Refondation Communiste : CAMPAGNE D’INSCRIPTION 2004

de Francesco Ferrara

Nous avons laissé derrière nous une année "2003" intense de travail et d’engagement dans notre Parti. Les évènements dramatiques de la guerre préventive et la spirale terroriste ont demandé une mobilisation extraordinaire qui, peut-être, n’a pas de précédents.

Sans la passion de milliers de camarades, sans l’intelligence politique de savoir être dans le mouvement et, en même temps, de mobiliser nos cercles, probablement cette grande chose qui est le mouvement pour la paix n’aurait pas été possible.

Même si nous avons subi une défaite au référendum sur l’article 18, nous avons été les protagonistes d’une grande bataille contre la précarisation du travail et pour l’extension des droits, en contribuant de facto à un changement de phase dans le camp de l’opposition politique et sociale dans notre Pays. Sans notre action, même le nouveau souffle du conflit social, auquel la FIOM a contribué d’une manière déterminante, serait resté probablement dans un cadre plus étroit.

Notre Parti a eu le mérite de ne pas démordre sur le terrain de la critique radicale aux politiques néolibérales et, en même temps, a travaillé à la construction d’une gauche d’alternative, en mesure de relever les poussées du conflit social et du mouvement et de peser dans les rapports politiques, pour arriver à déterminer un saut de qualité dans l’opposition au gouvernement Berlusconi et a amorcé un dialogue pour un accord possible pour le futur gouvernement du Pays.

Aujourd’hui cette capacité est, d’une certaine façon, récompensée.

Il suffit de voir la présence du parti dans les mouvements, de celui pour la paix à celui extraordinaire de la Basilicate contre les déchets nucléaires et aux conflits de travail, il suffit de voir l’influence qu’aussi notre initiative a produit dans des forces consistantes de la gauche modérée et le débat qui s’y est ouvert sur l’échec des politiques qui se proposaient de modérer ou d’humaniser la globalisation capitaliste.

En somme, le nôtre est un Parti tout autre que résiduel et il a la capacité de peser sur l’agenda politique de notre Pays.

Un Parti extraordinaire aussi sur le versant de la recherche théorico culturelle qui, de manière critique, essaye de construire une identité à lui, en remplissant de contenus et d’expériences la parole "communiste". L’ouverture aux mouvements, la mise en place d’un nouveau mouvement pour la paix capable d’assumer la culture et la pratique de la non violence, la présence dans le conflit social, du travail et dans les différends territoriaux, la recherche théorique et culturelle, la valorisation des cultures critiques et leur réélaboration dans la construction d’une nouvelle identité communiste, font de Refondation Communiste une formation politique complètement nouvelle dans le panorama politique italien et européen.

Toutefois nous ne nous pouvons pas cacher combien cet effort courageux, sérieux et authentique rencontre de difficultés pour se traduire en un vrai renouveau de la façon de fonctionner et de vivre dans le Parti. Il reste un caractère querelleur latent, qui explose souvent en des contrapositions qu’on ne peut pas toujours ramener à des différentiations politiques compréhensibles et qui, hélas, tout aussi souvent précipite à l’occasion de l’élection des organismes dirigeants et des candidatures aux élections. Il reste une sorte de conflictualité, qui est autre chose que le pluralisme et l’explicitation des dissensions qui doivent être assurés et valorisés, comme si on vivait dans un congrès permanent et chaque discussion, même quand elle est conclue par une décision, qui peut naturellement ne pas rencontrer un consensus unanime, est comme si elle était toujours là pour recommencer à chaque fois de la même façon.

Cette situation met sur table un problème qui est en train de devenir sérieux dans ce parti et ne peut pas être négligé par son groupe dirigeant. Il y a une sorte d’équivoque de fond, on considère le pluralisme culturel, d’expériences, d’idées et de pratiques politiques comme s’il était un champ à clôturer et non plutôt à contaminer pour enrichir notre force, comme s’il était, en pratique, une sorte de "chacun pour soi".

Une communauté de femmes et d’hommes comme la nôtre, qui est la richesse que nous dépensons dans la construction des conflits, des différends, dans les mouvements, dans les manifestations et dans les Fêtes de Liberazione, semble être autre chose par rapport à notre façon d’être dans la vie interne du Parti. C’est ici qu’il faut intervenir, avant qu’il ne soit trop tard, en cherchant à ne pas assécher des capacités, des expériences et des intelligences que Refondation Communiste possède en quantité remarquable.

Ces prochaines semaines, dès que toutes les données seront arrivées, nous allons publier et discuter les résultats de la campagne d’inscription de l’année dernière, qui semblent confirmer une tendance négative.

Une discussion qui doit continuer pour affronter, sans réticences, la question de l’état du Parti, de son auto réforme, de comment surmonter les dysfonctions et les difficultés qui mortifient souvent la capacité d’arriver à faire exprimer toutes les énergies présentes et permettre la croissance qualitative et quantitative de notre force.

Ce mois-ci s’ouvre la campagne pour les inscriptions 2004. En même temps, le parti a décidé de s’engager pour la collecte de masse des signatures sous l’appel pour le retrait des troupes de l’Irak et pour une grande campagne sur les thèmes de la vie chère et de l’augmentation des salaires et des pensions.

La campagne pour l’inscription n’est pas étrangère à tout cela mais doit se tresser avec ces campagnes d’initiatives.

Des rendez-vous importants nous attendent : les élections locales et les européennes. 2004 sera une année décisive aussi pour donner un développement à l’opposition politique et sociale au gouvernement et en favoriser ainsi la chute anticipée.

Refondation Communiste est une force décisive pour contribuer à cette issue. Confirmer à nouveau l’adhésion au Parti, en conquérir de nouvelles, en plein développement de l’initiative sociale et politique, doit être l’engagement avec lequel tout le groupe dirigeant, au centre et à la périphérie, est appelé à se mesurer.