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TEMOIGNAGE : la mort de Shadi

Publie le mardi 26 octobre 2004 par Open-Publishing
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de MAURIZIO GALVANI

"C’est avec une grande douleur..." : avec ce préambule, une lettre que nous a envoyée le docteur Abu Khousa Abdalhad, médecin responsable du Medical Relief palestinien nous a annoncé la mort de Shadi Naim Khalil Abu Anza. Shadi - qui avait à peine douze ans - avait été "adopté", il y a environ un an, par ma femme et moi-même, par une adhésion au projet Gazzella, destiné expressément à venir en aide aux enfants et aux adolescents palestiniens, le plus souvent frappés et blessés "accidentellement" par l’armée israélienne, même s’ils sont innocents.

Nous n’avons jamais connu personnellement Shadi : l’unique contact avec lui a été une photo que nous ont remise les volontaires de Gazzella. Nous savions seulement qu’il vivait à Rafah avec sa famille, composée de onze personnes. Nous ne savions pas, mais nous subodorions que quelque chose pouvait toujours arriver à Shadi (comme du reste à ses autres congénères) étant donné qu’il vivait sous l’enfer de l’occupation israélienne. Malheureusement ce que nous craignions a eu lieu et la terrible nouvelle est arrivée : Shadi Naim Khalil Abu Anza a été tué en même temps que deux autres camarades, dans des circonstances encore peu claires, durant la dernière offensive, dévastatrice, contre Gaza et Rafah.

Les volontaires de Gazzella, par l’intermédiaire de leurs contacts, nous font aussi savoir que les premiers à payer le prix de cette absurde occupation sont justement les enfants et les adolescents, frappés éventuellement alors qu’ils sont simplement en train d’aller à l’école - sur 250 blessés au Nord de la Bande de Gaza, la plupart sont en effet mineurs. Pas seulement. Les enfants palestiniens deviennent tout d’un coup orphelins - quatorze enfants insérés dans le projet Gazzella n’ont plus de parents ; d’autres sont disparus après la destruction de leur maison ; d’autres encore se sont enfuis, en proie à la terreur, avec leur famille. Pour d’autres encore, des centaines d’enfants et d’adolescents soutenus par Gazzella, il n’est plus possible de les contacter et l’on n’a plus aucune trace d’eux. "La seule vraie joie - racontent les volontaires de Gazzella - a été l’opportunité offerte à 47 enfants palestiniens blessés de prendre part, en juillet dernier, à des camps d’été".

On ne peut même plus entrer dans l’enfer de Gaza, le gouvernement Sharon ne veut pas de témoins (étrangers) de ce qui se passe là-bas. Ceci rend plus difficile le travail de solidarité et de soutien en faveur du peuple palestinien.

Dans le cas de Gazzella, deux volontaires italiens sont restés bloqués et ont dû "remettre" leur départ, le médecin responsable de l’Union des comités de secours médical palestinien (Upmrc) les ayant découragés (à cause de la situation risquée). Et toutefois, les volontaires de Gazzella continuent de penser, à juste titre, que l’aide aux enfants, aux familles, aux gens de Gaza, de Khan Younis, Jabalaiya et Beit Hanun est encore fondamentale.

Pour informations sur le projet Gazzella : pergazzella@katamail.com et

http://www.gazzella-onlus.com/ tel-fax 0686326642

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/23-Ottobre-2004/art48.html

Traduit de l’italien par karl et rosa