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RMA : Borloo consulte tout le monde sauf les concernés

Publie le jeudi 10 juin 2004 par Open-Publishing

Les droits sociaux rehaussés du revenu minimum d’activité

Ce dispositif était très critiqué par les associations de
réinsertion.

Par Tonino SERAFINI - Liberation

Le gouvernement va très probablement réformer le revenu
minimum d’activité (RMA), un dispositif controversé adopté
lorsque François Fillon était ministre des Affaires
sociales. La création du RMA, qui vise à faciliter le retour
à l’emploi des anciens allocataires du RMI, avait été
dénoncée par toutes les associations de lutte contre les
exclusions. Ce contrat de travail particulier confère à ses
bénéficiaires des droits au rabais : il leur faut par
exemple travailler un an pour engranger un trimestre de
points retraite. « C’est un sous-statut de salarié », ont
répété hier au cours d’une conférence de presse les
responsables de la Fnars (Fédération nationale des
associations de réinsertion sociale).

Dans le plan de
cohésion sociale, promis par Jean-Louis Borloo pour le 23
juin prochain, le gouvernement serait prêt à mettre 85
millions d’euros pour donner aux personnes relevant du RMA
des droits sociaux identiques à ceux des autres salariés. Il
serait aussi question d’unifier les contrats d’insertion.

En attendant de dévoiler son texte, Borloo et les cinq
secrétaires d’Etat qui lui sont rattachés consultent tous
azimuts. Hier la Fnars était reçue par Borloo. Avant hier
c’étaient les acteurs qui agissent en faveur de l’insertion
économique. Le logement fait aussi partie des priorités du
plan. Des mesures préfigurent ces choix : le gouvernement a
annoncé hier que la Caisse des dépôts allait distribuer des
prêts pour financer la construction de 10 000 logements
sociaux supplémentaires (destinés aux ménages à revenus
moyens). « On a une demande pressante dans les grandes
agglomérations », précise Marc-Philippe Daubresse, le
secrétaire d’Etat au Logement. La Caisse des dépôts va aussi
octroyer des prêts pour réhabiliter 100 000 HLM sur cinq ans
(hors quartiers sensibles).

Après la claque des régionales,
le gouvernement fait son aggiornamento social. Un sondage
CSA-la Croix-la Fnars, publié hier, montre que les Français
sont très préoccupés par l’exclusion. Ils sont même 71 % à
considérer que la situation a empiré depuis quelques années
, 6 % estiment faire partie des exclus. Plus préoccupant :
une part importante de la communauté nationale se sent en
situation d’insécurité sociale : 53 % des sondés affirment
qu’il leur arrive « d’avoir peur » de devenir un jour des exclus.