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SNCM : Dominique de Villepin tente de sortir de l’impasse sociale

Publie le mercredi 28 septembre 2005 par Open-Publishing
13 commentaires

SNCM : le gouvernement tente de sortir de l’impasse

Après avoir ordonné l’arraisonnement du cargo de la SNCM "détourné" par des syndicalistes, Dominique de Villepin tente de sortir de l’impasse sociale.

Le Premier ministre a reçu mercredi soir le patron de la CGT Bernard Thibault pour évoquer avec lui les moyens d’un retour au calme, condition posée par le fonds d’investissement Butler pour le maintien de son projet de reprise.

Cette crise est désormais éclatée en divers lieux : Marseille d’où est parti le conflit ; Bastia où les syndicats organisent la mobilisation, souvent émaillée d’incidents ; Toulon où est arrivé dans la soirée le cargo "Pascal-Paoli" désormais sous contrôle des forces de l’ordre ; et Paris où le chef du gouvernement a reçu M. Thibault "à propos du conflit en cours à la SNCM".

A sa sortie de Matignon, le secrétaire général de la CGT a affirmé que le dossier de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) n’était "pas clos". "Je comprends de cet entretien qu’il n’est pas bouclé au stade actuel, qu’il y a encore des possibilités de discuter", a ajouté M. Thibault.

Si le début de matinée a été marqué par la prise de contrôle spectaculaire du cargo mixte de la SNCM par les gendarmes d’élite du GIGN pour mettre fin au "détournement", la suite de la journée a vu l’un des protagonistes du dossier, le fonds d’investissement Butler Capital Partners (BCP), lancer un appel au calme.

"Il y a deux préalables après les incidents d’aujourd’hui : la nécessité de revenir au calme et d’engager une discussion avec les partenaires sociaux", a prévenu Walter Butler, PDG de BCP. Car ce dernier exclut de "rentrer de force dans cette entreprise".

Mais cette nouvelle condition posée par le repreneur est loin d’être acquise sur le terrain. A Bastia, où les dernières 24 heures ont été émaillées de nombreux incidents entre manifestants et forces de l’ordre, une délégation de grévistes a été reçue mercredi en préfecture pour exiger la libération immédiate des marins grévistes qui s’étaient emparés la veille du "Pascal-Paoli". De nouveaux incidents ont éclaté dans la soirée.

A l’issue de l’entrevue avec le préfet de Haute-Corse Gilbert Payet, Jean-Pierre Battestini, délégué syndical de la CGT, a expliqué que l’ensemble de l’intersyndicale avait deux exigences. "Quand le ’Pascal-Paoli’ arrivera dans le port de Toulon, il faut que les grévistes soient immédiatement libérés", a-t-il exigé.

La deuxième exigence concerne la reprise immédiate des négociations avec l’ensemble des partenaires quant à l’avenir de la SNCM. "Les négociations doivent se faire en présence de tous les délégués et, tant que l’un d’entre eux sera en prison, nous refuserons de participer à une table ronde", a averti le délégué syndical.

Parallèlement à la mobilisation syndicale, les nationalistes corses maintenaient eux aussi la pression en organisant une manifestation dans la soirée à Bastia. Les marins "mutins" du "Pascal-Paoli", menacés d’une procédure judiciaire potentiellement graves pour eux, appartiennent au Syndicat des travailleurs corses (STC), proche du mouvement nationaliste.

Quant à Marseille, où a démarré le conflit lundi après l’annonce de la privatisation totale de la SNCM et du nom du repreneur retenu par les pouvoirs publics, le port autonome était toujours entièrement bloqué mercredi par les syndicats, les salariés de l’entreprise attendant toujours que le gouvernement confirme "le premier pas" fait par Dominique Perben.

Mardi après-midi, le ministre des Transports avait rompu le silence gouvernemental sur ce dossier pour annoncer qu’il envisageait "avec le groupe Butler le maintien de l’Etat comme actionnaire minoritaire". Mais, pour Jean-Paul Israël (CGT), "ce n’est qu’une ouverture".

Sur le terrain, les salariés de la SNCM ont obtenu le soutien des autres corporations portuaires, en particulier des agents du Port autonome de Marseille qui ont entamé un second jour de grève sur la base de revendications propres auxquelles viennent s’ajouter la solidarité envers les salariés de la SNCM.

Mercredi matin, sur ordre du Premier ministre, le GIGN a lancé une opération spectaculaire en investissant le "Pascal-Paoli" au large de Bastia. Les gendarmes d’élite sont descendus en rappel depuis des hélicoptères dans le cadre d’une opération conduite sous l’autorité du préfet maritime de Méditerranée.

Au bout de quelques minutes, le bateau a fait demi-tour pour prendre la direction du port militaire de Toulon, où il est arrivé peu après 20h30. Une équipe de gendarmes maritimes aux ordres du procureur de Marseille se trouvait aussi à bord pour la suite de la procédure judiciaire. Quatre des syndicalistes ont été placés en garde à vue à bord du bateau et, dès leur arrivée dans l’arsenal, devaient être transférés dans les locaux de la gendarmerie maritime.

En revanche, les 36 autres marins qui se trouvaient à bord du cargo et qui avaient participé à son détournement devaient, eux, être laissés libres. AP

http://permanent.nouvelobs.com/soci...

Messages

    • Quand la CGT cire les pompes du pouvoir en place la seule réaction de son secrétaire général alors que des salariés sont en garde à vue est de déclarer : .."le dossier n’est pas clos..." avec ça on peut être sur que tout le monde va se mobiliser et que la riposte sera de grande ampleur. Il est un fait évident depuis des lustres c’est que la CGT est et a toujours été hostile aux formes de luttes qui dépassent le cadre des manifestations où son S.O. contrôle tout notamment pour éviter toute confrontation avec le pouvoir en place.

    • Villepin fout leur la paix.... OU SINON CA VA PETER !!!!
      Vous sentez pas les gros nuages dans un ciel pas du tout serein ? Ils n’auront que ce qu’ils méritent : notre colère et leur démission. La bourgeoisie peut trembler, son arrogance ne peut bruler de tous feux sans une colère collective. Sarko est toujours aussi petit mais dans nos rangs je vois radicalité et solidarité qui grimpent.
      Faut que ça saigne ! Brisons l’Etat patrons, à cette course, nous pouvons courir plu vite, thibaut restera sur le trottoir.

    • Il est en effet stupéfiant de constater que certaines personnes sur ce site s’acharnent sur la CGT avec bien plus de force qu’ils ne critiquent le gouvernement et le medef.
      Arrétons le délire !
      le boulot de Thibaut c’est de parler.
      Hé oui !
      Syndiquée à la CGT je ne suis pas toujours d’accord avec lui, vous imaginez à quel sujet.
      Mais ne ne peux pas non plus vous laisser dire n’importe quoi.
      Quand le secrétaire général discute avec le gouvernement au sujet d’un conflit, il le fait après avoir consulté les syndiqués concernés par l’intermédiaire de leur secretaire général, je suppose dans le cas présent JP Israel.
      Demander une nouvelle étude ce n’est pas idiot et encore moins collabo, c’est se donner les moyens de contrecarrer concrétement toutes les conneries qu’on nous assénent sur les raisons de la viabilité de la SNCM.
      C’est aussi un moyen de gagner du temps : temps précieux aux camarades sur le terrain.
      Le syndicalisme c’est aussi de la stratégie.
      Francesca

    • d’une part les medias hurlent apres la cgt qui par son comportement mettrait en peril la sncm, oubliant un peu vite les responsabilites de l’etat patron , et d’autre part on voit apparaitre sur ce site des gens qui passent leur temps à cracher sur la CGT , quoi de plus naturel que le secretaire general de la confederation aille discuter avec le chef du gouvernement , quand le syndicat des marins CGT est engagé dans un conflit aussi dur , pretendre que cette demarche s’est faite dans le dos des marins en lutte est de la pure calomnie , qu’en sait il cet intervenant qui effectivement semble plus hair la CGT que le MEDEF , à mon sens il doit au moins faire partie de la CFDT qui elle condamne le mouvement , comme dab !!!!

    • enfin quoi l’armée intervient contre des travailleurs en lutte et la seule réponse c’est d’aller discuter avec ceux qui ont appelé l’armée !!! Si, on ne sait jamais, il y a une manif de soutien ce soir faites moi signe..

    • Il ne sagit bien entendu pas de "cracher sur la CGT" les militants de base qui continuent une greve dure sur le port de Marseilles sont la pour relever l’honneur de la CGT.

      Mais c’est la condanation des gesticulation de Thibault qui malgré la gifle des 80% de militants qui l’ont ridiculisé en decidant de faire campagne pour le non, n’a toujours rien compris et n’eprouve aucune honte à venir à matignon partager les petits fours avec le premier ministre( volontairement sans majuscules) qui a osé envoyé l’armée contre les travailleurs de la SNCM.

      Tous ensemble, tous ensemble il n’est plus possible de reculer. l’etat bourgeois nous a declaré la guerre seule une mobilisation générale sur tous les terrains est maintenant d’actualité.

      Thibault et sa clique doivent laisser la place à de nouveaux dirigeants , il n’est plus possible de négocier avec ce gouvernement fasciste, comme le 29 mai nous avons la majorité du peuple avec nous.

      Raymond

    • toi qui fait confiance aux travailleurs de base , au syndicalistes de base , ne te fais pas de soici si les travailleurs syndiqués à la CGT ne veulent plus de thibault ,ils ont leur congrés pour le faire
      quand à l’honneur de la CGT il n’a pas besoin de tes miserables attaques dans chaque conflit social les travailleurs savent tres bien sur qui ils peuvent compter .
      mais je m’etonne par ailleurs que tu ne dise rien du STC qui s’est illustré en faisant rentrer la preference raciale dans le monde du travail , tu as oublié la preference d’embauche aux travailleurs corses !!
      claude de toulouse

    • Pas de syndicats comme à la Corsica Ferries c’est tout bénef et très "démocratie de marché", n’est-ce pas ?
      Ceux qui braillent contre la CGT sur ce site sont stipendiés par qui, d’après-vous ?
      Laissez beugler les pollueurs, la caravane passe...

    • Il parait assez évident que la C.G.T. appartient aux travailleurs qu’elle syndique et non à une direction quelle quelle soit. Au sujet de celle en place comment ne pas voir qu’elle n’est plus en phase avec les aspirations des salariés (29 mai mais pas seulement). Lors du prochain congrès les syndiqués choisiront sans doute d’autres dirigeants. Il n’en demeure pas moins que cette crise de "direction" révèle également une crise beaucoup plus profonde et là Thibault n’y est pour rien c’est la crise du syndicalisme ou la crise de la représentativité quelle quelle soit.
      Oui, il faut tout faire sauter !

    • C’est pas fini ces bêtises ? Il y a là une formidable lutte, d’un courage extraordinaire, avec la CGT au front. Je suis solidaire. Elle est où la crise ? Dans la CGT ou dans la gestion des affaires du pays ? Il y a toujours de bonnes raisons pour rester sur le bord du trottoir, non ? Je suis du côté des travailleurs en lutte, comme ils sont. Et c’est nous, là, qui sommes en tort à blablater au lieu d’être dans la rue ou les immeubles à organiser la solidarité avec les marins en lutte, avec des tracts, des pétitions. Donc, bref, y a du pain sur la planche, et du plus urgent qu’à tailler une veste à Thibault.

      Helge

    • La CGT quitte la table ronde organisée à la préfecture pour la SNCM

      La CGT a quitté jeudi en fin d’après-midi la table ronde organisée à la préfecture des Bouches-du-Rhône sur l’avenir de la Société nationale Corse-Méditerranée, en présence du ministre des Transports Dominique Perben venu présenter le nouveau plan de reprise de la compagnie maritime.

      La délégation a quitté la table de discussions vers 18h30 au terme d’une demi-heure de rencontre avec le ministre des Transports, le préfet de région Christian Frémont et les autres organisations syndicales. La réunion s’est achevée peu avant 19h.

      "Ils ont entamé les débats avec une arrogance incroyable, se retranchant derrière des textes européens que nous ne cessons de contester", a dénoncé à sa sortie Jean-Paul Israël, secrétaire CGT du syndicat des marins. "Pour nous, cette réunion est une manoeuvrette inacceptable. Nous sommes prêts à discuter à tout moment, mais de l’acceptable, et pour nous, ça passe par la majorité dans le capital pour l’Etat".

      Daniel Geneste, le secrétaire confédéral de la CGT, a pour sa part souligné que "le montage proposé ne garantit ni la continuité territoriale, ni l’idée que nous nous faisons du service public".

      "Nous contestons", a-t-il repris, "les différentes contraintes européennes que le gouvernement entend appliquer, et ce pour deux raisons : la première, c’est que cette Europe-là, il me semble qu’elle a été souverainement rejetée au printemps dernier. Mais surtout, le gouvernement ne fait à aucun moment la démonstration de la validité des contraintes européennes qu’il nous oppose".

      Le secrétaire confédéral de la CGT a par ailleurs annoncé que son syndicat avait obtenu une réunion vendredi matin à 8h45 avec des experts de Matignon pour "poursuivre la confrontation que nous avons entamé ce (jeudi) matin avec eux sur la validité des textes européens".

      Les représentants de la CGT ont ensuite appelé les manifestants qui les attendaient devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à retourner à bord du Méditerranée, un des navires de la SNCM, où ils doivent tenir une assemblée générale.

      Avant la CGT, le syndicat minoritaire des matelots autonomes, proche du Syndicat des travailleurs corses, avait lui aussi quitté la séance. "C’est une réunion de discussions, selon les termes du ministre", avait déclaré le représentant de l’organisation, Pierre Forzale. "Nous avons décidé de quitter cette réunion parce qu’il ne nous est pas possible de discuter tant que nos amis du STC sont en prison".

      A l’issue de la réunion, Patrick Giuliani, un membre de la CFDT-Marins, a précisé que ni les repreneurs éventuels, ni les élus locaux n’ont participé à cette table ronde. "Nous n’avons pas voulu que les repreneurs soient là tant que nous n’avions pas entendu le ministre", a-t-il expliqué.

      "Aujourd’hui, nous avons surtout ressenti une volonté farouche de la part du gouvernement d’écarter toute autre proposition que la sienne. Si d’autres réunions devaient se tenir, nous n’y participerions qu’à la condition que les présidents des deux assemblées territoriales PACA et Corse y participent et, bien entendu, à condition que les représentants du STC soient présents". MARSEILLE (AP)

    • La CGT est au Front me semble t-il, non ? C’est toi, là qui cires les pompes du pouvoir, qui fais commando contre des travailleurs en lutte. L’attitude de Thibault est simplement intelligente. Le pouvoir veut criminaliser le mouvement. Il y met le paquet avec sa boufonnerie de piratage en mer. Thibault offre une image qui contredit la manoeuvre. Côté syndicat on est responsable. A ma connaissance, il n’a pas désavoué ses camarades qui sont en ce moment au front. Il justifie même la lutte, car le dossier est encore ouvert. C’est le gouvernement qu’il met en difficulté, pas les marins. Si tu ne comprends pas, il y aura toujours quelqu’un ici pour t’expliquer les choses.

      Helge