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Sabiha AHMINE : Pour la défense des Hôpitaux publics en Rhône-Alpes

Publie le jeudi 10 juillet 2008 par Open-Publishing
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Sur l’ensemble des territoires de Rhône-Alpes, les hôpitaux publics vont mal. Comme le fait remarquer Sabiha AHMINE dans une note récente, "plusieurs localités sont ainsi frappées. Les médias se sont fait échos depuis un moment, en particulier dans le Rhône où la situation financière de l’ensemble des hôpitaux lyonnais(HCL) est très inquiétante.

En effet, sur un budget de plus de 1 250 millions d’euros, les HCL présentaient un manque d’exploitation de 70 millions d’euros en 2007. En 2008, les HCL affichent un déficit de 152 millions. Les prévisions évoquent une perte de plus de 500 millions à l’horizon 2012.

Cette situation alarmante, désastreuse, n’est ni fataliste ni spécifique aux HCL. Ce n’est surtout pas un cas isolé, puisque 97% des Centres hospitaliers Universitaires de France ont les mêmes « difficultés financières ». Ce qui inquiètent personnels, usagers et élu-e-s, sur l’ensemble des territoires de la Région Rhône-Alpes et au delà. Pour sortir du rouge, le gouvernement propose un plan d’économies et d’austérité sur plusieurs années, ce qui pourraient avoir de graves conséquences pour la modernisation des établissements comme pour l’avenir de certains services.

Une dégradation planifiée

Aujourd’hui l’hôpital public est malade d’une logique comptable qui conduit à son asphyxie. Il saigne de la rentabilité et connaît une dégradation planifiée, en particulier depuis la mise en place de la T2A en 2004. En effet, selon la Fédération Hospitalier de France, qui réunie plus de 1000 hôpitaux et autant de structures de soins, l’origine de tous les déficit se trouve dans la tarification à l’activité (T2A), qui n’améliorera pas les équilibres financiers. Ajouté ensuite le budget du ministère de la santé et la loi de finance 2008, qui aggravent et amplifient ces même déficits des hôpitaux. Une enquête réalisée fin 2006 par la Fédération de la santé et de l’action sociale de la CGT dit tout haut ce que beaucoup de professionnels pensent tout bas : elle confirme qu’il s’agit là de déficits prévisibles en vue d’une « forme de privatisation des hôpitaux qui n’est pas avouée mais existe de fait ». On peut citer à propos le rapport du docteur Larcher ou l’ordonnance Bachelot.

Sauver l’humanisation de nos Hôpitaux

Dans ce contexte, le service public hospitalier a besoin de plus d’attention, d’égalité, de fraternité et de solidarité pour remplir ses missions. L’hôpital public à la française, un système que l’on nous envie de part le monde, doit être développé avec une grande qualité des soins, avec le sens de l’égalité et de la solidarité. L’urgence est de mettre la santé publique au centre des préoccupations de la population, des usagers, des personnels de nos hôpitaux et des acteurs de la santé publique. Nous ne voulons pas voir arriver dans l’hôpital public les pratiques du privé consistant à choisir ses malades et les actes médicaux les plus rémunérateurs. Il faut sauver l’humanisation de nos hôpitaux.

Propositions des élu-e-s Communistes et républicain

A l’instar des élu-e-s communistes du grand Lyon, nous demandons au gouvernement de débloquer les moyens nécessaires au financement et au développement, en qualités techniques et humaines, des investissements utiles et nécessaire en cours pour la modernisation des Hospices Civils, notamment les travaux liés à la vétusté de certains établissements. Ainsi, nous proposons de :

Revenir à un mode de financement prenant en compte les besoins réels des établissements
Arrêter le financement par la tarification à l’activité (T2A) , faire un moratoire sur les restructurations et définir une organisation efficace du système de santé, pour conserver les moyens de répondre aux besoins de la population .
Arrêter les suppressions de personnel et engager un plan d’urgence sur la formation des soignants.
Développer les réseaux de soins indispensables au maintien à domicile . - Que l’Etat soit le propre assureur des hôpitaux, évitant ainsi qu’ils aient à payer de plus en plus chères les assurances en responsabilité civile professionnelle.
Créer de nouveaux espaces de démocratie à l’hôpital, une démocratie qui doit devenir le moteur de la réforme du système de santé dont le pays a besoin.

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