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RER A : les raisons de l’obstination de la direction de la RATP.

Publie le mercredi 16 décembre 2009 par Open-Publishing
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Les revendications des agents du RER A sont pleinement légitimes.

http://pcf-ratp-bus.over-blog.com

Depuis le 10 décembre, nos collègues du RER A mènent une grève à l’appel de leurs sept organisations syndicales.

La quasi-totalité des conducteurs (98%) sont en grève. Les quelques rames qui circulent sont conduites par des cadres réquisitionnés comme briseurs de grève.

A plusieurs reprises, nous avons dénoncé ces pratiques de la direction qui, en outre, les cadres n’ayant pas l’expérience des lignes, font peser un risque sur la sécurité.

Cette action suit celle du 9 novembre (voir notre article). Depuis, la direction de l’entreprise est restée à peu près sourde aux revendications et a même refusé de négocier pendant la durée du préavis de grève. Le 9 novembre, les agents du RER B étaient également en grève. Ils le seront de nouveau à partir du 15 décembre.

Toutes leurs revendications sont justes et légitimes.

Malgré l’allongement de la ligne du RER A et la surcharge de travail et de responsabilité qu’il représente, la direction s’obstine à refuser l’octroi d’une prime intégrée au calcul de la retraite.

Sur le RER B, la fin de l’interconnexion RATP/SNCF a également alourdi la charge de travail. D’autant plus que la direction tente de l’utiliser pour supprimer des temps de pause et refuse d’embaucher les personnels nécessaires.

Au-delà des revendications particulières, ces luttes affrontent directement l’ensemble de la politique de la direction de la RATP et du pouvoir.

L’obstination de la direction s’explique aussi et surtout pour cela.

Dans la perspective de la privatisation, le dogme des lois de la concurrence ne doit pas être contesté. Pour que l’entreprise supporte la concurrence, parfois des filiales de la RATP elle-même, les agents devraient accepter des sacrifices, sur les salaires, les temps et conditions de travail, les acquis sociaux…

Mais cela ne tient pas. La RATP a enregistré, une nouvelle fois, des profits nets de 107 millions d’euros au premier semestre 2009. Il convient aussi d’y ajouter au moins les 55 millions de pertes financières et les 39 millions d’euros détournés pour augmenter le capital de la filiale RATP-développement (qui rachète des réseaux à l’étranger).

Pressurer les agents, c’est le moyen de créer des foyers de profit pour les privatiseurs.

Comme les collègues du RER A et du RER B, comme les agents des réseaux de transports de province (TCL, TCB…), nous refusons la logique de mise en concurrence des travailleurs les uns contre les autres au bénéfice de quelques grandes firmes.

La RATP, entreprise nationale, a un autre rôle à jouer. Non à la privatisation ! Monopole public RATP/SNCF sur les transports urbains d’Ile-de-France !

La direction veut mater les agents du RER A et du RER B, leur combativité, pour ne pas laisser ouvrir une brèche dans sa politique. Leur lutte n’en est que davantage la nôtre.

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