Accueil > Synthèse du FORUM "POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE UNE REELLE POLITIQUE DE GAUCHE"

Synthèse du FORUM "POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE UNE REELLE POLITIQUE DE GAUCHE"

Publie le dimanche 30 octobre 2005 par Open-Publishing

du vendredi 21 octobre 2005 à Pablo Neruda Nîmes

65 participants représentant des associations ( ATTAC, Collectif du 29 mai), des partis (PCF, LCR , PT, Socialistes (PRS), Ecologiste), des militants syndicaux (CGT, CFDT, FO, FSU ) et associatifs (parent d’élève, quartiers), de simples citoyens.

Ce FORUM est à replacer dans l’initiative nationale des « 1000 forums » lancée par le PCF.
Dans le Gard, une première synthèse des 20 forums qui se seront tenus depuis septembre aura lieu le 16 novembre à Pablo Neruda.
Au niveau national, ces synthèses départementales seront regroupées dans un forum national qui aura lieu le 26 novembre.
Cette initiative a vocation à impliquer dans un débat constructif toutes celles et tous ceux, organisés ou pas, qui pensent qu’après l’expression massive du NON de gauche au référendum et face aux attaques accélérées de ce gouvernement ultra-libéral, il est urgent de s’unir autour de l’élaboration d’un réel projet de gauche.

Qu’attend-on de ces forums, pourquoi est- on venu si nombreux ?

Il y a « urgence » !

Nombreux sont les exemples autour de nous, qui rendent de plus en plus insupportable, au quotidien, cette politique ultra libérale : la précarisation du travail, de la vie tout court qui fait que désormais travailler ne met plus à l’abri de la pauvreté, surtout quand on est jeune, femme, ou en fin de carrière.
En France, 12% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La France est-elle en train de devenir « un pays en voie de sous ­ développement » ?

La pauvreté en France et dans le monde : comment ne pas cesser de dénoncer cette conséquence criante du système capitaliste qui fait vivre des milliards de personnes avec moins de 2 dollars par jour. Pour autant le forum sur la Pauvreté et les femmes qui représentent 80% des pauvres n’a rassemblé que 5 personnes et a été annulé.

Une action commune, un besoin d’unité c’est ce qu’appelle le peuple de gauche, face à la force des attaques, et pour lutter contre le fatalisme, le renoncement. En exemple, l’union syndicale, privé / public, qui a contribué au succès du 4 octobre pour la défense des emplois et des salaires.
Agir, construire, car si résister ne suffit pas - « il aura été sûrement plus facile de voter NON que d’élaborer un programme » - il faut débattre, proposer, communiquer et défendre sur le terrain.
Il ne faut pas dissocier la réflexion, de l’action sur le terrain, « on ne va pas attendre 2007 ! ». « Il ne faut pas voter et rentrer chez soi ». « Il faut être des millions à dire haut et fort ce qu’on veut ». « Il ne nous restera plus rien ». « Danger du vote utile. On peut être majoritaire dans les idées et qu’une autre majorité sorte.. »

Il faut s’interroger, interroger nos élus sur leurs actions actuelles notamment dans la région. Il faut qu’une réelle politique de gauche soit lisible...Que fait ou peut faire le PCF par rapport à Frêche ?

Comment associer sur un réel pied d’égalité chaque association, chaque parti quand c’est l’initiative du PCF ?

Il faudrait réfléchir à des assemblées qui favorisent plus les échanges que les interventions ­ monologues ­ en réduisant le nombre de participants, l’étendue des sujets abordés ?
Certains forums fonctionnent déjà autour de thèmes précis à nous de proposer un planning sur ce qui nous intéresse.

Pour la LCR, n’y aurait-il pas risque de cassure entre les partis et les associations associés à ces forums, si seul le PCF apparaît comme initiateur et synthétiseur de notre travail commun, n’est-ce pas plutôt le rôle de collectifs ?

Il faudra veiller à un travail complémentaire et non pas concurrentiel avec les collectifs : « Personne n’a le monopole de rien.. »

Pour les Socialistes qui ont voté NON, il faut continuer à travailler ensemble. On est d’accord sur ce qui s’exprime ici, on est capable de faire un programme qui nous rassemble. Mais il faut continuer à travailler à l’intérieur de nos organisations respectives et à l’extérieur, collectifs, forums...

Pour ATTAC, sa participation à ces forums doit aider à l’élaboration d’idées et contribue à son action pour une éducation populaire, elle n’est en rien un soutien à un parti.

Pour le Parti des Travailleurs, ce travail peut être associer à la demande d’une assemblée constituante qui permettrait au peuple de redéfinir clairement ses valeurs de base et de se réapproprier la démocratie.

Perspectives électorales de 2007, alliances : problèmes d’actualité ou non ?

Qui sera porteur de ce projet ­ programme de gauche, au nom de qui, pour quelles échéances ?

Il semble important d’avoir à l’esprit que notre travail aura une issue politique et accepter les questions qui en découlent.
Il faut pour la LCR dès à présent se poser la question des alliances au risque d’être de nouveau mis au pied du mur à la veille de choix électoraux, surtout éviter l’impasse et la déception. Regarder ce qui se passe en Allemagne et en Italie.

Pour d’autres les alliances ne sont pas importantes, pour le moment du moins, c’est le contenu qui est fondamental. Il ne faut pas s’arrêter aux gens qui ont voté NON.

Elaborer un programme, et comment l’appliquer (moyens financiers, support des luttes, des mouvements sociaux) ?

Pour autant ces questions « d’appareils » restent creuses si le contenu ne suit pas !

Un programme définissant un « socle commun », un « minima », est un préalable, un outil indispensable à notre action.
Il devra dire ce qu’on veut et comment on peut l’obtenir. L’étude des moyens financiers, législatifs... de sa réalisation doit être un souci majeur, pour garantir sa lisibilité et sa crédibilité.

Il ne pourra rien à lui seul, sans l’action des luttes, l’action militante pour informer et communiquer.

Un camarade propose que le-la candidat-e futur-e qui serait amené-e à défendre notre projet, s’engage sur des points tels que la convocation d’une constituante pour mettre fin aux pouvoirs exorbitants du président, la remise en état de tous les acquis sociaux attaqués depuis 83, le transfert des crédits militaires vers le financement des minima sociaux....

Une autre intervenante pense qu’on ne peut se contenter de réclamer un retour en arrière : « Je ne sais pas s’il faut renationaliser Renault ! »
Il faut à la fois faire un bilan objectif du passé et élargir nos champs d’action, notamment en insistant sur l’écologie, la maîtrise des ressources (eau, énergie, énergies renouvelables), en ayant une réflexion sur les transports (distances entre lieu de travail et domicile, transports en communs, ferroutage...), sur l’impact d’une politique environnementale et écologique ambitieuse, sur nos dépenses de santé.

Propositions

Il est difficile de dresser un catalogue, mais il est apparu urgent d’avoir une réflexion et une action communes sur certains thèmes d’actualité, ou de porter plus large.

Comment construire des rapports de force réellement à gauche poussés par les luttes sociales avec des perspectives politiques ?

Construire un contenu, un programme, concret, dans le respect des différences, à porter tous ensemble auprès de la population, qui devra le soutenir, le contrôler et exiger son application.
Le forum étant un lieu d’élaboration, faire un planning de travail pour dégager des lignes forces dans l’union et la solidarité. Echanger sans discours d’initiés afin d’être compris de tous.

Rendre plus offensives, audibles et communicatives nos manifs dans une dynamique de gagnants

Comment dans nos collectivités locales résister au pouvoir central et peser sur la gauche majoritaire et social-libérale ?

Convoquer une assemblée constituante pour redonner le pouvoir au peuple.

Comment lutter contre les capitalistes qui ont le pouvoir et qui nous prennent tout ?

Comment affronter la bourse ? Boycotter les financiers et créer une économie locale.

Répartir autrement les richesses (profits et salaires). Les 500 familles les plus riches ont des revenus égaux aux revenus des 415 millions les plus pauvres. Les femmes assument les 2/3 du travail humain et ne perçoivent que le 1/10° des revenus mondiaux.

En France, avec 3 millions d’Euros on relèverait tous les salaires au-dessus de 1000 E.

Donner priorité à l’égalité des sexes comme le préconise l’ONU sur la pauvreté et les femmes qui permettrait de favoriser l’autonomie des femmes et leur éducation, de réduire la pauvreté, la faim, d’améliorer la santé et de réduire la mortalité infantile, stimulerait la croissance et le développement durable.

Réduire les dépenses militaires au bénéfice du social et du développement
(Le rapport de l’ONU sur la pauvreté souligne que 69 milliards sont donnés aux pays pauvres par les pays riches, qu’il en faudrait 135 pour 2006 afin d’éradiquer l’extrême pauvreté et tandis que 1000 milliards sont attribués à la défense militaire)

Réquisitionner les logements inoccupés (2 millions en France, 11 000 à Nîmes correspondant à peu prés à la demande)

Lutter contre la casse sociale dans les entreprises qui affaiblit la capacité de résistance des salariés aux niveaux institutionnels, politiques, professionnels.

Défendre le code du travail avec le souci constant d’unir salariés public-privé dans la lutte. Le dilemme comment partager le travail quand il se fait de plus en plus rare ?

Renationaliser toutes les entreprises privatisées et remettre en place tous les acquis de la Résistance, les contrôler, les démocratiser, les développer en fonction des besoins nouveaux.

Défendre des services publics de qualité, réhabiliter le rôle de l’Etat garant de cette égalité d’accès. (L’école maternelle française, unique au monde, est dilapidée dans le silence, comme la poste)
Créer des services publics nouveaux : logement, eau, la petite enfance, souvent oubliée (revendication féministe)
Les services publics doivent avoir le monopole et être mis hors concurrence.
Affirmer, voire élargir les secteurs hors AGCS (santé, éducation, énergie, eau, ...)

Insister sur l’écologie, l’avenir de la planète, le développement durable, l’exception culturelle.

Défendre une réforme fiscale qui taxe plus les riches et exonère plus les petits et moyens revenus.

Dénoncer les réformes fiscales locales (poids de la décentralisation, LOLF) et nationales (ISF).

« Nos élus de gauche sont contre mais l’appliquent. Il faut revenir à une décentralisation pour l’EGALITE. »

« Des citoyens(nes) assistaient pour la première fois à une réunion politique, et ont participé pour la première fois à une manif. Elles et ils ont pris la parole. D’autres renouaient après beaucoup de désespérance, ils espèrent ne pas être déçus. »

« 75% des politiques étaient pour le OUI, 55% du peuple a dit NON avec nous. »

« L’espoir est à nouveau permis. Ce qui nous paraissait impossible est devenu possible. Faisons le partager ! »