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Sources : le complot terroriste d’août est une ’fiction’ soulignant les échecs de la police

Publie le jeudi 26 octobre 2006 par Open-Publishing

Nafeez Ahmed
Publié le lundi 18 septembre 2006 sur Raw Story

Un expert de l’armée Britannique doute des menaces d’attentat a l’’explosif liquide’ ; le réseau anglais d’AlQaida identifié

Le lieutenant-colonel a la retraite Nigel Wylde, un ancien Officier des services de renseignement de l’armée Britannique, a suggeré que l’histoire du gouvernement et de la police a propos de « la menace terroriste » révélée le 10 Août faisait partie « d’une trame de mensonges et de dissimulation ».

Les officiels americains et anglais ont decrit l’arrestation de 24 suspects, pour la plupart musulmans britanniques, comme un succés retentissant. Treize suspects ont ete inculpes et deux liberes sans suite.

Suivant des organismes de securite, les terroristes avaient prevu de s’embarquer sur 10 avions commerciales et de faire detonner des explosifs liquides hautement volatiles dans ceux-ci dans le cadre d’une operation terroriste spectaculaire. Les explosifs liquides — comme le TATP (Triacetone Triperoxide), DADP (diacetone diperoxide) ou le moins sensible HMTD (hexamethylene triperoxide diamine) - devaient, d’apres certaines informations, être prepares a bord en melangeant ces liquides avec un gel menager a base de peroxyde et etre ensuite mis a feu par un lecteur mp3 ou un telephone portable.

Mais le Lt. Col. Wylde, qui reçut la Queen’s Gallantry Medal pour son commandement dans la Belfast Explosive Ordnance Disposal Unit en 1974, decrit ce scenario comme une "fiction". Mettre au point des explosifs liquides est une tâche hautement dangeureuse et sophistiquée, dit-il, vu que cela requiert non seulement des connaissances pointues en chimie, mais aussi le matériel approprié.

Le thèse du complot « intenable ».

"L’idee que des gens puissent s’asseoir dans les toilettes et simplement melanger ces liquides menagers pour créer une explosion capable de detruire l’avion est intenable", dit le Lt. Col. ,
qui s’est entrainé comme officier specialisé dans les munitions au Royal Army Ordnance Corps à Sandhurst.

Après une période comme démineur en Irlande du Nord, le Lt. Col. Wylde devint officier de renseignements dans l’armee britannique en 1977. Pendant la guerre froide, il collecta
des renseignements comme agent d’ »une unité de liaison » en allamagne de l’est, puis travailla au ministère de la défense afin d’ameliorer ses systèmes de communications.

« A qui est venue l’idée qu’une bombe pouvait etre confectionnée à bord ? Pas à Al Qaida bien sûr. Ca ne marcherait pas. Ben Laden s’interesse a des choses qui marchent, pas a des échecs assurés. « commenta Wylde.

« Cette histoire a ete montée hors de proportion. Les liquides auraient dû être distillés précautionneusement à de basses temperatures, afin de d’extraire les éléments espérés, qui sont très difficiles à obtenir avec la pureté requise. »

Une fois les liquides obtenus, le fait de les mélanger entraine des dégagements de chaleur et dégage une fumée nauseabonde. « Le liquide resultant nécessite ensuite d’attendre plusieurs heures a température ambiante avant de se transformer en cristaux exploitables pour l’explosif. ». Le processus entier peut prendre entre 12 et 36 heures, et est « très dangereux, même en laboratoire, et peut provoquer une explosion prématurée » affirme le Lt. Col. Wylde.

S’ il y avait un complot, ajoute-t-il, « il ne peut pas consisté à produire des explosifs dans les toilettes », car ceci « n’aurait pas fonctionné ». L’élaboration serait vite et facilement detectée. Les fumées dans les toilettes « seraient percues par n’importe qui dans le voisinage ». Cela declencherait inevitablement « l’alarme dans les toilettes et le systeme de renouvellement d’air serait activé. Le pilote a la capacite de vider l’air de l’avion comme mesure anti-feu, en laissant les gens utiliser leur masque à oxygène. Tout cela veut dire que l’attentat serait détecté avant que la queue devant les toilettes prenne des proportions importantes. »

Le silence gouvernemental sur les détonateurs.

Même s’il etait possible de confectionner des explosifs a bord, un detonateur, probablement a base de TATP, serait nécéssaire. « C’est vraiment dangereux et risqué » d’après Wilde. « Car comme la quantité produite est faible, cela blesserait surement l’apprenti terroriste, mais n’endommagerait pas vraiment l’avion, et ne le ferait pas crasher ».

Bien que ce scénario ne soit guere plausible, il a été utilisé pour justifier un nouveau panel de
mesures de securité, qui restreignent en permanence les libertes civiles et suspendent des sections
du Kingdom’s Human Rights Act de 1998. « Pourquoi le public a-t-il été informé d’un pretendu complot dont les autorites savaient, ou devrait avoir sû, qu’il n’était pas faisable ? ».

« Ce n’est pas un probleme nouveau », ajoute-t-il, remarquant que la ’chaussure-bombe’ de Richard Reid devait utiliser ce genre d’explosifs en decembre 2001. « Si cette menace est réelle, qu’a t-il été fait pour développer des détecteurs d’explosifs à base de péroxyde ? »demanda Wylde.
« Ce sont des vraies questions au sujet de la protection du public qui n’ont pas ete évoqués publiquement. Au lieu de cela, nous allons arrêter de plus en plus de gens sans plus de questions. »

Le Lt. Col. Wylde pose aussi des questions au sujet l’enquête criminelle sur les attaques du 7 juillet l’année derniere à Londres. Il note que la police et le gouvernement maintiennent un « silence total » sur les détonateurs utilisés dans les bombes du metro et du bus à Tavistock Square.
« Quelque soit la nature de l’explosif, même du TATP fait maison, le détonateur devant déclencher une explosion est un engin très dangereux a réaliser, requérant un haut niveau de compétences, qui ne peut être acquis tout seul ou sur internet." affirme Wylde.

Le silence du gouvernement sur les détonateurs est « inquietant » dit-il, car la confection de ces objets requiet la participation d’experts en explosifs. Wylde suppose que des gens comme ça devaient être présents dans le pays, ou à l’exterieur, peut-etre en Europe de l’est, où ils pourraient participer au soutien des operations en Angleterre. « En tout cas nous parlons de quelque chose de plus dangereux que de quelques radicaux ici. »

Les espions pointent l’inaction policière contre les terroristes

Les préocupations de Wylde sont reprises par d’autres personnes familières des opérations anti-terroristes britanniques, comme Glen Jenvey, qui est cité dans le livre The Terror Tracker, par l’enqueteur Neil Doyle. Jenvey a travaillé pour differents attachés militaires manipulant des groupes terroristes à Londres et obtint des videos cruciales et des preuves utilisées par la police Britannique pour arrêter le predicateur Abu Hamza al-Masri, qui fut inculpé en Février dernier.

« J’ai controlé de prés les communications de groupes extrémistes musulmans avant et apres le 7/7 et ils sont très inter-connectés. » dit Jenvey, qui est affilié au groupe anti-terroriste VIGIL de Londres. « Nous avons identifié un groupe de leader de 20 a 60 personnes, des precheurs extremistes ayant des connections flagrantes avec le réseau international Al Qaida. »

Jenvey a noté que bien qu’ils soient connus des autorités et surveillé alors qu’ils enfreignent la loi en toute impunité, particulierement lors de sermons privés, la police n’a pris aucune mesure appropriée contre eux. « La police n’a pas besoin de contrôler des centaines de musulmans anglais. S’ils arrêtent et inculpent ces 20 leaders terroristes clé, un coup fatal sera donné à l’extremisme de al-Qaida en GB. Mais ils ne font rien. »

Jenvey designe Omar Bakri Mohammed, un partenaire du terroriste averé Abu Hamza , qui dirige le groupe islamiste maintenant interdit al-Muhajiroun en GB. Bien qu’exile au Liban, Omar Bakri continue de communiquer avec des groupes extremistes en angleterre, que l’on pense être les successeurs de al-Muhajiroun operant sous un nouveau nom, incluant la Saved Sect et al-Ghurabaa. Des sources Britanniques ont confirmé que les poseurs de bombe du 7/7 etaient associés au reseau internet de Omar Bakri , et Bakri lui-même clamait un an avant que la cellule d’al qaida à Londres planifiait un attentat terroriste.

Une enquête de l’unité anti-terroriste du Département de Police de New-York decouvrit que Bakri avait formé 81 groupes et des réseaux de soutien dans 6 pays, la plupart basés a Londres, et alentour, Midlands, Lancashire et West Yorkshire. Au moment ou le secrétaire d’état John Reid decide, en Juin, de proscrire la derniere incarnation de al-Muhajiroun, al-Ghurabaa, le réseau tentaculaire est pleinement fonctionnel et continue d’opérer anonymement, malgre l’interdiction. Le réseau de Bakri s’est récement renommé "Al Sabiqoon Al-Awwaloon".

Jenvey déplore que, en dépit de l’arrestation du prédicateur radical Abu Abdullah, terroriste convaincu successeur de Abu Hamza à la moqué de Finsbury Park, un « groupe de 20 ou plus d’extrémistes opérant autour de Omar Bakri » reste libre. « La police a toutes les raisons d’agir, et ils savent qui ils sont. Le fait de ne pas le faire a seulement exarcerbé la diabolisation excessive de la communaute musulmane. Ces extrémistes ne sont en aucune maniere musulmans, ce sont seulement des terroristes obsédés par la violence. »

MI5, MI6 recruteurs d’extremistes ?

Meme l’arrestation de Abu Abdullah arrivat seulement après que son implication dans le terrorisme ait été largement colportée par les médias britanniques et américains. Le 23 août, il justifiait la mort d’occidentaux et disait au correspondant de CNN Dan Rivers que Tony Blair etait une « cible legitime » pour le jihad. Le Sunday Times remarqua « que les autorités lui laissait la liberté d’agir cinq mois après que la loi interdisant de glorifier le terrorisme soit passée. »

La torture peut avoir été employée pour amener les raids dominicaux de la police amenant l’arrestation de 14 musulmans britanniques, incluant Abdullah. Des sources confirment que l’information vient de détenus du Camp X-Ray à Guantanamo,où les techniques d’ interrogatoire classifiées comme de la torture sont couramment utilisées .

La répugnance à lancer une action decisive contre les leaders des reseaux extrémistes en GB à une longue histoire. D’apres John Loftus, un ancien procureur du departement de justice (US), Omar Bakri and Abu Hamza, comme l’instigateur des bombes de Londres Haroon Aswat, ont été recrutés par le MI6 au milieu des années 90 pour encourager des musulmans à aller se battre au Kosovo. Des sources americaines et francaises de sécurité l’ont confirmé. La relation avec le MI6 pose des questions concernant les relations actuelles de Bakri avec les autorités Britanniques. Exilé au Liban et hors champs de la juridiction britannique, il est effectivement immunisé contre toutes poursuites.

D’autres radicaux liés au terrorisme, basés à Londres, sont aussi liés avec les services secrets. Abu Qatada, décrit comme l’ ambassadeur d’al-Qaeda en Europe, était, un informateur de longue date du MI5, selon des sources Francaises. Des gens a l’intérieur du gouvernement Pakistannais croient de même que Sheikh Saeed, le financier britannique d’al-Qaeda de Forest Gate, ne travaille pas seulement avec l’ ISI, le service secret militaire Pakistanais, mais a été aussi récruté par la CIA comme informateur. Saeed, qui d’après certaines informations a envoyé plusieurs centaines de milliers de dollars au prétendu chef des pirates de l’air Mohamed Atta, est actuellement en garde a vue au Pakistan pour le meurtre du reporter du Wall Street Journal, Daniel Pearl.

Omar Bakri se sert régulierement d’Internet pour communiquer du Liban avec ses subordonnés en GB. Le dimanche 3 septembre au matin, Omar Bakri déclara dans un forum qu’il avait été arrété par les autorités Libanaises à la demande des gouvernements US et Anglais, et questionné sur le « complot terroriste ». Bien qu’il refuta toute implication dans le complot, il reconnut que quelques uns des suspects musulmans le connaissaient. Quand on demanda de confirmer si oui ou non Bakri avait vraiment ete arrété à la requête des Anglais, le Foreign Office ne fit aucun commentaire. Bakri dit qu’il était régulierement interrogé par des officiers Libanais sur demande du gouvernement Britannique.

La répugnance visible d’agir contre Bakri et ses associés en GB, est en contradiction avec l’empressement du gouvernement d’agir préventivement afin d’éviter un attentat possible. La
non-volonté de faire connaitre la nature des détonateurs utilisés dans les operations du 7/07 suggère que cette action est bien plus sophistiquée que les autorités ne l’admettent, et que les affirmations sur le complot intérieur sont fausses. Les observations du Lt. Col. Wylde sembleraient indiquer que l’histoire des actions terroristes est manipulée pour des motifs d’opportunité politique.

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Merci à Graham Ennis, Nigel Wylde et Glen Jenvey pour leurs aides au niveau des recherches et pour leur contribution à cet article. Ils ne sont en aucun cas responsables de possible erreur contenu dans cet article. Une version abrégée de cet article est paru dans The Muslims News le 29 septembre 2006.

Nafeez Mosaddeq Ahmed est l’auteur de The London Bombings : An Independant Inquiry (Duckworth, 14,11€) et de La Guerre contre la vérité : 11 Septembre, désinformation et anatomie du terrorisme (Demi-Lune, 19,95€). Il a témoigné devant le Congrès US, à propos de ces recherches sur le terrorisme internationale, en juillet 2005. Il enseigne les Relations Internationales à l’Université de Sussex, à Brighton.