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Roselyne Bachelot lance sa concertation sur les RTT à l’hôpital

Publie le lundi 7 janvier 2008 par Open-Publishing

Roselyne Bachelot lance sa concertation sur les RTT à l’hôpital

ELLE JOUE DU PIPEAU (ndlr)

PARIS (Reuters) - Les quatre intersyndicats de praticiens hospitaliers se sont dits globalement satisfaits à l’issue d’une première réunion de concertation, lundi, avec la ministre de la Santé sur le paiement des jours de RTT et des heures supplémentaires.

Roselyne Bachelot, qui a qualifié les discussions de "bonnes", a annoncé la tenue de deux nouvelles réunions, les 10 et 15 janvier, avec les syndicats de praticiens, pour trouver une solution au problème des 23 millions d’heures supplémentaires non réglées dans les hôpitaux et des quatre millions de RTT stockées dans des comptes épargne temps (CET).

Cinq syndicats représentant les urgentistes et les anesthésistes-réanimateurs observent une grève des gardes et des astreintes et l’ensemble des médecins hospitaliers ont menacé de se joindre au mouvement si le gouvernement ne faisait pas rapidement des propositions.

La première réunion de concertation n’a pas débouché sur des décisions concrètes mais la ministre et les confédérations ont convenu de se retrouver afin de parvenir à un accord, notamment sur le taux de monétarisation des CET, c’est-à-dire la fixation du prix de la journée de RTT.

La proportion des CET qui pourra être monétisée sera également évoquée, ainsi qu’un plan permettant aux praticiens de transformer leur CET en points retraite.

"Le 15 janvier, après la dernière réunion, (...) j’espère, avec d’ailleurs les représentants que j’ai reçus ce matin, que nous pourrons sortir un accord en bonne et due forme sur les comptes épargne temps", a déclaré la ministre.

ENVELOPPE DE 700 MILLIONS D’EUROS

Roselyne Bachelot a réaffirmé qu’une enveloppe de 700 millions d’euros serait allouée pour solder les jours de RTT et les heures supplémentaires. Elle sera abondée par le Fonds pour l’emploi hospitalier à hauteur de 348,5 millions d’euros et par les 324 millions d’euros provisionnés par les établissements hospitaliers.

"On a donc du grain à moudre dans cette concertation", a affirmé la ministre.

Les quatre intersyndicats de praticiens hospitaliers - la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), la Coordination médicale hospitalière (CMH) et le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM-HP), se sont dits globalement satisfaits mais "vigilants" à l’issue de ces discussions.

Le Dr François Aubart, président de la CMH, a estimé que cette première réunion était "indéniablement positive", citant le "calendrier resserré", "une enveloppe de 700 millions" et la "volonté dans une huitaine de jours d’avoir réglé le problème du stock, de ce qui est quand même jusqu’à présent une monnaie de singe puisque depuis quatre ans, les hospitaliers travaillent à crédit".

"Si par malheur, il y avait un écart entre les annonces d’aujourd’hui et les résultats le 15 au soir, il est évident que l’hôpital se trouverait à un moment charnière en terme de mouvement social", a-t-il toutefois mis en garde.

"Ca commence bien. Le problème c’est est-ce que ça va durer ?", s’est interrogée Rachel Bocher, présidente de l’INPH.


CA C’EST IMPORTANT !!!! (ndlr)

Les urgentistes n’étaient pas conviés à la réunion mais Roselyne Bachelot a précisé que le président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Patrick Pelloux, pourrait assister aux deux prochaines réunions, chaque intersyndicale étant invitée à désigner trois personnes pour y participer.

Dans un communiqué, le Parti socialiste estime que "le compte n’y est absolument pas". "Madame Bachelot déclare pouvoir prélever 348,5 millions d’euros au Fonds pour l’emploi hospitalier et demande aux hôpitaux un effort de 324 millions. La ministre semble méconnaître la détresse financière des hôpitaux publics qui sont incapables d’exécuter cette injonction", soulignent Claude Pigement, responsable national à la Santé, et Frédéric Pain, délégué national aux hôpitaux.

De son côté, le Parti communiste estime dans un communiqué que l’enveloppe promise de 700 millions d’euros est insuffisante, "cette somme représentant moins de la moitié des seules RTT non payées".

Roselyne Bachelot doit recevoir mardi les syndicats de la fonction publique hospitalière.

Gwénaëlle Barzic