprète, et c’est comme cela que je le sais). Faut-il continuer la liste ? Faut-il parler de choses encore plus ennuyeuses ?

    • Bonjour,

      Mais vous venez de nous refaire le coup du "Livre noir du communisme" !

      Vous me dressez une liste, en voulez-vous une autre ?
      Celle de ceux qui, aujourd’hui vainqueurs, provisoires je l’espère, affameurs et massacreurs en tous genres, font la pluie et le beau temps sur le plan de la vie ou sur le plan de l’histoire qu’ils écrivent, ou laissent écrire, à leur convenance ?

      Le passé est là, terriblement présent.
      Il n’empêche pas l’avenir.

      Rien à faire, le pari des communistes reste le plus beau pari que l’Humanité se sera jamais faite envers elle-même : délivrer le genre humain de ses chaînes !

      Cela mérite beaucoup d’effort, d’énergie et d’enthousiasme... beaucoup de patience aussi.

      J’ai fait le choix de contribuer au combat au sein du PCF où je me sens bien.
      Je répète. Vous avez beau ne pas être sur la même longueur d’onde que moi, je vous invite seulement à nous retrouver sur le terrain. Aujourd’hui, le menu : abattra cette constitution de malheur !

      Rendez-vous dans la rue.

      Cordialement.

      Marc

    • Attendez les copains, pas de panique.

      Il est exact que nous n’allons pas nous renvoyer à la figure éternellement les saloperies faites par les uns et les autres. Tout ce qui a été dit sur le PCF est exact. Soit. En a-t-il tiré les leçons ? Je n’en suis pas certain. En est-il capable ? Je ne le pense pas. Mais soit encore. Il existe. Peut-on compter sur lui ? La question devrait plutôt être : sa stratégie est-elle crédible ? Car c’est bien cela qui nous intéresse aujourd’hui.

      J’avoue émettre les plus grandes réserves à ce sujet. Pourquoi ? Parce qu’il a acquis et a une culture purement électoraliste, autrement dit, il ne jure que par le changement par le sommet, par l’arrivée au pouvoir de partis de gauche (encore faut-il savoir ce que l’on met encore « à gauche »), par un programme gouvernemental qui « devrait faire le changement »… le discours sur les « mobilisations citoyennes », ça c’est du baratin électoral. Qu’est ce qu’il met derrière la « mobilisation des citoyens » ?, il est bien incapable de l’expliquer… et pour cause.

      Notons d’ailleurs qu’il n’est pas le seul dans son cas… l’extrême gauche est exactement dans la même problématique vide.

      Alors qu’il est de plus en plus évident que le changement ne se fera pas par le sommet, par l’Etat, par un programme de gouvernement, mais par une mobilisation effective des citoyens-nes en s’organisant différemment, en instaurant des pratiques alternatives nouvelles, les stratégies électorales du PCF et de ses éventuels alliés sont bien évidemment obsolètes et n’aboutiront à rien de concret.

      C’est ce débat aujourd’hui que nous devons avoir, c’est lui qui est essentiel et c’est de lui que dépendra notre avenir.

      P.M

    • Chers amis Français,

      Bonjour à vous.

      Difficille de réagir en vous lisant les uns les autres.

      Que vous dire, sinon que je ressens l’absence d’un PC un peu substanciel en Belgique comme terriblement dommageable en ce qu’il laisse, notamment, libre court au PS (dit de gauche) à faire en sorte qu’une consultation populaire ne sera même pas organisée ici pour cette foutue consitution européenne !

      Que dire à propos des déceptions ou récriminations évoquées ci-haut ?

      Je ne sais, mais c’est vrai que l’aigreur, avec ou sans racines crédibles, est fort paralysante.

      L’essentiel pour moi. Lors de la dernière grande manifestation européene à Bruxelles, c’est par le "spécial HUMA Constitution" vendue par des militants du PCF que j’ai enfin pris, de visu, connaissance de l’horreur concoctée par Giscar et consort ! C’est aussi par l’Huma que j’ai découvert l’horreur de Bolkestein et son gang !

      Pour le reste, je ne sais.

      L’important pour moi est le combat sur le terrain et l’investissement de tous les jours.

      Plus nombreux serons-nous dans la rue ou dans les assemblées, mieux cela vaudra pour tout le monde.

      Mais, en tout cas, amis français, prenez bien conscience que si l’espoir a une chance de naître en Europe , c’est par vous qu’il naîtra. Vous êtes peut-être en train de metrre une véritable Europe populaire sur les rails ! Nous sommes extrêmement nombreux, que ce soit en Belgique ou ailleurs, à compter sur vous !

      Refaisons, ensemble, une "Internationale populaire" véritable !

      Amitiés à tous.

      Albert Jenhai (Belgique)

    • Bonjour PM.

      Je te compends, mais, précisémment, c’est à la base que le PCF s’investit. L’avenir à écrire est toujours à écrire. Mais base et sommet devront toujours être les deux faces -inévitables- d’une même pièce. Aujourd’hui, la mobilisation contre ce foutu traîté se fait, sur le terrain, à la base et le PCF y contribue sérieusement. C’est par lui et l’Huma que la constitution, avec points d’"analyses pédagogiques" a été diffusé, très largement (et continue de l’être), au sein du peuple de France.

      Je comprends ce que tu dis, mais c’est une partie de la vérité dont tu nous parles.

      Allez, tous dans la rue et dans les assemblées !

      Jenghai de Belgique a raison. L’Europe des peuples a les yeux fixés sur nous.

      Ne la décourageons pas.
      Amitiés.

      Marc

    • Allons Marc, trêve de naïveté. Il ne s’agit pas de remettre en question le NON au référendum. C’est un fait acquis n’en parlons plus dans cette discussion. Voyons plus loin. Pensons stratégie politique.

      Quand tu dis que le PCF « s’investit à la base » ça veut dire concrètement quoi ? J’en vois tous les jours des militants du PCF qui s’agitent, qui contestent, qui distribuent des tracts,… mais en dehors de cela que font-ils, politiquement,… sinon de préparer les prochaines échéances électorales. Un point c’est tout.

      Le PCF a une culture de contestation (encore qu’elle est pas mal mise en sourdine quand il est au gouvernement), mais en aucun cas une culture politique d’alternative. Je n’ai jamais lu, jamais vu le PCF s’investissant, impulsant des pratiques sociales nouvelles, alternatives, qui pourraient être un lieu de prise de conscience concrète de ce que pourrait être un monde nouveau. Cette culture du changement le PCF l’a complètement perdu,… et depuis longtemps.

      Ce n’est pas parce qu’on gueule fort que l’on est efficace. Ca en jette, ça impressionne, mais concrètement ça ne fait pas avancer.

      P.M

    • Bonjour PM,

      Je ne sais si l’on vit et lit les mêmes choses. Or, je sens que nous partageons les mêmes désirs mais je ne suis partage pas ton point de vue. Que veux-tu, j’arrive, pour ma part, à conjuger un désir d’alternative réelle, et mon investissement au sein du PCF.

      Sa présence ou sa non-présence au gouvernement du pays ne détermine pas mon jugement. Je fais la différence entre tactique et stratégie. L’important est d’être, fort de ses convictions (et pour moi ce sont des convictions communistes) "juste" en politique. Ce qui n’est pas simple.

      Ceci étant, et pour l’essentiel d’aujourd’hui, restons prudents ! lLe "non" est en position favorable mais rien n’est encore définitif ! Les revirements, de même que les entourloupes en tous genres ne sont pas impossibles ! Alors vigilence, vigilence, et tous sur le terrain à nous retrouver !

      Je persiste :
      1/ "Le communisme est la jeunesse du monde "
      2/ J’arrive à le vivre au sein du PCF
      3/ Le "NON" doit vaincre pour renverser la vapeur

      Pour le point 3, nous aurons besoin de "tout le monde" quitte à ce que, le "moment venu", nous mettions, fermement mais sereinement, les choses au point.

      Fraternellement.

      MARC

    • Le jeudi, c’était jadis le jour des gosses (vive la "semaine des quatre jeudis" etc.). Mais c’est aussi le jour de jupiter. Et Jupiter c’est,étymologiquement (selon Michel Serres), à la fois le "Jus" (droit, justice, principe), et le "pater" (le père). Le père comme justice, fondement, autorité, et la justice / le droit, comme équitable, bienveillant, protecteur comme un père.
      Tout a commencé à aller de mal en pis, quand (sous Giscard) on transporta le jour des gosses le mercredi, le jour de Mars, dieu de la guerre etdu polemos. Les enfants et surtout les adolescents ont alors commencé à devenir au fil du temps, plus nerveux, anxieux, irritable, et parfois violents.
      Cette discussion a suivi un peu aussi le même fil. Hier, mercredi, c’était un peu polémique. Aujourd’hui, jeudi c’est plus cool, plus récréatif.
      J’avoue que mon propos pourra apparaître comme très idiot ou "hors sujet", mais j’avais envie de dire ce que je ressentai à la lecture d’aujourd’hui.
      (Je vais regarder Chirac. Mais rien qu’à la vue du casting, je suis déjà très déçu : au lieu de "jeunes" (ado et jeuens", ils ont mis des "jeunes adultes" (18-30), en fait des déjà jeunes vieillards ! (en fait de ce que je regarde : le jeune c’est Fogiel, qui fait ces moues boudeuses à Chirac beau papa.)

    • Qui aura, un jour, le courage de mener à bien l’analyse, la rédaction et l’édition du livre noir du capitalisme, en mettant en évidence les liens entre ce système et les systèmes fascites et nazis ? Qui s’attaquera au livre noir du christianisme, et mettra en évidence tous les liens entre la religion et les systèmes politiques les plus néfastes pour l’humanité ?

  • le PC ici le PC là vous n’avez pas envie de parler de nous, Français européens...
    C’est comme la défense des services publics...quand serons-nous assez adultes pour envisager la défense des droits des ( usagers je n’aime pas ce terme, mais qui nous l’a donné ?) européens...citoyens du monde ? La seule vue d’un catholique semble donner la migraine à plus d’un bon électeur alors que nous devrions tous oeuvrer dans le même sens... éviter l’intégration et offrir plus de compréhension, d’attention et de respect de l’autre. Oui même à cet autre qui aujourd’hui vote non comme nous, mais qui était l’ennemi et le reste encore.

    • Parler d’avenir, c’est aussi évoquer le passé. Pour ma part je me sens aussi concerné par l’histoire et de le devenir de la Slovaquie, de la Hongrie, de la Pologne que de la France, de l’Algérie, de la Tunisie ou de l’Espagne. La vision étroitement nationale est toujours une vision chauvine (ex. Marc qui se glorifie "en héritier" d’un capital symbolique de ses grand-parents "morts pour la france" ou pour la grande cause "antifasciste", et qui se contrefout de ce qui a pu se passer il y a 20 ou 25 ans en tchécoslovaquie ou en Pologne (et ce n’est pas le "Livre noir", c’est actuel, présent : si demain Marc discute avec un Praguois, à 95 cas sur 100, ce dernier le prendra pour un imbécile et un salaud. et pourtant Marc quand il cause en France avec un "de France" n’est pas un imbécile et un salaud : il défend de nobles idées, la jeunesse du monde, la fraternité etc.))
      Enfin, pour répondre au message qui précède immédiatement celui-ci, quand des arguments de propagande sont avancés, on ne peut rester neutre. A ce moment là les mots sont des armes et le duel commence. c’est ainsi. On ne peut pas toujours être dans une situation communicationnelle du type "évangile", avec un doux jesus qui distille de belles et lénifiantes parole, et des disciples béats qui sont touchés par la grâce. Pourquoi ? parce que alors ceux, qui pour une raison ou une pour une autre ne "sont pas touchés" par la grâce, devienent très vite des suspects aux yeux des béats "pacifiques". Et leur béatitutde pacifique a souvent viré à la plus farouche hostilité à l’encontre de ceux qui ne comprennent pas cette lumière et ce message d’amour. le catholicisme théorique se résout dans le catholicisme pratique. Le catholique abstrait et théorique dans le catholique concret. Et pour ne pas évvouer la sainte inquisition, l’opus dei... J’évoquerai seulement un homme que j’apprécie, et derrière lequel j’ai même mené des combats : l’Abbé Pierre. Et bien, il est tout ce qu’on veut, mais ce n’est pas un "saint" et un "béat" : c’est un chef de bande, un combattant, qui peut tout aussi bien être violent et autoritaire !
      Le non violent c’est le plus souvent (il y a bien sûr des ermites et des égarés qui se sont retirés de ce monde), le berger qui ne veut pas que le mouton divague. Et il divague, le berger détourne la tête, mais c’est son chien qui vient lui mordre le jarret, parfois jusqu’au sang, pour que la bête "retrouve le droit chemin" : celui de sa résignation et sa servitude.

    • Bonjour,

      J’apprécie l’abbe Pierre. Ce n’est pas pour autant que je me sens en obligation de renier mes propres racines. Je ne me glorifie de rien, cher prédecesseur. Je suis à même de faire le point sur l’histoire -à condition qu’elle nous soit "livrée" en toute honnêteté-, mais j’exprimme, aussi calmement que possible, une colère dès lors que l’on met dans le même sac les drames commis à l’est et l’engagement jusqu’au à la mort parfois de ceux qui croyaient au bien être de l’humanité s’épanouissant dans le communisme.

      Je répète. On ma dressé une liste noire ci-avant. En voulez-vous une autre ?
      La différence entre les deux ? Le moteur de la première était justice et fraternité pour tous. La seconde était et EST : rentabilité, course pour les uns (le plus grand nombre) et enrichissement pour les autres (la minorité des nantis).

      La deuxième a gagné (provisoirement) sur la première). Le monde est-il plus heureux ? Je n’ai pas vraiment fondu en larmes lors de la chute du mur et de la fin de la RDA. Pour autant, n’est-on pas en droit de se dire qu’avec l’eau du bain, c’est aussi le bébé que l’on a jeté ?

      En voulez-vous encore ? Aulleurs, plus loin ? Qu’en est-il du PC indonésien, massacré à coups de centaines de milliers de morts ? J’exagère ? Renseignez-vous !

      Je ne dédouane en rien les responsabilités lourdes de ceux qui, abusivement trop souvent, ont porté le drapeau du communsime. Mais ce n’est pas pour cela que je me renie et jette le blâme sur nos aïeux.

      L’abbé Pierre que je respecte... n’a-t-il pas, lui aussi, de quoi balayer dans on auguste maison ?
      Pourrait-on aussi, dans ce cas, évoquer l’église et les deux millénaires qu’elle a couvert ?
      La liste, noire, en combien de milliers de page faudrait-il l’écrire ?

      Est-ce pour cela que l’Abbé Pierre est suspect ? Non, bien loin de là.

      Je vous laisse. Je rejoins mes camardes du PCF pour une nouvelle tournée de tracts et de collage d’affihes ! Il y a un NON a faire gagner, un autre monde à construire et j’aimerais y prendre ma petite part, pour notre bien à tous et, oui, au nom également de ces grands-parents dont je suis fier !

      Cordialement à tous.

      Marc

    • La liste noire évoquant Slansky, London, Rajk, Georg Lukàcs, Imre Nagy, Larissa Daniel, Semion Gluzman, Jaçek Kuron, Viktor Klebanov, Dubceck, évoquent uniquement des gens qui étaient tous d’authentiques communistes... à mille lieues des sombres bureaucrates d’appareils, s’appuyant uniquement sur les appareil de répression du KGB et de l’armée, qui, précisément, les ont réprimés. Ils ne luttaient pas pour le rétablissement du capitalisme en URSS ou dans les "démocraties""populaires. Ce sont bien plûtot ces Elstine, Gorbatchev, Poutine, Jaruzelski, Andropov, Chevarnadze, Gustav Husak, et leurs amis des différents PC d’europe de l’est - amis et bailleurs de fonds de ceux de l’ouest - issus et formés par l’appareil d’état bureaucratique stalinien qui ont rétablis le capitalisme dans ces pays, et dirigent ce capitalisme aujourd’hui.