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Rome : no war au pas de course vers Palazzo Chigi

Publie le mardi 22 mars 2005 par Open-Publishing

Par un blitz soudain, sous le siège du gouvernement. Des dizaines de milliers dans la rue.

Par ANGELO MASTRANDREA
Traduit de l’italien par karl&rosa

Il voulaient arriver à Palazzo Chigi et ils l’ont fait. A la barbe du déploiement massif de forces de l’ordre le long du parcours du cortège et spécialement à piazza Venezia, où on craignait que des groupes de manifestants tentent de continuer sur la via del Corso. Rien de tout cela, aucun affrontement mais un "jeu de gendarmes et de voleurs" dans les ruelles du centre historique, quand quelques centaines de manifestants se sont détachés du cortège pour essayer d’arriver "sous les fenêtres du pouvoir" en contournant simplement les obstacles interposés.

Ce n’est que piazza Capranica que la police, prise de court et à la chasse des manifestants qui essayaient en courant de s’approcher à le plus prés possible de Palazzo Chigi, plutôt que charger a distribué d’une façon désordonnée et à plusieurs reprises des coups de matraque suivis par un peu de face-à-face et même par l’arrosage d’eau sur les manifestants du haut d’un palais.

A la fin, par petits groupes, les no war ont réussi à arriver devant le siège du gouvernement, en formant deux rassemblements improvisés à quelques centaines de mètres l’un de l’autre mais ne communicant pas parce qu’ils étaient séparés par des cordons d’agents et de blindés. Certains sont même arrivés à déboucher sur la piazza Colonna et à agiter le drapeau arc-en-ciel, un autre a escaladé une fenêtre de Palazzo Chigi, lui aussi avec un drapeau de la paix, le reste n’a été que des chœurs et des slogans, en démontrant que les motifs d’ "ordre public" à la base des interdictions n’avaient aucun fondement.

L’unique acte de violence digne d’être noté est arrivé le soir avant le départ des manifestants de Catane, quand un groupe de néo-fascistes a poignardé à une fesse un militant du centre social Experia. Pour lui, 15 points de suture et cortège à bord d’une fourgonnette. Depuis trois jours, les organisateurs du cortège demandaient l’autorisation de pouvoir arriver sous le siège du gouvernement, comme cela se passe normalement en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis, où Downing Street ou la Maison Blanche ne sont pas du tout off limits pour les manifestants.

Mais la préfecture de police de Rome n’a pas voulu entendre raison, en répondant par le blindage des voies d’accès, aucune souplesse comme cela était arrivé, au contraire, dans d’autres occasions mais aussi une gestion de la rue attentive pour éviter des charges gratuites. De toute façon, les tentatives de médiation des députés présents - Cento et Mauro Bulgarelli des Verts, Giovanni Russo Spena et Elettra Deiana du Prc - n’ont rien donné. Ainsi, quand les dizaines de milliers de personnes en cortège arrivent à piazza Venezia, elles la trouvent entièrement entourée par les forces de l’ordre. Passer est impossible, le face-à-face n’est pas beaucoup plus que symbolique.

Jusque là cela avait été une agréable promenade sous le premier soleil printanier : les gigantographies des photos de Giuliana avec l’inscription "mission de paix" derrière la banderole d’ouverture "70% d’Italiens disent de retirer les troupes. L’Irak aux Irakiens" ; les drapeaux des Cobas et des Rdb, des Verts, de Refondation et du Pdci, de Cuba et de la Palestine ; les centres sociaux et les pacifistes sans appartenance munis seulement d’arcs-en-ciel.

Ce n’est pas la manifestation de l’archipel no war tout entier ; il y en a qui ont préféré miser seulement sur Bruxelles et il y an a qui ont opté pour des initiatives locales, la Cgil n’a pas adhéré, de même que les DS, il manque les organisations catholiques et les plus "modérées", même si, heureusement, le peuple de la paix qui défile n’apparaît pas toujours comme l’expression des organisations qui ont adhéré et de celles qui, au contraire, ont dit non. Brillent aussi quelques groupes d’Américains, des "Etats-uniens contre la guerre" à ceux qui portent les calicots "American citizens against war", "United states citizens for peace" et "Stop the war, citizens for peace". Ils sont une petite partie de ceux qui hier ont démontré contre la guerre dans plus de 700 villes des States.

De toute façon, ceux qui manifestent sont en grande partie ceux qui ne se reconnaissent pas dans la position du centre-gauche sur la guerre. En effet, la demande est celle du retrait immédiat des troupes italiennes de l’Irak et beaucoup n’ont pas aimé l’attitude de l’Union dans le débat sur le refinancement des troupes. La demande de "vérité et justice pour Giuliana" était présente mais pas hurlée, le "droit à la résistance" des Irakiens à l’occupation était, au contraire,librement exprimé. In fine, la manifestation peut être considérée un succès, aussi parce que personne ne s’attendait à atteindre le même nombre de manifestants que pour la libération de Giuliana Sgrena, il y a un mois, jour pour jour. A tel point que le porte-parole des Cobas Piero Bernocchi est rayonnant : "Nous avons atteint aujourd’hui deux grands succès : une participation populaire et pas que de militants telle que nous ne nous y attendions pas la veille et le fait d’être arrivés, de toute façon, à Palazzo Chigi".

A piazza Venezia le cortège semble s’achever par le face-à-face avec les carabiniers rangés pour empêcher l’entrée sur la via del Corso. Au contraire, de la fourgonnette du centre social Corto circuito arrive l’indication de continuer vers Largo Argentina, aussi parce que le cortège est autorisé jusqu’à Piazza Navona. Ensuite, tout de suite après Piazza del Gesù, la course à travers via de’ Cestari, une ruelle qui débouche du Panthéon sur Largo Argentina. Il est 17 h 40, la course dans les ruelles dure une bonne demi-heure , tandis que le reste du cortège continue vers piazza Navona, où il va se conclure peu après non sans avoir essayé, sans succès, de tourner vers le Sénat.

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