Accueil > Sur le terrain, le front commun ne se brisera pas

Sur le terrain, le front commun ne se brisera pas

Publie le jeudi 11 juin 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Producteurs de lait : « Sur le terrain, le front commun ne se brisera pas »

Par admin ? 10 juin 2009 ?

Pour André Brochut, secrétaire national de la Confédération paysanne, la colère des producteurs va reprendre de la vivacité quand tombera la paye de mai.

Trois semaines après le début du mouvement, les actions contre la baisse du prix du lait payé aux producteurs se poursuivent. L’accord signé la semaine dernière entre le FNSEA, principal syndicat agricole, et le gouvernement recommandent de fixer le prix entre 262 euros et 280 euros les 1 000 litres. Les éleveurs, eux, continuent d’en exiger entre 310 euros et 380 euros.

Au début du mouvement, beaucoup pronostiquaient des débordements de colère en cas de non augmentation du prix payé aux producteurs. En est-on là ?

André Brochut. Non, et c’est même surprenant. Je reviens de Belgique où les producteurs souffrent d’un prix du lait extrêmement bas. Voilà un an qu’il est tombé à près de 200 euros les 1 000 litres. Pour compenser les pertes, certains pensent vendre des terres… Ils continuent de manifester. Mais comme ici - et par ailleurs dans la société - il y a une sorte d’abattement, de résignation face à la crise. Il ne se passe pas rien : nous avons tenu six actions durant la seule journée d’hier. Mais toute la France laitière devrait être dans la rue, et ce n’est pas le cas.

Cela dit, tout le monde n’a pas encore réalisé ce qu’implique l’accord signé la semaine dernière. Sur le papier, la tonne de lait passe de 210 euros en avril à 280 euros. Certains se disent : 70 euros, c’est toujours cela de pris… Mais il s’agit-là d’une moyenne annuelle. La paye de mai, qui doit être versée la semaine prochaine, sera bien plus basse (1). La colère va reprendre du souffle.

Les syndicats faisaient jusqu’alors front commun. L’accord signé entre le gouvernement et la FNSEA divise-t-il les producteurs ?

André Brochut. Sur le terrain, le front commun ne se brisera pas. Il en va autrement des appareils. La FNSEA, syndicat majoritaire, martèle que tout ce qui arrive est la faute de la grande distribution qui pressure les producteurs. Elle propose par ailleurs une gestion privée du problème, via des contractualisations entre producteurs et entreprises laitières.

Nous, nous disons que la source du mal réside dans la surproduction laitière et que seule une gestion publique permettra de juguler cette crise. L’an dernier, la baisse sensible des stocks sur le marché mondial a fait flamber les prix. L’Europe a voulu profiter de cette aubaine. Elle a poussé sa production. Résultat : l’offre est supérieure à la demande et les prix s’écroulent.

Peut-on revenir rapidement à un « juste prix » du lait ?

André Brochut. On peut écouler les stocks de poudre de lait via la filière animale. Mais cela n’aura pas de sens si l’on continue de produire autant. Des quotas européens doivent impérativement être établis. Le nouveau Parlement doit se saisir de ce dossier dès sa prise de fonction.

(1) Le printemps est une période d’abondance laitière durant laquelle le prix du litre est traditionnellement plus bas que le restant de l’année.

sources : Entretien réalisé par Marie-Noëlle Bertrand, www.humanite.fr,

http://www.7h10.com/2009/06/10/producteurs-de-lait-«-sur-le-terrain-le-front-commun-ne-se-brisera-pas-»/

Messages

  • « S’il est une chose que les agriculteurs n’aiment pas, c’est d’être délogés à coups de grenades lacrymogènes », lance Laurent Kerlir, le président de la FDSEA du Morbihan, présent à la manifestation de Saint-Gérand. « Les gens veulent en découdre et ne pas en rester là ».

    Le ton est le même devant la plate-forme LIDL à Guingamp où Jean-Jacques Poezevara, le président de la FDSEA 22, explique que « les producteurs n’ont rien à perdre ».

    Au Relecq-Kerhuon, devant la Scarmor, Thierry Merret, le président de la FDSEA 29, indique que « les producteurs sont prêts à rester aussi longtemps qu’il le faudra ».

    Présent lui aussi à Guingamp, Olivier Allain, le président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, constate « qu’il est de plus en plus difficile de tenir les troupes, les gens viennent d’eux-mêmes manifester, même des non-syndiqués ».

    La crise va même jusqu’à rapprocher les syndicats agricoles, plus habitués à s’affronter. La Confédération paysanne 22 était présente, hier, à la manifestation de la FDSEA à Rostrenen. « Il faut abattre les bannières syndicales pour arriver à un mouvement unitaire, avec aussi la Coordination rurale », explique Jean-Marc Thomas, le secrétaire général de la Confédération paysanne 22.

     Le Télégramme du 11 juin 2009

    • P1015924D966177G_apx_470__w_ouestfrance_.jpg

      Les choses ne vont pas s’arranger, cette fin de semaine. En fait, les agriculteurs de l’Ouest, producteurs de lait en tête, ont anticipé le mot d’ordre de blocage des plates-formes de la grande distribution pendant 48 heures, lancé par la FNSEA et Jeunes agriculteurs pour dénoncer les marges « abusives » des hypers et supermarchés. Depuis dimanche soir, ils harcèlent les grandes enseignes, accumulant les centaines de milliers d’euros de dégâts divers.

      Très critiques avec la FNSEA, qui a signé l’accord sur le lait que ses troupes ont immédiatement balayé, la Confédération paysanne et la Coordination rurale ont rassemblé soixante tracteurs et 400 producteurs de lait, hier, dans les rues de Nantes, avant de se masser devant la préfecture.

      À Alençon, la Confédération a innové. Elle a accumulé devant la préfecture « une petite tonne » de beurre « fabriqué, il y a plus d’un an », en mottes de 25 kg « prélevées » dans un entrepôt privé de Cramenil, qui en abrite 2 000 tonnes. Le symbole pour elle de la surproduction laitière.

      Cela passe par l’Europe

      Parti d’un désaccord entre industriels et producteurs, le conflit du lait s’élargit aujourd’hui à la grande distribution. Et mobilise d’autres filières malmenées par la crise comme les éleveurs de porcs. Les agriculteurs en ont assez « d’être pressés comme des citrons », avec un observatoire des marges et des prix « qui ne fonctionnent pas », remarque Laurent Kerlir, président de la FRSEA Bretagne. Lequel a obtenu une rencontre avec la grande distribution et les industriels, cet après-midi à 14 h 30, à la préfecture de Région à Rennes.

      La FNSEA et les JA exigent plus de transparence. Mais cela ne réglera pas tout. Notamment pour le lait. Il y en a aujourd’hui trop sur le marché. Et ce n’est pas de la faute de la grande distribution. Pour arriver à maîtriser les volumes, cela passe par l’Europe. Pour l’instant, elle fait la sourde oreille.

       Ouest France du jeudi 11 juin 2009

  • RENNES : Manifestation nocturne des jeunes agriculteurs

    Par admin ? 11 juin 2009 ? 

    Mercredi 10 Juin, les rues du centre ville de Rennes ont été animés, vers 22h30 par un convoi de caddies, de pancartes publicitaires de supermarchés, de tracteurs..

    Venus des différentes plateformes de la grande distribution qu’ils bloquent depuis le 9 juin, les jeunes agriculteurs , représentés par la FNESA et les JA , ont tenu à rencontrer le préfet, en cortège et à une heure avancée de la soirée.

    Fort de leur butin, quelques centaines de caddies confisqués aux supermarchés des alentours, les jeunes agriculteurs ont voulu signifier leur mécontentement envers les marges faites par la grande distribution et demandé à être reçu par le préfet en qualité de représentant de l’Etat.

    sources : alter1fo.com

    http://alter1fo.com/manifestation-nocturne-des-jeunes-agriculteurs-7751

    http://www.7h10.com/2009/06/11/manifestation-nocturne-des-jeunes-agriculteurs/