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Solidaire par nécéssité, solidaire par volonté

Publie le dimanche 15 février 2009 par Open-Publishing
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Liberté, Egalité, Fraternité*
De l’égalité à la charité

Jusqu’à aujourd’hui nous avions basé notre société sur un concept de liberté, d’égalité, de fraternité d’où a découlé un pacte commun pour répondre aux difficultés qui se présenteraient a nous.

Liberté subjective ou du droit à la tolérance

La liberté se réduit quand nous glissons du droit à la tolérance et que nous donnons aux forces de l’ordre la possibilité d’intervenir ou non sur des critères par trop subjectifs, qui peuvent facilement virés à l’abusif. La liberté se réduit quand nous associons un procédé de peines plancher qui diminue le contre poids et la liberté d’action de notre système judiciaire à un dispositif de comparution immédiate qui amoindrit les droits de la défense en niant le fait que les hommes participent d’un système et ne sont pas ou tout bon, ou tout mauvais. La liberté se réduit quant nous pensons revenir au délit de vagabondage (1), supprimé finalement que très récemment (1994) ou de la difficulté à accepter que 48%(2) des français pensent comme probable de devenir un jour SDF.

Des chiffres et des maux

2 à 4 millions de personnes sans emploi, selon qui fait le compte, et on entend encore des termes comme : chômage résiduel. On nous vend médiatiquement tous ces fainéants de chômeurs qui préfèrent toucher le RMI et se rendent inemployables par des procédés malhonnêtes. Mais avant 70 et l’apparition du chômage de masse, ces personnes n’étaient pas inemployables et inemployées et c’est bien avec l’apparition du chômage que l’on a commencé à parler de profiteur du système. On oublie que le travail n’est pas qu’une question de ressources pécuniaires, c’est aussi dans notre société une question de socialisation, c’est le premier lieu de socialisation et que vous en ayez ou que vous n’en ayez pas, vous n’aurez pas la même place dans notre société.

De 100 000 à 800 000 SDF selon les sources(3)jusqu’à une très sérieuse étude INSEE qui estimait à 16 000 le nombre d’enfants français SDF en 2001 et à 7,9 millions de français vivant sous le seuil de pauvreté en 2006. Que de chiffres ! Et si on y ajoute celui des 360 SDF morts en 2008(4), je dis stop.

Je dis stop. Que veulent dire tous ces chiffres et ces mots ! De 100 000 à 800 000 SDF, faut-il que le problème nous semble si insignifiant pour l’évaluer dans une fourchette de 700 000 personnes. De Marginal dans les années 50, aux nouveaux pauvres en 60, aux exclus, en passant par la fracture sociale, la France d’en bas en 80/90 et aujourd’hui les SDF, du mot à la représentation que l’on s’en fait, on nous cache tout, on nous dit RIEN !!

On nous dit surtout pas que nous parlons de personnes, de nous, de nos parents, de nos enfants, de personnes au chômage, sans domicile, sans famille, de personnes sans instruction, sans formation, sans papiers, de personnes malades, en dépression, de personnes en difficulté d’accès aux soins, d’accès à l’emploi, d’accès aux relations sociales, d’accès à la culture, à l’éducation et l’on apporte à des problématiques multiples une réponse simpliste d’insertion socioprofessionnelle.

Remède à tous les maux, on enjoint la population de retourner au travail sous peine de sanction…financière, puis au cas où vous ne trouveriez pas d’emploi, on crée des arrêtés anti-mendicité et on imprègne la place de répulsif à clochard. Allez donc être pauvre ailleurs, et puis allez donc mourir ailleurs aussi. Au moins avant, les pauvres étaient mieux éduqués, ils trépassaient discrètement sans tambour, ni trompette, mais de nos jours messieurs, dames, ils sont si proches de nous que le souffle de leur trépas ravive les braises médiatiques, faisant fondre la neige qui recouvrait leurs corps. Mettez les donc dans un gymnase jusqu’à l’été, il n’y aura plus de neige, nous n’en parlerons plus, ils n’existeront plus… du moins, jusqu’à l’hiver prochain.

Démo dans le texte

L’Etat n’est pas là pour assister la population, ou le retour du clergé dans la nation lorsqu’on détourne le sens des mots de la république.

Le mot « assistance » est au cœur même du projet de la république, l’assistance comme une obligation vis-à-vis d’autrui, comme une action sociale et non l’assistance qui crée des assistés.
Fondamentalement, l’action sociale c’est de l’assistance, son moteur principal du point de vue financier est l’impôt, et la finalité de l’impôt est de rendre visible la citoyenneté(5) .

La république a su se doter d’outils de démocratie sociale afin que chacun de ses citoyens puisse gérer l’incertitude du lendemain, la sécu en est un, elle est financée non par l’impôt mais par les cotisations, elle appartient aux citoyens.

Quand l’Etat détourne le sens des mots, il transforme les réponses apportées à une problématique. Nous ne parlerons bientôt plus de services publics mais de services au public et nous viendrons consommer un acte médical ou social comme nous achetons un robot mixeur chez darty. La directive service européenne, dit directive Bolkestein, considère tout service à la personne comme une activité de type économique, même lorsque les bénéficiaires ne sont pas les payeurs. Nous serons donc bientôt liés à l’hôpital, à l’assistante sociale, à l’école et l’université par le code de la consommation pour ceux qui auront les moyens de consommer.

C’est la tendance actuelle de résonner en terme de produit, de nier la question clinique et multidimensionnelle dont est rempli chaque être humain. L’humain devient une marchandise comme une autre et le pauvre un déchet comme un autre.

Un choix de civilisation, au nom de l’égalité…

La France n’est pas un pays pauvre mais elle n’investit pas sur les pauvres, les systèmes mis en place endiguent les phénomènes, ils ne les soignent pas.

La question est de savoir dans quelle société nous voulons vivre. Nous devons poser le problème et trouver une façon d’y répondre. C’est une question de choix, pas de coût. La gestion n’est pas un but en soit, c’est le projet qui doit primer, l’intendance suivra, elle a toujours suivie.

La question de l’action sociale doit rester du domaine de l’égalité. Le social n’est pas de la philanthropie, de la charité, il n’est pas réductible à de l’émotion même s’il y a des affects qui se jouent dans le face à face de l’humanité.

Mais voilà, aujourd’hui le travail n’est plus fait, les politiques d’action sociale se réduisent comme peau de chagrin, les moyens humains et financiers sont bradés sur l’hôtel d’une économie de marché qui doit être rentabilisée, rationalisée.

L’action citoyenne qui prend le relais doit sonner comme un coup de semonce face à l’abandon de nos politiques de toute une partie de la population considéré non rentable financièrement, notre société ne sait plus s’enrichir du cœur des hommes.

C’est à cela que l’on vous convient le jeudi 26 février prochain. Une soirée musicale, festive, qui participe de cet élan citoyen nécessaire, un concert solidaire au profit de « une chorba pour tous » et de leurs actions de redistribution de repas chauds dans les rues de Paris(6). Nous ne changerons pas le monde, mais la ou l’état n’est que trop peu, nous exprimerons notre mécontentement face à ce manque.

L’action citoyenne ne sera jamais qu’un complément de l’action sociale et à travers elle, c’est la remise en question des politiques publiques défaillantes que nous devons voir. Ce ne doit pas être pris comme une réponse collective institutionnalisée, comme un substitue de l’action publique mais comme un moyen de pointer l’incapacité de nos politiques a répondre au défit commun de la république. L’action citoyenne est un élan fraternel mais la fraternité est ailleurs

…et de la fraternité

Fra-ter-ni-té disait-elle, oui, mais fraternité comme un coup de pied au derrière des tenants de la politique publique, pas comme un modèle d’action sociale.

L’action sociale n’a rien à voir avec la fraternité, elle doit être fondées sur l’égalité des droits à être protégé, soigné, elle doit être structurée, pensée ensemble.

La Fraternité en 1789, c’était sur les barricades lorsqu’il a fallut construire la république dans un élan fraternel, oui, j’ai vraiment l’impression que c’était mes frères.

La fraternité aujourd’hui c’est de défendre ce pourquoi nos frères ont combattu naguère et d’exiger que tous les citoyens soient considérés comme richesse de la nation.

Patrice. S, pour consart
Educateur de prévention spécialisée (7)
Secrétaire de consart(8)

1) Source rue89  : Article 43 du Projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure. Février 2008
 http://www.rue89.com/files/20080129...

2) Source BVA : 6 novembre 2008

3) Source : Etude INSEE 2001 et dossiers d’étude CNAF : Trois décennies d’estimation du nombre de SDF dans la presse par Julien Damon. Recherches et prévisions N°60 – 2000
 http://www.caf.fr/web/WebCnaf.nsf/0...

4) Sources :
 http://www.mortsdelarue.org/

5) La citoyenneté est le fait pour une personne d’être reconnue comme membre d’une cité (d’une nation) et d’avoir le droit de participer à sa vie politique.
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Citoye...

6)BODEGART à GLAZART , Paris. Le jeudi 26 février 2009, Concert solidaire au profit de « une chorba pour tous » infos :
http://www.consart.canalblog.com/
http://www.chorbapourtous.org/
http://www.glazart.com/

7) Prévention spécialisée :
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%...

8)Consart, organisateur d’évènements solidaires :
http://www.consart.canalblog.com/
http://www.myspace.com/association_consart

*Ce texte libre s’appuie d’actualités et de lectures variées ainsi que d’une conférence donnée pour le CFPES-CEMEA Idf par Michel Chauvière, directeur de recherche au CNRS.

888888888888888888888888888888888

RADIO LIBERTAIRE
Emission spéciale en direct
Ça booste sous les pavés
Présentation du Concert BODEGART
Le Vendredi 20 février 2009
22h30 à 00h30

En présence des artistes, du Glazart, de "une chorba pour tous" et de Consart. Suivi d’un débat autour des personnes en grande difficulté sociales, Avec des usagés des centres d’accueil, des travailleurs sociaux et membres d’associations.

F.M - Paris 89.4 Mhz ou liens Internet
http://ecoutez.radio-libertaire.org:8080/radiolib.m3u

Consart,
organisateur de concert solidaire
Présente

BODEGART à GLAZART

Un concert solidaire exceptionnel au profit de l’association "Une chorba pour tous" et de leurs actions de redistribution de repas chaud auprès des personnes sans domicile fixe à Paris

Le jeudi 26 Février 2009
De 19h à 3h

Entrée 10 euros

GLAZART
7/15. Av. porte de la villette – Paris 19
M° Porte de la villette (sortie n°4) - Bus PC2 et PC3
Borne Velib – Borne Taxi – Parking Gratuit
 www.myspace.com/glazart
infoline : 01 40 36 55 65

+ d’infos :
 www.consart.canalblog.com

Avec

NEON FOREST
Une expérience electro rock, une formule musicale originale, émotive et sanguine.
 http://www.myspace.com/neonforest

PAT LEPIRATE
Musique électro rock a la fois destroy et raffinée, autant suave que brute aux multiples influences (Motley, MC5, Blondie)
 http://www.myspace.com/patlepirate

THINK TWICE
Le groupe Franco irlandais clash, The street) régale avec sont nouvel album « Coco killed me », mariage entre électro, punk et funk
 http://www.myspace.com/thinktwicehome

MAN & MAN
De la heavy pop au ghetto rock, Man & Man, c’est le rêve américain à la portée de la main
 http://www.myspace.com/lecrewmanandman

Restauration sur place à partir de 2euros - snacks,
Chorba, Tielles sétoise brick à la viande,
Galette salée, pâtisseries orientales...

Stand associatif et merchandising

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