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STRASBOURG, OTAN, FIASCO : le bal des patates chaudes

Publie le lundi 13 avril 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Je ne sais pas ce qui anime les uns et les autres, quoiqu’il en soit, le lecteur jugera de l’atmosphère de règlement de comptes qui commence à se faire sentir dans les sphères des orgas de gauche, assos, partis et autres groupes philosophiques affiliés.

Il y a comme un air "d’irresponsabilisme" dans tout çà, c’est pas nous, c’est les autres... et pire ! un appel à la dénonciation...?

Lisez donc ces deux articles ci-dessous, le second répond en quelque sorte au premier.

Oui les organisateurs, de mon point de vue ont été imprévoyants sur toute la ligne...c’est toujours comme çà lorsqu’on confie l’organisation de grands évènements à des organisations "désorganisées" voire noyautées par des irresponsables.

Ne vous méprenez pas , je ne règle pas mes comptes ici. Mais la vérité est aussi là, les orgas ont foiré sur la question du SO...seule structure qui aurait pu minimiser les dégradations dans le quartier du port du Rhin.

Un SO au service des gens du quartier pour protéger leurs biens et faire ce que la police de Sarko n’a pas fait...on le voit maintenant dans quel camp "objectif" se situaient les incendiaires ce jour là...et ceux qui étaient censés les empêcher de nuire...

Premier papier


Si vous avez été témoin ou victime d’une exaction nous vous invitons à nous envoyer un message, photos, films à l’adresse suivante : contact@non-otan-strasbourg.eu (sic !!!)

Par redac1 le vendredi 10 avril 2009, 23:50
Une grande mobilisation le 4 avril pour dire « NON à la Guerre, NON à l’OTAN » dans un contexte de répression policière et de tension.

Plus de trente mille personnes se sont mobilisées le 4 avril à Strasbourg pour dire "non à l’Otan et non à la guerre". Malgré les mesures de répression, d’intimidation et de blocage de la part des forces de l’ordre, les strasbourgeois ont exprimé fortement leur opposition à l’OTAN en faisant preuve de courage en se rendant nombreux à la manifestation du 4 avril.

Pourtant le parcours de la manifestation et les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée ont tout fait pour empêcher que la mobilisation soit forte et que l’expression démocratique puisse s’exprimer. Retour sur le choix du tracé. Celui-ci, d’après la préfecture, devait permettre aux Allemands de nous rejoindre sur le jardin des deux rives côté français et "d’éviter un maximum de casse".

Le moins que l’on puisse dire c’est que la préfecture a tout fait pour que le contraire se produise. D’une part, en bloquant l’accès aux ponts Vauban, Anvers jusqu’à 12h45, soit deux heures après l’horaire convenu avec la préfecture, d’autre part en ne donnant pas leur accord pour que les 10 000 manifestants pacifiques allemands traversent le pont de l’Europe. Ces deux décisions n’ont pas aidé les organisateurs pour le bon déroulement de la manifestation.

Le comportement des forces de l’ordre a clairement montré que toute expression contre les organisations internationales de type G8, G20 ou sommet de l’OTAN doit être sévèrement réprimée. C’est une position politique que notre chef d’état assume complètement, n’hésitant pas à mettre en danger des populations et les manifestants pacifiques qui s’expriment de manière non-violente.

Les forces de l’ordre, plutôt que de sécuriser les quartiers alentours, il n’y avait que ça à faire puisque le reste est constitué d’un noman’s land, ont laissé des individus mettre le feu à plusieurs bâtiments sous le regard désabusé des habitants du Port du Rhin. Comment 200 casseurs peuvent-ils commettre de tels agissements, qui sont condamnables, alors que plus de 20 000 policiers sont présents dans Strasbourg ? Pourquoi les forces de l’ordre n’ont interpellé que 23 personnes le jour de la manifestation alors que de nombreuses exactions étaient commises sous leurs yeux ? Soit il y avait un nombre important de casseurs et à ce moment-là les interpellations auraient dûes être nombreuses, soit cela n’était pas le cas, auquel cas nous ne pouvons pas comprendre comment plusieurs bâtiments aient pû être incendiés.

Les agressions subies par les manifestants pacifiques et non-violents regroupés sur le champ de foire ont été permanentes. Ils ont eu droit pendant le concert à des jets de bombes lacrymogènes et des survols incessants d’hélicoptères à basse altitude faisant monter l’angoisse et la tension.

Les Strasbourgeois qui ont été témoins de ces exactions ou qui ont participé à la manifestation ne sont pas dupes et ont soutenu fortement la mobilisation contre l’OTAN et ses politiques agressives et guerrières. Plus de 800 drapeaux de la paix ont été vendus et pavoisent les fenêtres et balcons de nos concitoyens, de nombreux groupes de soutien sont créés sur internet pour défendre la liberté d’expression, pour dénoncer l’état de guerre dans lequel nous sommes depuis 10 jours à Strasbourg ou pour dénoncer les exactions des forces de l’ordre avant pendant et après la manifestation.

Au lendemain de la manifestation, le village autogéré était totalement bouclé. Des barrages et des filtrages des personnes du village ont été exécutés ; des livres , affiches, banderoles confisqués. Ces agissements doivent cesser.

Nous avons les plus grandes craintes quant à ce qui pourrait arriver aux personnes actuellement encerclées. Par ailleurs, il est à noter que la police boucle y compris une zone d’habitation en bordure du camp, et empêche les habitants du quartier de rentrer chez eux, y compris physiquement si le faut !!!

Ce soixantième anniversaire de l’OTAN a tenu toutes ses promesses et est fidèle à ses valeurs : violent, anti-démocratique et sécuritaire.


Le second papier de Diana JOHNSTONE


OTAN, Strasbourg, Et Les Black Block : Un Desastre - Responsabilités Des Forces De Police, Mais Aussi Des Organisateurs

OTAN, Strasbourg, Et Les Black Block : Un Desastre - Responsabilités Des Forces De Police, Mais Aussi Des Organisateurs

OTAN, Strasbourg, Et Les Black Block - Eléments D’un Désastre
L’OTAN fabrique de la menace où qu’elle aille.C’est son bizness. Que ce soit en Afghanistan, ou à Strasbourg, une présence militaire étrangère provoque une violente rébellion, spécialement de la part de jeunes hommes qui se sentent défiés. Leur violente rébellion est citée pour justifier une augmentation de la violence répressive et ainsi de suite...

Ce cycle de la violence s’est déroulé samedi dernier 4 avril à Strasbourg, où des milliers de policiers et un petit nombre de combattants de rue des Black Block ont volé la scène à ce qui aurait du être le lancement d’un nouveau mouvement de masse européen contre la politique de guerre de l’OTAN. La manifestation pacifique a été écrasée et désintégrée par la police armée tandis que les jeunes des Black Block jetaient des pierres et allumaient des incendies

Dans ce cycle de provocation, aucun doute sur qui a commencé : l’OTAN. La somptueuse commémoration du 60ème anniversaire de l’OTAN, qui s’est tenue dans la vallée du Rhin dans les villes de Strasbourg, Kehl et Baden Baden, pendant le weekend, était une insulte aux citoyens. Après tout, le président Obama et les autres dirigeants du monde de démocraties qui s’auto proclament libres sont tellement populaires, alors pourquoi les villes hôtes devaient -elles être transformées en forteresses armées pour les recevoir ? Si les Européens sont favorables à la protection de l’OTAN, pourquoi doivent -ils être maintenus à la pointe du fusil à des kilomètres de leurs bienfaiteurs ?

Mais bien sûr l’OTAN n’est pas une force de défense. Du bombardement de la Serbie il y a 10 ans à l’Afghanistan aujourd’hui, l’OTAN a été progressivement transformée en un corps expéditionnaire étranger. Les mesures draconiennes de sécurité imposées à trois villes européennes pacifiques, confinant les habitants chez eux, ressemblait à une occupation étrangère. Malgré la popularité momentanée d’Obama, le sommet de l’OTAN a illustré le fossé radical croissant qui existe entre les gens ordinaires et leurs dirigeants. En bon VRP , Obama a essayé de persuader les Européens qu’ils sont encore plus menacés que les Américains par Osama Ben Laden et Al Qaeda, et devraient payer leur part en argent provenant des impôts et en soldats pour éradiquer complètement cette menace quelque part au loin en Afghanistan ou au Pakistan, ou qui sait où ? Les médias européens ont largement éludé cette notion embarrassante, absurde, en ce concentrant sur la tenue vestimentaire de Michelle Obama. Mais des dizaines de milliers de citoyens européens se sont rendus à Strasbourg en espérant manifester leur mécontentement. Ils ont fini gazés au lacrymogène, parqués comme des troupeaux et terrifiés. Un grand nombre d’entre eux ne s’aventureront certainement plus jamais dans une manifestation de masse.

Responsabilité pour un fiasco.

La responsabilité pour ce fiasco est triple. Ceux qui portent le plus de responsabilité sont, bien sûr, les forces de sécurité qui deviennent de plus en plus rudes partout en Europe dans leur traitement des manifestations, avec des hélicoptères volant bruyamment au dessus des têtes, des phalanges de policiers casqués qui "parquent" les gens dans de petits espaces séparés parfois entourés de barrières métalliques d’où il est impossible de s’échapper. Cela revient à traiter les gens comme du bétail destiné à l’abattoir. Des groupes qui avaient prévus de se retrouver ont été incapables de se rejoindre. Bien plus de 10 000 policiers ont employé tout un arsenal d’armes anti personnelles ultra modernes contre un nombre identique de manifestants sans défense, tirant des canettes de gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canettes assourdissantes, pour casser la manifestation et disperser la foule qui l’était déjà et n’avait aucune idée de là où aller.

C’était le chaos total.

Et tout cela était voulu.

Mais il y a une part de responsabilité de la part des organisateurs, si c’est là le mot juste pour un évènement qui a étonnamment manqué d’organisation. C’est un collectif de groupes d’activistes français qui a lancé l’appel à manifester contre l’OTAN le 4 avril, aucun d’entre eux n’avait l’autorité nécessaire pour imposer un plan cohérent. Compte tenue de son ancienneté, le "Mouvement de la Paix" plutôt conservateur, semble avoir exercé la plus grande autorité, notamment en soutenant la décision désastreuse d’accepter le choix du gouvernement français en matière de point de ralliement. Au lieu d’être autorisé à se rassembler sur une place de la ville et de défiler à travers les rues de la ville de Strasbourg avec leurs bannières, slogans et représentations de thêatre de rue, les manifestants pacifiques ont été exilés sur une île périphérique entre le Rhin et un large canal de navigation, avec seulement deux ponts d’accès. Quiconque regardait la carte pouvait voir que ce site était inacceptable pour plusieurs raisons. Il était difficile à atteindre - environ 8 km de la station de train - spécialement un jour où tous les transports publics étaient à l’arrêt et le centre ville était inaccessible. C’était un terrain vague, cahoteux. Il était hors de vue du public avec qui les manifestants auraient voulu communiquer - en bref, aucune "communication" avec leurs homologues citoyens n’était possible. Et le pire de tout, c’était à l’évidence un traquenard, un endroit parfait pour la police pour pratiquer ses techniques de provocation. Malgré cela, les organisateurs ont accepter ce site inacceptable, et puis n’ont pas réussi à organiser leur propre service de protection.

La préfecture avait aussi fait certaines promesses en contre partie de l’accord pour ce site défavorable. Ces promesses ont été violées de manière flagrante. Des rues et des ponts supposés ouverts ont été bloqués par moment par la police. Curieusement, plusieurs milliers de manifestants pacifiques du côté allemand du Rhin ont été bloqués et n’ont jamais pu rejoindre la manifestation, alors que les Black Block allemands étaient actifs sur les lieux. En général, la police a traité les manifestants pacifistes comme on traite les ennemis dans une guerre civile, tandis qu’elle ne faisait rien pour protéger les personnes ou les biens contre la minorité violente.

La manifestation elle-même, tenue sur une partie de cette île, a été perturbée par le spectacle irritant d’un hôtel en flammes à proximité. Des hélicoptères déversaient de la musique. La marche prévue n’a jamais pu avoir lieu. Les manifestants complètement désorientés se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans un environnement étrange et hostile, alors qu’il essayaient de fuir les gaz lacrymogènes à travers un maillage de trappes policières.

Les Black Block

Les manifestants pacifiques ont été complètement débordés par les Black Block, décrits en France comme des "casseurs". Contrairement aux manifestants pacifiques, sur des films vidéos ils semblaient bien s’amuser en se battant avec la police. Il y a de fortes chances pour qu’ils regardent leurs exploits avec fierté et satisfaction.

Il est clair qu’avec le désastre de Strasbourg le mouvement anti OTAN pour survivre doit s’occuper de trois problèmes : ses propres faiblesses organisationnelles flagrantes, la répression policière, et les Black Block.

Une question qui a fait le tour c’est : les casseurs des Black Block sont -t-ils des provocateurs de la police ? Incapable d’enquêter la dessus sérieusement, selon ma propre intuition, la réponse est la suivante : subjectivement non, objectivement oui. Ils ne peuvent certainement pas être tous des policiers portant des cagoules noires. La plupart d’entre eux croient certainement "lutter contre le capitalisme", comme ils l’affirment. Mais objectivement, ils justifient la répression policière qu’ils combattent avec tant d’enthousiasme.

L’erreur est humaine. Les mauvaises intentions fleurissent, mais l’erreur est souvent bien plus répandue. Un mouvement de paix civilisé moderne devrait essayer d’appliquer l’alternative à la guerre - l’argumentaire raisonné - en toute circonstance. Nous devrions discuter avec les personnes qui se trompent sur l’OTAN, pour expliquer ce qu’elle a de mauvais. Et nous devrions discuter avec les gens des Black Block pour expliquer ce qu’il y a de mauvais dans leur forme de protestation.

Ce n’est pas évident d’entamer une telle discussion. En supposant que tous les Black Block ne sont pas des policiers provocateurs , si je pouvais, je demanderais à ceux qui sont à priori sincères de réflechir à ceci :

Les combattants des Black Block devraient se poser des questions sur leurs propres motivations. De tout temps, reconnaissons le, des jeunes hommes ont aimé créer des bandes pour combattre leurs ennemis. La testostérone et l’adrénaline ne sont pas des motifs politiques. Mais ce sont d’importants stimulants pour lancer des projectiles contre des ennemis armés. Les combattants de rue armés légèrement se sentent facilement victorieux et supérieurs lorsqu’ils se confrontent à des policiers lourdement armés qui comparativement ont l’air de lâches ? Dans la compétition macho, ils sont les gagnants, mais quel bien cela fait-il sauf à leurs égos ?

Les combattants Black Block devraient réfléchir à l’effet qu’ils font sur des citoyens ordinaires qui sont peut être indécis politiquement. L’OTAN est une escroquerie à la protection. Elle subsiste à cause du sentiment d’insécurité des gens. L’action des Black Block nourrit ce sentiment d’insécurité.

Les Black Block devraient penser à l’effet dévastateur qu’ils ont sur d’autres formes de protestations publiques. Ils chassent les manifestants pacifiques des rues aux côtés des policiers.

Les Black Block devraient réfléchir au fait qu’ils sont facilement exploités par leurs ennemis. Une chose est sure, qu’ils l’admettent ou non, ils sont presque certainement infiltrés par des agents de la police. Et ils devraient se demander pourquoi certains d’entre eux ont été autorisés à briser les vitres de l’hôtel Ibis sur l’île du Rhin à Strasbourg, puis de mettre aisément le feu à cet hôtel alors qu’aucun policier n’est intervenu. De plus, l’incendie impressionnant a pu continué à brûler pendant plus d’une heure avant que les pompiers n’arrivent sur place. Le spectacle de ce feu n’a-t-il pas servi, de manière parfaite, à la fois à effrayer et disperser les manifestants pacifiques et en même temps à montrer sur les écrans TV la preuve que " les manifestants sont destructeurs" ? Les autorités ont cité l’incendie comme preuve que la forte présence policière était nécessaire pour protéger la civilisation de ses ennemis. Et pourquoi mettre le feu à un hôtel Ibis ? Il y a 8 hôtels Ibis à Strasbourg, et celui-ci était peut être le plus pauvre. Et quels moyens semi-professionnels ont été nécessaires pour allumer un tel incendie spectaculaire ?Et pourquoi mettre le feu à une pharmacie à proximité, un service public aux personnes malades dans ce petit quartier plutôt déshérité. Quel message politique cela envoyait-il ?

Brièvement, les militants Black Block quelque soit leur âge, devraient mûrir et réaliser que pour combattre les pouvoirs injustes cela doit se faire d’abord et avant tout en réfléchissant, raisonnant, avec des faits et des arguments. Jouer avec la violence c’est jouer à leur jeu, sur un terrain sur lequel ils ont tous les avantages. L’Intifada est peut être le seul recours pour les Palestiniens, mais en Europé il existe encore d’autres façons d’exprimer son opposition politique. Ces autres manières doivent être inventées, explorées, développées.

L’année 2008 a été un tournant, avec deux évènements majeurs qui ont changé la vision du monde des peuples : l’effondrement financier et l’attaque israélienne contre Gaza. Les répercussions, le changement de vision sont en marche. Ils préparent le terrain pour une opposition populaire aux puissances financières et militaires qui dirigent l’Occident et essaient, via l’OTAN et d’autres institutions, d’étendre leur domination sur toute la planète. Il y a des signes que ceux qui sont au pouvoir sont les premiers à reconnaître cela et sont entrain de perfectionner leurs moyens technologiques de répression comme frappe préventive contre les protestations de masse à venir. Il est urgent de fournir des alternatives politiques en terme de programmes et de direction. Si les manifestations de masse sont vulnérables à la répression policière et aux actions spoliatrices des casseurs, d’autres moyens plus variés et plus souples doivent être inventés pour communiquer avec les citoyens et élargir un mouvement cohérent pour combattre la militarisation et construire une économie centrée sur les besoins réels des personnes. En tout cas, toute manifestation future contre l’OTAN doit être organisée avec son propre service de protection, portant des brassards et avec des instructions claires. Les manifestants doivent être protégés. Il ne peut y avoir aucun mélange avec les Black Block ou d’autres groupes qui sont à la recherche des mêmes types de problèmes que ceux recherchés par la police.

C’est la leçon urgente à retenir du fiasco de Strasbourg.

Remerciement spécial à Karen Sharpe qui a fait l’expérience de tout cela..

Diana Johnstone 07/04/09 www.counterpunch.org - Auteure de Fools’ Crusade : Yugoslavia, NATO et Western Delusions (Monthly Review Press).Email : diana.josto@yahoo.fr


Messages

  • Je ne sais pas qui était imprévoyant, mais les règlements de compte après la bagarre , franchement je m’en bats l’oeil !
    De toute façon nous avons expérimenté l’état policier d’un gouvernement en fin de course ; avec des pièges grossiers ; façon tous dans une ile ; au risque de me répéter pourquoi pas dans un stade ! le quartier étant choisi de toute façon pour son abandon, je crois même que certains sont déçu :cela n’est pas assez cassé pour évacuer la population dans des cités à la campagne (genre 20 km, sans transport corrects !!!)
    Donc arrêtons de radoter, le problème est :la révolte tout de suite contre :
     la perte de nos droits fondamentaux de CITOYENS
     dehors les élus qui appellent leurs charge des fiefs
     la dérèglementation au quotidien : un dernier exemple :la perte des mesures (poids) pour les aliments ; vous allez me dire quel rapport ?
    Réviser votre histoire de la Révolution de 1789 ,les poids et mesures : une assurance contre les marchands et autres fermiers généraux qui organisaient les famines. La canaille a la vie dure,sinon pourquoi organiserait-elle ce retour en arrière !
    Donc, dehors les voleurs , retour à une société égalitaire marie.lina

  • L’analyse me paraît malheureusement naïve, car penser qu’on pourra construire un « mouvement » anti-guerre et qu’il puisse pacifiquement influer sur le déroulement des choses, me paraît être très naïf.
    Ensuite, penser qu’il suffit juste d’informer les gens sur le rôle néfaste de l’OTAN, pour soulever les gens à votre combat et les faire rejoindre votre « mouvement » est aussi très naïf.
    Le premier car la population a déserté le champ du politique, elle a offert les clés de sa vie aux beaux parleurs politiciens. C’est pour cela qu’aucun mouvement ne dure dans le temps et en nombre, c’est aussi pour ça qu’on se contente en France d’un million de personnes dans la rue, en sachant bien que ça sous-entend que 59 000 000 des gens ne s’y intéresse pas (ne bougent pas du moins). Les individus sont dans un état de confort personnel si élevé, qu’ils ne pensent plus aux autres, c’est l’individualisme et l’égocentrisme, la plus belle réussite du capitalisme. Appelez à la solidarité est vain, dans ce contexte, la seule solidarité sur laquelle on peut compter, c’est sur les gens fortement politiser qui vont déjà aux manifs de toute façon.

    Après, toutes les manifestations lorsqu’elles sont « cadrées » ne peuvent plus mener a rien. Une manifestation qui s’inscrit dans le « système » médiatique des Etats et qui espère utiliser les « médias » pour diffuser ses idées, sera systématiquement broyé par les médias étatistes. Car tous les médias qui ont un pouvoir réel de diffusion en masse et donc que vous visez, agissent tous pour conserver l’ordre établi, même les plus radicaux, défendent avec ferveur l’ordre établi, si bien que les gouvernements n’ont même plus besoin de les acheter ou de les contrôler.
    Les codes que vous utilisez pendant les manifestations visuelles vous échappent et finissent par véhiculer l’image du respect de l’ordre établi, du respect du système dans lequel vous êtes (celui qui décide de rentrer dans l’otan), finalement vous agissez vainement car vous n’attaquez pas votre ennemi, pire, vous le soutenez en acceptant son système et l’ordre établi.
    Je pense que vous êtes conscient de ça, car, étant impuissant à influer sur quoi que ce soit, vous adopter la posture de la victime. Vous criez à la méchante police, au déni de démocratie, dans l’espoir d’attirer la population de votre côté. La technique du Caliméro qui en prend plein la tête, par la police qui est surtout là pour défoncer du casseur, mais qui ne sait pas faire la différence entre un « pacifiste » et un « non-pacifiste », lorsqu’ils dorment dans le même camp et qu’ils viennent dans les mêmes camions taggés.

    Tout ça pour dire que les Black Blocs, que vous rendez en parti responsable de votre échec, eux, ont selon moi raison. Ils agissent sans compromis et frontalement, ne jouant plus les jeux du système. Il n’est pas impensable même de se dire que les BB sont finalement des anciens « vous ». Des anciens manifestants qui ont compris qu’il fallait combattre avec ce qu’on avait, l’Etat, en sortant des cadres et des codes de l’ordre établi, car sinon ils étaient voués à l’inefficacité. Car l’Etat est armé, outre sa police, il dirige l’empire de l’ordre établi. Les médias défendent tous d’une manière l’ordre actuel capitaliste et donc, les BB, n’agissent pas pour être relayé par les médias et ne cherchent pas à avoir l’opinion publique avec eux, car ils savent, je pense, que l’opinion public n’existe pas, les gens majoritairement pensent et penseront toujours, comme les dominants, car les dominants justement possèdent tout, la pensée majoritaire et les médias de diffusions aux moyens importants, etc... Deuxièmement, les BB sont peut-être ceux qui assument le mieux la révolution, car elle ne viendra pas, comme le fait croire le système et les réformistes pseudos-humanistes, par une grosse marche et par des actions pacifiques. Donc, même si les agissements des BB peuvent paraître primaire (je passe ton analyse psychologique), c’est juste car vous vous placez et vous lisez leurs actions dans le même camp que l’Etat et que vos ennemis.
    Ensuite, je trouve que les BB ne sont pas si stérile que ça, ils montrent à ceux qui sont peut être lassés par la guerre, par le capitalisme et par l’inégalité, qu’il est encore possible d’agir concrètement. C’est finalement le renouveau d’une sorte de propagande par le fait, le destin des Hommes n’est plus scellé et la preuve qu’ils sont efficaces c’est qu’ils sont combattus par l’Etat et sa police, eux, alors que vous, on vous laisse faire vos manifestations, preuve de votre inefficacité. Ils sont une menace, car lorsqu’ils brûlent des bâtiments, c’est du matérialisme qui s’envole et on finit par comprendre, qu’on n’est pas violent avec un bâtiment, que c’est juste du béton, que la réelle violence c’est celle que subit l’individu dans une société, c’est celui qui est touché par la guerre et que ceux qui défendent leurs murs, se sont les états uniquement. Mais surtout, ça montre une nouvelle manière d’agir, celle qui était à l’origine l’oeuvre des classes « dangereuses », qui s’invitent aux manifs des gentils de gauche. Le BB c’est selon moi le coup de pied au cul qu’il vous fallait pour vous faire réagir. La vraie révolte doit être en dehors du système, c’est la seule qui pourrait faire basculer le système et peut être le forcer à vous écouter et peut être là, le débat sur oui ou non la France doit rentrer l’OTAN aura lieu ...