Accueil > Silvio Berlusconi blâme l’opposition pour le fiasco préélectoral

Silvio Berlusconi blâme l’opposition pour le fiasco préélectoral

Publie le mercredi 10 mars 2010 par Open-Publishing

Silvio Berlusconi est passé mercredi à l’offensive, accusant l’opposition d’avoir eu recours à des méthodes crapuleuses pour obtenir le rejet de candidatures de sa coalition en vue des élections régionales des 28 et 29 mars.

Le président du Conseil italien, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse agitée, pendant laquelle l’un de ses ministres en est venu aux mains avec un perturbateur, a exclu de reporter le scrutin, malgré l’échec, cette semaine, de deux recours en justice pour obtenir la réintégration des candidats du Parti de la liberté (PDL).

Plusieurs militants de l’opposition, a-t-il affirmé, ont physiquement empêché les représentants du PDL de déposer leur liste pour la province de Rome avant le 27 février à midi, échéance fixée par la commission électorale.

Les membres du Parti radical mis en cause ont, selon lui, été encouragés par les magistrats présents sur les lieux, qui ont prononcé l’irrecevabilité de la liste.

"C’est comme si une équipe de football voulait se présenter sur le terrain sans adversaires, avec un arbitre complaisant qui enfermerait l’autre équipe dans les vestiaires", a expliqué le chef du gouvernement, propriétaire du Milan AC, qui a invité ses partisans à manifester le 20 mars, dans la capitale.

Silvio Berlusconi n’a pas renoncé aux procédures juridiques pour obtenir l’enregistrement de la liste PDL à Rome, malgré les dissensions que l’incident a ravivées au sein de la formation au pouvoir et son coût élevé en terme d’intentions de vote.

"UN GOUVERNEMENT DE CONFUSION"

Un sondage publié mercredi par la Repubblica crédite Berlusconi et son équipe de respectivement 44 et 38% d’opinions favorables, cotes les plus basses depuis mai 2005, souligne le quotidien proche de la gauche.

"Ce devrait être un gouvernement d’action, mais c’est devenu un gouvernement de confusion", a ironisé Pier Luigi Bersani, chef de file du Parti démocrate, principale formation de l’opposition, qui juge fantaisiste la version de Berlusconi sur l’incident de Rome.

De nombreux commentateurs, y compris à droite, mettent l’affaire sur le compte de l’incompétence et invitent le PDL à présenter ses excuses aux électeurs.

Plusieurs personnalité du mouvement ont, qui plus est, ostensiblement pris leurs distances avec le chef du gouvernement.

Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, a fait savoir qu’il ne défilerait pas le 20 mars et Umberto Bossi, chef de file de la Ligue du Nord et pilier de la coalition, se montre hésitant.

Autre signe des tensions qui affectent la classe politique italienne, des sénateurs de l’opposition ont organisé un sit-in pour dénoncer les méthodes du "cavaliere", qui a engagé la responsabilité du gouvernement pour faire adopter un projet de loi visant à repousser de 18 mois les procédures judiciaires dont il fait l’objet dans des affaires de corruption et de fraude fiscale présumées.

Le cabinet Berlusconi, qui dispose d’une large majorité parlementaire, a obtenu la confiance des élus. Le texte entrera donc en vigueur.

"Nous sommes face à la révision constante des règles en vigueur au profit de la puissance", a commenté Angela Finocchiaro, présidente du groupe démocrate au Sénat.

A la fin de sa conférence de presse, le président du Conseil a eu une longue altercation avec le perturbateur qui a échangé des coups avec le ministre de la Défense, Ignazio La Russa.

"Honte à vous", lui a-t-il lancé, invitant le service d’ordre à l’évacuer. Et d’ajouter : "Je sais pourquoi vous êtes en colère : c’est parce que vous devez vous regarder dans un miroir tous les matins !"

Jean-Philippe Lefief pour le service français

http://www.lexpress.fr/actualites/2/silvio-berlusconi-blame-l-opposition-pour-le-fiasco-preelectoral_854353.html