Accueil > Royal Lula même combat ?
Ségolène Royal travaille aussi sa gauche…
de Octave Bonnaud
La candidate socialiste a besoin de conquérir la plus grande partie des 6,8 millions électeurs centristes pour battre Nicolas Sarkozy. Mais elle s’est aussi adressée aujourd’hui aux 4,4 millions d’électeurs de gauche qui n’ont pas voté pour elle au premier tour. Une stratégie très présidentielle...
Travailleurs, camarades et paysans, Ségolène Royal vous a compris ! Alors que la bataille pour conquérir le coeur des 6,8 millions d’électeurs centristes fait rage, la candidate a adressé en début d’après-midi un signal fort aux 2,5 millions d’électeurs d’Olivier Besancenot, José Bové et Arlette Laguiller :« Quand j’entend dire nos vies valent plus que des profits » (…) « qu’il faut garantir la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres » ou « lorsque j’entend Arlette Laguiller dire (…) que l’élection de Nicolas Sarkozy serait un danger pour les travailleurs les plus modestes », « je suis d’accord avec cela » a affirmé la candidate sur Canal Plus en début d’après-midi. Au lendemain du « dialogue » télévisé avec François Bayrou, ces déclarations font écho au contre-pied d’Henri Emmanuelli, qui appelait vendredi soir à la création d’un « grand parti progressiste », « antilibéral et réformiste au lendemain du second tour ».
Royal Lula même combat ?
Une initiative accueillie avec enthousiasme à l’aile gauche du Parti socialiste, inquiète de voir une part de l’électorat d’extrême gauche se détourner du bulletin de vote Ségolène Royal. Interrogée par Marianne2007.info, Marie-Noëlle Liennemann estime que ce projet « de nouveau socle à gauche permet de donner une perspective, une alternative à une alliance avec le centre après le second tour ». « Dire cela, c’est dire aux militants de gauche que nous sommes là pour porter leurs combats » affirme la députée européenne. Gérard Filoche, qui a longtemps appartenu à la LCR avant de rejoindre le Parti socialiste, se place sur la même ligne : « je ne vois pas pourquoi toute la gauche ne serait pas dans un même parti de l’extrême gauche à Rocard. S’il y a un débat démocratique, on ferait un réel pas en avant ». Pour cet inspecteur du travail, un « parti de masse où il y aurait un million d’adhérents, s’inspirant du Parti des travailleurs brésilien » vaudrait mieux « que d’avoir 7 candidats de gauche au premier tour ».