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Sommet de l’OTAN : Strasbourg transformée en forteresse pendant 48 heures

Publie le mercredi 1er avril 2009 par Open-Publishing
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Avec des milliers d’hommes, des batteries anti-missiles et des hélicoptères, la mobilisation sécuritaire est maximale à Strasbourg, à l’approche de l’arrivée des 26 chefs d’Etat et de gouvernement invités pour le 60e anniversaire de l’OTAN et de leurs délégations.

Dès jeudi en début de soirée jusqu’à samedi en fin d’après-midi, le centre-ville sera totalement inaccessible à toute personne ne disposant pas d’un badge. Ce sera zone rouge autour de la cathédrale flanquée du Palais des Rohan où le président américain Barack Obama doit s’entretenir samedi à 11h avec Nicolas Sarkozy. Ensuite M. Obama et son épouse Michelle doivent recevoir des Strasbourgeois, en particulier des jeunes.

La zone rouge est encerclée par une large zone orange où, là encore, seuls des points de passage pour piétons résidant dans le quartier seront ouverts mais contrôlés.

L’hôtel Hilton, proche du Palais des Congrès et du Parc des Expositions, est lui aussi investi par les agents de sécurité, mais plus précisément par la délégation américaine qui, avec le président Obama, occupera les 245 chambres. Fort Hilton, pourrait-on dire, avec quelque 900 conseillers, gardes du corps et agents très spéciaux. Ces derniers ont fouillé l’établissement depuis le mois de février.

Le sommet très franco-allemand puisqu’il se déroule sur trois sites -Strasbourg, Kehl, la ville quasi-jumelle, érigée sur l’autre rive du Rhin, et Baden-Baden, ville thermale mondialement connue- est l’objet de mesures de protection hors normes qui contrarient de nombreux habitants.

Pas moins de 9.000 policiers, CRS et gendarmes mobiles du côté français, 21.000 du côté allemand, sans oublier les éléments du GIPN et GIGN, sont déployés pour la face émergée de ce qui est communicable. Des avions de chasse sont par ailleurs prêts à décoller de Dijon. Des batteries anti-missiles sont en ordre, alors que les bases aériennes française de Drachenbronn, près de Strasbourg, et américaine de Ramstein (Rhénanie-Palatinat) située à proximité, sont en état d’alerte. Les écoutes satellitaires sont opérationnelles depuis longtemps.

La surveillance du territoire français -terrestre, fluviale et aérienne- est si importante que 48 chevaux de la Garde républicaine et leur cavalier ont même été amenés pour surveiller les zones inaccessibles des bords du Rhin.

Le ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, venue lundi inspecter le dispositif, a observé que "la tentation est grande d’agir là où les terroristes peuvent avoir la plus grosse médiatisation". Elle a également noté que le "contre-sommet" prévu dans le sud de la ville devrait rassembler "30 à 40.000 contestataires, dont 2.000 représentent un danger de violences".

Ce "contre-sommet", après maintes discussions avec le préfet de région Jean-Marc Rebière, a été installé dans le sud de Strasbourg, à la ferme éducative de la Ganzau, au Neuhof. Du foin, des tentes, des douches et autres sanitaires ont été aménagés par les autorités. Il en coûtera 150.000 euros à la collectivité. Ce village "autogéré" devrait compter, selon les organisateurs, quelque 500 "collectifs" de 23 pays pour 60.000 manifestants espérés.

Mouvances anarchistes et libertaires, mouvements altermondialistes, syndicats, associations et partis politiques veulent empêcher la bonne tenue du sommet, sous des prétextes divers : opposition à l’entrée dans l’OTAN, retrait de l’Afghanistan, etc. Le week-end dernier, Colmar a même abrité un "stage de désobéissance civile" sur le thème "actions directes non violentes ou comment neutraliser une rue". Les manifestants, qui craignent l’infiltration de "forces spéciales françaises", annoncent qu’ils filmeront les événements. Les forces de l’ordre aussi.

Si la majorité des membres de ces coordinations sont des pacifistes, quelques groupes viennent pour "casser" et les autorités s’attendent à "des débordements", "comme à tous les sommets de ce type". Les plus craints, les "black blocs", créés dans les années 1980 à Berlin, et qui ont essaimé, sous le vocable fréquent "d’autonomes". Habillés de noir, formés à la guérilla urbaine, ils agissent en petits groupes pour casser banques et institutions.

Dans ce contexte, la question des secours sera donc primordiale. En effet, outre la sécurité sanitaire classique des Strasbourgeois, 1.000 sapeurs-pompiers et 300 engins de secours seront prêts à intervenir. Des médecins urgentistes de tout l’Est de la France sont alertés, au cas où. Les hôpitaux ont par ailleurs été bien fournis en produits pharmaceutiques indispensables. AP

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