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Référendum : la CFDT vole au secours de la Constitution

Publie le jeudi 7 avril 2005 par Open-Publishing
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Référendum : la CFDT vole au secours de la Constitution

PARIS (AP) - La CFDT vole au secours du "oui". L’organisation syndicale tenait jeudi à Paris un meeting pour soutenir le projet de Traité constitutionnel européen. Tout en se défendant de vouloir donner une consigne de vote, François Chérèque a fustigé les partisans du "non" à plusieurs reprises.

"L’heure est à la volonté de conquête, pas au repli sur soi. L’heure est à la poursuite de nos avancées, pas à la marche arrière" a lancé le secrétaire général de la CFDT devant quelque 2.000 militants triés sur le volet et réunis à la Mutualité à Paris jeudi après-midi.

"Le mouvement syndical européen (...) a réussi à marquer de son empreinte la Constitution, pour qu’à côté des droits politiques civils et économiques, les droits sociaux soient enfin reconnus" a-t-il ajouté.

"Cet acquis n’est pas rien et les syndicats européens dans leur immense majorité veulent engranger ces avancées sociales", a-t-il souligné, rappelant que la CFDT "n’est pas le seul syndicat à soutenir ce traité" et que "c’est le ’non’ qui est isolé dans le syndicalisme européen".

"La confédération n’a pas vocation à distribuer des consignes de vote. Chacun choisira le moment venu en son âme et conscience. Mais le rôle d’une organisation représentative du salariat n’est pas de se réfugier dans une neutralité feinte alors que le choix proposé engage notre avenir à tous", a poursuivi M. Chérèque.

"Le choix du 29 mai prochain porte sur une question précise et simple : voulons-nous, oui ou non, avoir en Europe des institutions communes capables de porter et de mettre en oeuvre une volonté politique ? Voulons-nous oui ou non saisir cette chance ?", a-t-il martelé.

"Beaucoup ces derniers temps ont tenté d’embrouiller l’enjeu de la Constitution", a déploré le secrétaire général de la CFDT. "Non, il ne s’agit pas de se prononcer sur la directive Bolkestein. Non, il ne s’agit pas de se prononcer sur l’adhésion de la Turquie. Non, il ne s’agit pas de sanctionner les errements du gouvernement Raffarin. Non, il ne s’agit pas de sélectionner le futur candidat du Parti socialiste à la présidentielle de 2007".

François Chérèque a fustigé le "non des éternels protestataires toujours partisans de l’impasse contre le mouvement", celui des "souverainistes de tous bords alimentés au carburant douteux des nostalgies qu’a justement combattu l’Europe depuis 50 ans", et enfin le "non des opportunistes candidats à la candidature suprême, peu soucieux d’amplifier encore le discrédit des politiques".

Invité d’honneur de ce grand raout, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) John Monks a rappelé que le "non" syndical est une "exception française".

"Les syndicats européens sont dans leur immense majorité favorables à cette Constitution qui représente une grande avancée", a-t-il déclaré. "Il n’y a qu’en Angleterre et en France que c’est compliqué".

Selon lui, "si la France vote non, je crois que l’Europe sera paralysée pour une période indéterminée et il sera très difficile de faire progresser les intérêts des travailleurs".

En France, la CGT, FO et le SNES (enseignants) notamment, se sont prononcés contre le projet de traité. AP

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