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SNCF : FO demande à Dominique Perben de revenir "sur certains projets"

Publie le mardi 22 novembre 2005 par Open-Publishing
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SNCF : FO demande à Dominique Perben de revenir "sur certains projets"

PARIS (AP) - Le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly a demandé mardi au ministre des Transports Dominique Perben de "revenir sur certains projets" de la SNCF pour mettre un terme à la grève.

"Ce n’est pas un plaisir de faire grève (...) Cette grève est liée à la crainte d’une privatisation rampante de la SNCF, plus des problèmes d’emploi et de pouvoir d’achat", a-t-il expliqué sur RTL.

Réaffirmant que "la privatisation avance masquée", Jean-Claude Mailly a souhaité que Dominique Perben, qui a adressé une lettre aux syndicats assurant que la SNCF ne serait pas privatisée, prenne "des engagements" notamment "qu’il revienne sur certains projets y compris la filialisation".

"De plus en plus, il y a recours au privé, c’est cela qui ne va pas", a expliqué le leader syndical. "Il vaut mieux crier avant que le jour où on aura le projet de loi".

Pour le secrétaire général de FO, "il y a un problème de fond qui concerne la SNCF comme l’ensemble du service public : est-ce que demain on sera encore dans une République, (...) si petit bout par petit bout, le service public est remis en cause ?".

"A force de coups de canif, de privatiser, on ne sera plus dans une République et qu’on ne nous fasse pas le cinéma en 2007", a-t-il lancé.

Interrogé sur la poursuite de la grève, M. Mailly a rappelé que ce sont "les fédérations de cheminots qui décideront de leur comportement en fonction de la réussite du mouvement aujourd’hui, et en fonction de ce qu’ils obtiendront de la direction de la SNCF".

Quant au service minimum, "c’est une volonté de remettre en cause le droit de grève", a affirmé le secrétaire général de FO. Et de citer la décision du TGI de Marseille sur la RTM qui "a considéré à partir d’un tract qu’une grève est politique". AP

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  • "Quant au service minimum, "c’est une volonté de remettre en cause le droit de grève", a affirmé le secrétaire général de FO. Et de citer la décision du TGI de Marseille sur la RTM qui "a considéré à partir d’un tract qu’une grève est politique".

    JEAN CLAUDE MAILLY ET SON ENTREPRISE DE DÉMOLITION EST UN IMPOSTEUR !

    IL N’A PAS BESOIN DU TGI DE MARSEILLE POUR REMETTRE EN CAUSE LE DROIT DE GRÈVE, LUI ET SON ENTREPRISE DE DÉMOLITION PATRONALE FO CASSENT TOUTES LES GRÈVES SANS QUE LES TGI N’AIENT BESOIN D’INTERVENIR.

    LES TRAMINOTS DE MARSEILLE SE PASSERONT DE LUI ET DE SES FÉDÉRATIONS APRÈS LA HONTEUSE TRAHISON QU’IL A MANIGANCÉ, APRÈS LE COUP DE COUTEAU QU’IL À ASSÉNÉ AUX SALARIÉ(E)S LUI ET SON SYNDICAT DE POURRIS ET DE VENDUS !

    JE CONSEILLERAI AUX CHEMINOTS DE NE PAS LUI TOURNER LE DOS ET DE SE DÉBARRASSER DE SES LIEUTENANTS.

    ils sont très impressionnants et font très peur avec leurs déclarations à leurs amis du gouvernement. Ces derniers leur ont bien distribué les rôles, et au bon moment ils leur donneront l’ordre de trancher...les grèves.

    FO HORS DES GRÈVES. CE SONT DES VERS QUI POURRISSENT LES FRUITS !

    Esteban

    • Malgré l’échec de la grève, la direction de la SNCF ménage la CGT

      La journée de grève à la SNCF, mardi 22 novembre, a certes considérablement gêné les Français, mais elle a surtout consacré l’échec de la stratégie de la CGT-Cheminots et des autres organisations syndicales (SUD-Rail, FO, FGAAC) qui étaient à l’origine du mouvement. En mobilisant, mardi 22 novembre, à peine un cheminot sur quatre (22,8 %), selon le chiffrage effectué par la direction, la CGT et les autres syndicats viennent d’enregistrer un des taux de participation les plus bas au cours des dix dernières années. Seules trois journées de grève sur un total de 22 avaient réuni moins de cheminots.

      Mercredi, dans la matinée, des assemblées générales devaient se tenir pour décider de l’avenir du mouvement social entamé la veille. Elles devaient, dans leur grande majorité, acter la reprise du travail, et la circulation des trains devrait se normaliser dans la journée.

      Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, — syndicat majoritaire de l’entreprise avec 46,94 % — estime pourtant ne pas avoir perdu sa journée : "La mobilisation a été moindre mais la pression (sur la direction) a été plus importante". Selon lui, les "avancées" obtenues n’auraient pu l’être lors d’un conflit "carré", c’est-à-dire un mouvement de grève de 24 heures non reconductible. Toujours selon M. Le Reste, — qui conteste les chiffres de la direction et parle d’une mobilisation aux environs de 30 % — un conflit de ce type aurait été plus mobilisateur mais n’aurait pas fait "bouger" la direction.

      Il est vrai que, malgré la faible mobilisation, la direction a fait, mardi — lors d’une réunion de plus de cinq heures avec les syndicats — plusieurs concessions, dont certaines ont valeur de symbole. Elle se défend, cependant, d’avoir "tout lâché". "C’est invariable. Quand la grève dure plus de deux jours, la SNCF manque de dialogue social et quand on en sort le premier jour, on a tout lâché !", déplore-t-elle.

      Louis Gallois s’est engagé sur le doublement de la "gratification d’exploitation exceptionnelle" au titre de l’exercice 2005 pour la porter à 120 euros par cheminot, soit une dépense totale de 28 millions d’euros qui viendra s’ajouter au coût d’une journée de grève de 20 millions d’euros. Une façon pour la direction de compenser les primes exceptionnelles d’intéressement (160 euros sur les résultats 2004 et 240 euros sur ceux de 2005) qui avaient été refusées par les organisations syndicales.

      La direction a aussi accordé une hausse de 0,3 % sur les rémunérations au 1er janvier et à titre "d’anticipation" sur les augmentations à venir. Sur le volet de l’emploi, la direction va rouvrir les négociations sur le travail de nuit des conducteurs et recruter 700 agents. Enfin, deux mesures plus symboliques ont été prises. La société iD TGV — la filiale de réservation TGV par Internet de la SNCF dont la création il y a un an avait suscité la colère des cheminots — sera dissoute et réintégrée à la division Voyages France Europe, qui gère l’ensemble des grandes lignes. Qui plus est, la direction a décidé de reprendre la négociation sur l’intéressement, refusée jusqu’ici par les organisations syndicales, souvent au grand dam des cheminots.

      Le secrétaire général de la FGAAC (conducteurs autonomes), William La Rocca, estime que les propositions faites sont "concrètes et correspondent en partie aux revendications" mais qu’il faut les "analyser, notamment sur certains points essentiels comme le travail de nuit. Il faut que l’on regarde tout cela de près."

      Pour SUD-Rail, "Louis Gallois a aujourd’hui donné des réponses. Même si elles ne nous satisfont pas en totalité, nous sommes obligés d’acter des avancées et des réponses sur beaucoup d’interrogations comme l’emploi, les salaires et le travail de nuit des agents de conduite", a reconnu Remy Abgrall.

      Les organisations syndicales ont-elles été désavouées par leur base ? Didier Le Reste s’en défend : "Après des conflits du type de la SNCM ou des traminots de Marseille, les cheminots ont eu peur de s’engager dans un conflit qui n’en finirait plus." Toutefois quand on questionne la base, on perçoit un sentiment de lassitude : "C’est la sixième fois cette année qu’on nous demande de poser le sac", entend-on fréquemment. Les formules de "grève politique" ou "grève bidon" reviennent souvent dans la bouche des cheminots. Un cadre de la SNCF a même eu cette formule lapidaire : autour de la table de négociations, mardi, l’entreprise était représentée à 72 %, les conducteurs à plus de 90 % et les grévistes à seulement 23 %. "Cherchez l’erreur."

      Reste qu’il fallait trouver une sortie de conflit honorable pour tout le monde sans trop insister sur l’échec des syndicats ou sur les largesses de la direction. Les deux parties ont ainsi trouvé la réunion de mardi très "constructive". La CGT et Louis Gallois ont tous deux intérêt à ce que la journée de mardi n’apparaisse pas comme un cinglant échec du syndicat.

      Le président de la SNCF a en effet tout intérêt à avoir comme interlocuteur une CGT forte. Il s’agit pour lui de contenir la montée en puissance de SUD-Rail, qui est devenue la deuxième organisation syndicale de l’entreprise (14,72 %) à la faveur des élections professionnelles de mars 2004 après l’explosion en vol de la CFDT cheminote sur le dossier des retraites. Quant à la CGT, elle doit conforter et d’améliorer sa position lors des prochaines élections au mois de mars 2006. De ce fait, il n’est pas question pour elle de laisser le monopole de la radicalisation à SUD-Rail.

      Quoi qu’il en soit, la dernière grève de 1995 avec Bernard Thibault à la tête des cheminots CGT — devenu depuis le patron de la centrale — et un taux de mobilisation de 70 % n’a aucune chance d’être réédité dans le contexte actuel. Serait-ce comme le relève le sociologue Henri Vaquin, spécialiste des syndicats, "la conséquence de la carence de la transmission des valeurs syndicales" ?
      François Bostnavaron

      Chirac ,Perben et Gallois mentent :
      la privatisation est bel et bien engagée à la SNCF, comme à EDF, à France Télécom...
      Quant au statut des cheminots, le ministre vient de se déclarer « ouvert à la négociation d’une convention
      collective du transport ferroviaire ». Mais une convention collective, c’est le privé, ce n’est plus le statut.

      Décidément, Didier Le Reste n’a rien à envier à son maître à penser Maurice Thorez, qui en pleine grève générale, en juin 36, lançait "il faut savoir terminer une grève", lui il agit par anticipation, en tentant de la liquider avant même qu’elle n’ait commencé !