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Résolument "non"

Publie le lundi 28 mars 2005 par Open-Publishing
18 commentaires

de Georges Séguy ancien secrétaire général de la CGT

Les porte-parole du clan du « oui » ont beau s’éreinter à faire croire que
le projet de constitution n’a rien à voir avec l’actuelle politique de la
coalition gouvernementale et patronale plus impopulaire aujourd’hui qu’elle
l’était lors des élections régionales et cantonales, ils ne parviennent pas
à être crédibles.

Bien avant que le pavé dans la mare de la directive Bolkestein leur oppose
un cinglant démenti, il était évident que ce projet de constitution avait
été conçu et rédigé dans le but de garantir la domination du capitalisme
néolibéral et pour beaucoup sauvage en Europe.

Comment les jeunes chômeurs qui n’auront droit au maigre RMI qu’à partir de
vingt-cinq ans, les victimes de la précarité de l’emploi de plus en plus
nombreux, les licenciés des plans sociaux des délocalisations, les salariés
du public ou du privé dont le pouvoir d’achat s’amenuise alors que leurs
conditions de travail s’aggravent pourraient-ils se laisser berner par
l’hypocrisie de ceux qui les assurent qu’en votant « oui » tout ira mieux ?

Ce sont les réalités sociales d’aujourd’hui et les menaces qui pèsent sur
l’avenir d’une Europe encore plus soumise à la voracité du grand capital
qui incitent le monde du travail à rejeter ce projet de constitution afin
d’ouvrir la perspective d’une nouvelle Europe réellement sociale,
démocratique et pacifique. Une Europe qui ne détruise pas les conquêtes
sociales nées du programme du Conseil national de la Résistance mais au
contraire les sauvegarde en favorisant ainsi une harmonisation positive des
droits du travail pour tous les travailleurs des pays membres.

Tel est le véritable enjeu de ce référendum et il est à craindre qu’une
partie de ceux qui ont intérêt à voter « non » mais qui sont décontenancés
par la convergence des « oui » de droite et d’une partie de la gauche se
neutralisent dans une abstention susceptible de priver les partisans du « 
non » progressiste d’un avantage décisif.

Soixante années de vie et de luttes syndicales m’ont appris qu’il est des
circonstances où le bulletin de vote citoyen, en prolongement du combat
social, peut être déterminant.

Attaché à l’indépendance du syndicalisme, je comprends et approuve les
raisons qui incitent la CGT à ne pas donner de consignes de vote à ses
adhérents lorsqu’il s’agit d’élections politiques, mais cette réserve ne
saurait inciter à l’abstention. Voilà pourquoi par fidélité à la cause que
j’ai toujours servie je voterai résolument « non ».

Messages

  • Tiens donc Georges ... Séguy ... mais n’est-ce pas le bureaucrate qui a été hué en 68 aux usines Billancourt où il avait été vendre la soupe infecte des accords cgto-gaullistes de Grenelle !? ... C’est le même ou c’est un homonyme ... non ...sérieux ... c’est lui ? ... et il vient encore donner des conseils à la gauche ! Il faut vraiment que la gauche soit tombée bien bas ou qu’elle soit victime d’une maladie d’Alzheimer carabinée ! Pauvre gauche ! Enfin bon c’est pas grave on ira quand même voter non ... malgré lui.

    • Je ne vois pas très bien ce que tu veux dire. Ce que dit Séguy sonne juste, et il a le mérite de l’exprimer. Non à la constitution. Et des accords de Grenelle européens !

    • Ce que veut dire le message précédent, c’est qu’en 68 la CGT a signé les accords de Grenelle (en 68, pas ceux que demande le démago Srauss Kahn) et a fait reprendre le boulot aux grévistes...de peur de se faire déborder sur sa gauche, car nombre d’ouvriers étaient prêts à continuer pour renverser le pouvoir...C’était un rapprochement entre les intellectuels et les travailleurs, enfin les uns et les autres se parlaient ; beaucoup de salariés ont été dépité, mais bah ! moi aussi je voterai NON, et ferai en sorte que nous soyons nombreux à le faire.
      Vive le front inter-européen du refus

    • Peur de se faire déborder par la gauche ? Et l’armée prête à intervenir après la visite de de Gaulle à Massu ?

    • Pas besoin de remonter à 68 pour connaitre les méthodes de la CGT, le 10 juin 2003 c’est encore elle qui cassait du gréviste place de la Concorde pour protéger l’assemblée nationale avant de laisser la place au CRS, et pour finir renvoyer tout le monde au boulot.
      NON AU CAPITALISME - NON AU REFORMISME

    • Réponse au message du 29/03/2005 9h48 qui disait :
      "Pas besoin de remonter à 68 pour connaitre les méthodes de la CGT, le 10 juin 2003 c’est encore elle qui cassait du gréviste place de la Concorde pour protéger l’assemblée nationale avant de laisser la place au CRS, et pour finir renvoyer tout le monde au boulot.
      NON AU CAPITALISME - NON AU REFORMISME"

      Cet assertion est totalement fausse. Le SO de la CGT s’était positionné devant les grilles anti-émeute du pont de la Concorde (derrière lesquelles était positionné un escadron de garde mobile) entre 18h et 20 heures environ. Le cortège syndical qui se dispersait à la madeleine n’était pas encore terminé, quant à partir de 17heures, des petits échauffourées (jet de canette etc.) devant ce pont avait donné le prétexte aux "mobiles" pour copieusement arroser la place de la Concorde de lacrymogènes, menaçant la fin du défilé. Aussi lorsque le SO CGT s’est positionné, cela a effectivement mis fin, et aux petites échauffourées, et aux jets de lacrymogènes. Il n’a pas eu de "cassage de gueule", ni d’un côté, ni de l’autre. Une dizaine de gus ont certes insulté le SO, mais cela n’a pas été plus loin, et il n’y a pas eu de bagarre. Les responsables du SO ont expliqué aux manifestants qu’ils ne resteraient là que jusqu’à la fin du défilé, et qu’après, les manifestants feraient ce qu’ils voudraient. Ce qui s’est effectivement passé. Un peu avant 20 heures, ils ont reçu un appel radio de leurs collègues du SO les informant que les derniers cortèges syndicaux étaient parvenus à La Madeleine, et le SO s’est retiré. Ensuite la dizaine de "gueulard" a repris ses jets de canette, et ils n’ont pas tenu le pavé plus de 5 minutes ! 2 ou 3 compagnies de CRS venu par l’avenue des champs élysées ont commencé à dégager la place avec un canon à eau. Les manifestants qui ne voulaient pas se disperser ont reflué par la rue Royale jusqu’à la Madeleine, puis ont pris la direction de l’opéra par le boulevard des capucines. Presqu’arrivé à l’opéra, les CRS ont à nouveau chargé, et une partie des manifestants (une petite centaine) ont pénétré dans l’opéra. C’était une soirée de "gala", pleine de bourges, où se jouait Cosi fan tutte, et c’était l’entracte. La soirée a été annulée, et les mobiles ont expulsé les occupants vers 23 heures, 60 personnes étant alors interpelées et gardées à vue jusqu’au lendemain après-midi (mais 2 inculpations, puis relaxe + 3 ou 4 autres manifestants interpelés à la Concorde, notamment des cheminots CGT, puis déférés, mais relaxés). Voilà en gros ce qui s’est passé le 10 juin.
      Dire que le SO de la CGT "a cassé du gréviste" pour protéger l’asemblée nationale" est une grossière et flagrante contre-vérité. Cela étant elle peut être énoncer de "bonne foi", car ce soir du 10 juin, au moment des faits, il y avait effectivement des gens qui, devant le SO de la CGT, vociféraient que la CGT était en train de protéger la police. Personnellement j’avais plutôt le sentiment inverse : que la présence du SO (non d’ailleurs pour des raisons "militaires", mais plutôt "politiques") empêchait bien plutôt les mobiles de continuer à gazer la place. Et permettait ainsi : 1) aux cortèges de finir de défiler 2) aux milliers de manifestants qui ne voulaient pas se disperser : de baguenauder sur la place de la concorde qui était alors superbe (coucher de soleil, pas de bagnoles, au lieu du bruit des moteurs, le brouhaha des constestataires qui discutaient, se retrouvaient, se bécotaient...) 3) et aux éventuels futurs émeutiers de se préparer (mais ces derniers n’étaient pas nombreux ; et ne se confondaient pas avec la dizaine qui jetaient des petites canettes 2 heures avant ou qui a cherché la frotte au SO CGT ; on a dépavé quelques pavés, et on les a balancé sur les cognes, quand ils ont "nettoyé" la place. Et on a fini à l’Opéra !)
      Un émeutier de la Concorde, ce soir du 10 juin 2003.

    • Et oui Monsieur l’émeutier du 10 juin 2003 à du rentrer chez lui bien tranquille, on ne l’a pas croisé dans les sous sol de la préfecture de police de Paris.
      Au moins une confirmation de sa part, c’est bien la CGT qui a dévié la manifestation vers place de la Madeleine au lieu d’aller comme tous les autres place de la Concorde.
      Quant au soleil couchant sur la place il a du rechauffer le coeur de ceux qui se faisaient matraquer.

    • tu n’as bien compris la description 82.135. La CGT le 10 juin 2003, n’avait rien dévié du tout puisque le défilé se terminait à la Place de la Madeleine (et non à la concorde dont les stations de métro étaient fermées), en passant par la concorde, dans dans sa continuité de la rue de rivoli à l’encoignure de la rue royale. Ce défilé se déroula cepandant de façon tout à faire normale, juste un peu troublé , vers 17h 18h de quelques effluves de lacrymogènes qui venaient de l’autre coté de cette grande place, vers le pont de la concorde et l’assemblée nationale. Et à 20 heures, le défilé étaient entièrement terminé, ne restaient sur le pavé de la rue royale refluant vers la madeleine, que 1 petit millier de manifestants qui défiaient les ordres de dispersion, d’où qu’ils viennent (et en l’occurence ils venaient des forces policières, très professionnelles, qui avaient ordre politique du gouvernement d’agir ainsi.

  • comic sans tout cap sans accents... quelle horrible affiche (sans parler des photos !)

  • Une chanson du trust de la grande époque

    Bosser huit heures

    Ouvre grands tes yeux autour
    de toi

    Le syndicat se moque de toi

    Regarde Séguy rempli de vinasse

    Il ne t’arrive
    pas à la godasse

    Les autres eux ne sont pas sérieux

    C’est à celui qui te baisera le
    mieux

    Le patronnat je t’en parle même pas

    Il n’est bon que pour les coups
    bas

    T’as bien raison de bosser huit heures

    Ton salaire c’est la salaire de la
    sueur

    T’as bien raison de bosser huit heures

    Ton salaire c’est le salaire de la
    peur

    Quant aux manifs t’as bien raison

    Là ils te font passer pour un con

    T’ouvres
    ta grande gueule de prolétaire

    Prends donc la peine de regarder derrière

    Ce syndicat qui défend ton fric

    Tu verras tout n’est que politique

    Fais plus la gueule sous les coups
    de trique

    Tu n’es qu’un pion dans ce régime de flics

    T’as bien raison de bosser huit
    heures

    Ton salaire c’est la salaire de la sueur

    T’as bien raison de bosser huit
    heures

    Ton salaire c’est le salaire de la peur

    Un jour viendra où tu repenseras

    Ils m’ont bien eu ces enfoirés

    Moi j’vois mon vieux ils l’ont roulé

    Pour eux ce n’est
    qu’un futur retraité

    Il est revenu le temps des frimeurs

    Maire et Séguy chantent en
    choeur

    L’inquisition n’a plus de valeur

    Pratique l’inceste avec ta soeur

    T’as bien
    raison de bosser huit heures

    Ton salaire c’est la salaire de la sueur

    T’as bien raison de
    bosser huit heures

    Ton salaire c’est le salaire de la peur

    • je comprends ce que veux dire, et le monde idéal est mieux que le monde réél. Quand un mec avait des problèmes à son boulot il allait voir Trust pour se faire aider ? ou toi ? non il n’y avait que les syndicats... et parmi eux la CGT avait une certaine efficacité. Je parle au passé parce que maintenant...

  • N’empêche, l’affiche ! Entre le peuple et la Nation, on penserait qu’elle est signée FN !

  • A propos de mai 68 et des rêves de révolution presque 40 ans après :
     quels rapprochements ouvriers et étudiants ? à l’époque, c’étaeint deux mondes totalement différents ; combien de fils d’ouvriers étaient étudiants ? moins de 10 % avaient le bac ! avec raison, les ouvriers n’avaient pas d’illusion sur les "intérêts communs" avec les fils de bourgeois, sauf de mettre à bas un gouvernement "moisi". Cela suffit-il à une "révolution" "populaire" ?
     sur les positions étudiantes et de leurs leaders : je n’aurai pas la cruauté de détailler le "devenir" de la plupart des "révolutionnaires" étudiants ( la presse people en parle assez !). Et pour s’amuser, on se souviendra que le soulèvement étudiant est parti pour une histoire de séparation des filles et garçons dans les foyers ; on est loin du pain quotidien, non ? et plus encore d’une révolution communiste
     avec raison, l’un des commentaires soulève le problème de l’armée. Le drame du Chili ne vous dit rien ? Le mouvement ouvrier était-il armé ? face aux chars de De Gaulle ????
     sur les accords de Grenelle, j’en conserve un souvenir impérissable : mon père a été augmenté d’un coup de presque 30% ; du jour au lendemain, on a mangé tous à notre faim à la maison, sans "tirer l’as de pique", et mes frère et soeur et moi-même avons cessé de fréquenter la "distribution charitable de vêtements" de la paroisse. Alors pour moi, c’est indéniablement ma petite "révolution" !

    Aux différents donneurs de leçons de "révolution", je dirai simplement :
     te bas-tu dans ta boite avec tes camarades,
     est-tu conscient que tu peux perdre tout ton petit confort, et malgré cela, continues-tu à te battre avec les autres, pas seulement devant le clavier, pas seulement avec des mots ,
     sais-tu ce que signifie une grève dure, et "danser devant le buffet" quand la paie n’est pas au rendez-vous ?,
     est-tu prêt à supporter la vue d’un copain qui saigne et peut-être qui crève ? (je reconnais que l’argument est facile...mais pour avoir eu le crâne abîmé et une amie amochée, je pense que ce n’est pas si facile à vivre)

    pour conclure sur une note plus positive : RESISTANCE !

    ( et pour commencer : solidarité avec Kamel ! )

    Patrice Bardet, militant Ufict-CGT

    • SOIXANTHUITARD HEUREUX :))
      SOLIDAIREMENT

      Etudiant en particulier le devenir des générations nées en 1948 et 1949, c’est-à-dire les élèves qui avaient 20 ans et 19 ans en 1968, Eric Maurin et Sandra McNally chiffrent précisément le gain obtenu. Ils constatent, en s’appuyant sur les enquêtes emploi réalisées par l’Insee dans les années 1990, que "chaque année supplémentaire passée à l’Université a eu pour effet causal d’augmenter le salaire d’environ 14 %". Dans le même temps, la probabilité de devenir cadre s’est accrue de 10 % par année d’études validée. Les deux auteurs parlent de "destin économique et social inespéré" pour ces jeunes passés à travers les mailles de la sélection habituelle.

      "COBAYES HEUREUX"

      Plus étonnant, la note montre que le bénéfice acquis a été transmis aux enfants. Les auteurs se sont penchés sur le niveau scolaire des élèves dont les pères ont passé leur baccalauréat en 1968 et l’ont comparé avec celui des enfants des générations précédentes et suivantes. Conclusion : les fils et filles des bacheliers de Mai 68 ont beaucoup moins redoublé que leurs camarades des autres années.

      Ils estiment que chaque année de formation supérieure suivie par les pères se traduit mécaniquement par une diminution de 30 % du risque de redoublement pour les enfants, un résultat bien supérieur à des études antérieures. Cette constatation autorise les auteurs à parler de transmission du "capital humain" entre les générations.

      Les économistes tirent de leur étude une analyse plus générale. "Le fait que cet impact soit aussi particulièrement élevé et persistant à travers les générations est un argument de poids pour ceux qui aujourd’hui militent pour une expansion nouvelle de notre enseignement supérieur", affirment Eric Maurin et Sandra McNally. "Au fond, une des leçons les moins repérées de Mai 68 se trouverait dans la réussite aussi formidable qu’accidentelle d’une émancipation par la formation supérieure", ajoute Thierry Pech, secrétaire général de La République des idées, qui commence, avec cette note, la publication gratuite de documents sur Internet et s’apprête à lancer, sur abonnement, une revue mensuelle d’information sur les débats intellectuels internationaux (La Vie des idées).

      Quarante ans plus tard, on en revient aux sources du mouvement de Mai 68, qui portait d’abord sur la place de l’Université dans la société.

      "L’histoire sociale des "élus de Mai donnerait ainsi raison à tous ceux qui, révolutionnaires alors, pensaient que l’Université ne devait pas s’adapter à la société, mais la transformer. Ceux-là auront été, pour une part, les cobayes heureux de leurs propres idées", ajoute M. Pech, pour qui l’analyse démontre l’efficacité d’un "supplément de formation" du point de vue de la "justice sociale" et de la "performance économique". Vive la révolution !

  • Le pouvoir que les chefs syndicalistes acquièrent en temps de paix sociale en tant qu’intermediaires entre patrons, Etat et salariés leur permet en temps de crise de contrôler et de maîtriser les mouvements incontrôlés des "masses" et de ramener celles-ci dans le droit chemin de la normalité capitaliste. Ainsi, loin de vouloir contribuer au renversement du système, ils travaillent à perpetuer leur fonction et leur rôle à l’intérieur de ce système. Se demander ensuite s’ils ont peur des conséquences sanglantes pour les ouvriers d’une éventuelle révolution qui, rappellons-le, ne pourrait être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes et non des étudiants, des intellectuels, des "gauchistes" ou du Parti, n’a pas de sens puisqu’ils ne veulent pas de cette révolution qui mettrait fin à leur fonction et que, qu’on le leur reproche ou qu’on les en loue, ils sont réformistes, ni plus ni moins : ils ont ainsi leur utilité.

    Quant au mythe des gentils ouvriers cégétistes et des méchants étudiants gauchistes, rappelons que ce ne sont pas les étudiants qui ont fait un mois de grêve générale mais les travailleurs. Pour le reste, renvoyons au film bouleversant de Hervé le Roux Reprise où l’on peut voir une jeune ouvrière en pleurs refusant, malgrè les exhortations pressantes de deux bonzes cégétistes, de rentrer dans son usine, sa "taule" où, à la suite d’un vote truqué par la CGT, la reprise du travail a été décidée.

    Laissons le mot de la fin au vice-président du CNPF de l’époque Dailly qui rend ainsi hommage au formidable travail de la CGT :

    "je suis le premier à reconnaître qu’au mois de Mai, ce sont les syndicats qui, avec un courage, un sang-froid et une détermination admirables, ont empêché que les mouvements ne débouchent sur le domaine politique, et Dieu sait combien nous avons été inquiets dans ce pays au moment où nous avons cru que les troupes leur échappaient, emmenées par je ne sais quels enragés" in Laurent Chollet L’insurrection situationniste, Dagorno.

    • C’est bien tout cela, mais vos analyses datent d’il y a 40 ans, en plein "compromis fordiste" issu de l’après-guerre, où l’association capital/travail (cogestion en allemangne, capitalisme d’Etat "à la française") avait été la clef du développement capitaliste. La révolution néo-libérale déclenchée aux USA il y a 25 ans, l’effondrement du bloc de l’est, la crise écologique globale... ont modifié la donne. Que le "revival" syndicaliste actuel soit sans doute un combat d’"arrière-garde", c’est probable. Mais les luttes futures risquent plus de ressembler aux luttes de l’époque "paléo-capitaliste", celles où les capitalistes n’avient pas beoin de syndicalistes ( à part en prison, pour intimider les prolétaires) pour réformer et réguler le système : mais bien plutôt d’un puissant appareil de répression, d’appareils idéologiques omniprésents (les églises hier ; les médias et les églises aujourd’hui et demain), des organisations caritatives (l’église hier ; les ONG + les églises aujourd’hui et demain). Bref, plus un retour, mais modernisé, avec des formes inédites, aux temps de l’accumulation primitive, qu’à celui - très particulier dans l’histoire - des "30 glorieuses" du compromis keynésiano-fordiste issu de la seconde guerre mondiale et de l’ "équilibre de la terreur".
      Quant au gauchisme de ces années là, il faudra certes qu’un jour les historiens analysent réellement et scientifiquement le phénomène, si singulier, et si différent de ce que pût être le "gauchisme" des années 1920 en Europe. A titre de simple anecdote, et sans vouloir en extrapoler quoi que ce soit, que penser de l’exposition et du catalogue concacré à Debord, réalisés et financés par le Ministère des Affaires Etrangères français en 2003 (Association pour la diffusion de la pensée française-Ministère des affaires étrangères. 6 rue ferrus 75014 Paris. ), écrit par V. Kaufman, avec l’aval plein et entier de Alice Becker-Ho Debord, la veuve ?

    • Les mouvements de Mai 68 ne pouvaient déboucher dans le domaine politique, cen’était pas un mouvement politique, il n’avait pas de relais politique. Les seuls interlocuteurs de De Gaulle se sont trouvés etre les syndicats qui ont joué leur role.

    • Continuez les gars, ça me rajeuni ! ! ! ! ! ! ! !