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Sans Papiers : pour le retrait du plan de Villepin sur "l’immigration irrégulière" et le décret

Publie le vendredi 17 juin 2005 par Open-Publishing

Pour le retrait du plan de Villepin sur « l’immigration irrégulière » et le décret

du 30 mai 2005, l’arrêt des expulsions et la régularisation de tous les sans-papiers.

La Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP) organise le samedi 18 juin à partir de 14H une manifestation nationale des Collectifs de Sans Papiers de France. Cette manifestation, qui partira de la Place de la République a pour objet d’obtenir une audience avec le nouveau ministre de l’Intérieur, M. Sarkozy.

En effet, M. Sarkozy, alors qu’il était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Raffarin, s’était illustré par son tapage médiatique sur la « sécurité » et l’organisation de charters de déportation de centaines de sans-papiers et demandeurs d’asile. Aujourd’hui, revenu Place Beauvau, il tient à nouveau, dans le sillage de M. de Villepin, un discours dit de « fermeté », en promettant d’expulser 22.500 sans-papiers.

M. Sarkozy et M. de Villepin, labourant sur les terres de l’électorat de M. Le Pen, ont été les artisans de lois sur l’immigration et l’asile qui ont mis en pièces les droits des étrangers et les traditions d’accueil de la France. L’arbitraire et les tracasseries sur les preuves « probantes » des années de présence en France se traduisent toutes les semaines par des centaines des refus de régularisation. De jeunes lycéens sans papiers vivent au quotidien l’angoisse de voir leur scolarité en France brutalement interrompue.

Le dernier plan de « lutte contre l’immigration irrégulière » de M. de Villepin, qui comporte une batterie de mesures dont la création d’une police dotée de " 600 hommes supplémentaires " qui " se consacrera exclusivement " à la chasse aux sans papiers et aux expulsions, la remise en cause aggravée du droit d’asile avec l’établissement d’une liste de pays dits « surs » dont les ressortissants se verront refuser le droit d’asile, est venu renforcer tout l’arsenal répressif contre les sans-papiers.

Pour accélérer les expulsions, des salles d’audience sont construites à proximité des centres de rétention comme à Coquelles près de Calais. La CIMADE signale que le 30 mai, le jour même de la démission de Raffarin, un décret sur la rétention paraissait au journal officiel. Ce décret porte de 100 à 140 personnes la possibilité d’accueil des centres de rétention, prévoit la construction de centres de rétention pour familles, l’obligation pour les demandeurs d’asile non francophones de payer eux-mêmes les interprètes. De son côté, l’ANAFE alerte sur la multiplication ces dernières semaines du refoulement de mineurs non accompagnés qui se présentent dans les zones d’attente.

En vérité, toutes les lois sur l’immigration, de Pasqua à de Villepin, visent à obliger des centaines de milliers de femmes et d’hommes à renoncer à leur droit de vivre dans la dignité, retourner à l’ombre, se livrer aux patrons voyous du travail non déclaré et aux marchands de sommeil (avec de possibles conséquences comme le drame de l’hôtel Paris Opéra). Et la situation ne fera qu’empirer s’il n’y a pas une réaction énergique des sans papiers eux-mêmes, de l’opinion démocratique, des organisations syndicales, associatives, politiques, des citoyens attachés au respect des libertés collectives et individuelles. Car les proclamations enflammées sur la lutte pour l’emploi ne sont que poudre aux yeux. Les attaques contre le monde du travail et les acquis sociaux vont continuer. Et devant l’échec prévisible de ce gouvernement à « redonner confiance aux français », ce sont les immigrés qui vont encore être les boucs émissaires.

Paris, le 15 juin 2005 _ Le Collège des Délégués