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Terrorisme : le réacteur EPR vulnérable à la chute d’un avion de ligne ?

Publie le lundi 22 mai 2006 par Open-Publishing
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de Christophe Olry

Si l’on en croit un document classé "confidentiel défense", mis en ligne par Greenpeace et le réseau Sortir du Nucléaire le 17 mai, le réacteur de Flamanville n’offrirait pas de garantie suffisante en matière de sécurité. En effet, contrairement à ce qu’affirmait Areva, sa structure pourrait ne pas résister à la chute d’un avion de ligne...

Un document classé confidentiel défense mis en ligne

L’affaire a éclaté le 16 mai dernier, lorsque le porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire, Stéphane Lhomme, a été interpellé par une brigade de la DST. Pour quel motif ? Détention illégale d’un document classé "confidentiel défense" portant sur la capacité du futur réacteur EPR à résister à une attaque terroriste de type 11 septembre 2001- crash d’un avion civil sur la structure.

Après plus de quatorze heures de garde à vue, de recherche et de perquisitions, le porte-parole a été relâché mais, considérant qu’il s’agissait d’une atteinte au droit à l’information des citoyens français, Greenpeace et le réseau Sortir du Nucléaire ont choisi de mettre en ligne le document recherché par la DST : "nous nous élevons pour que cessent les attaques contre le droit à l’information des citoyens dans notre pays et la répression des opposants. C’est aujourd’hui ceux qui dissimulent les informations qui devraient être poursuivis." Ce faisant, les membres de ces associations à l’origine de la démarche encourent tout de même 75.000 euros d’amende et 5 ans de prison...

En l’espace d’une journée, le document a été téléchargé par plusieurs milliers d’internautes. Aujourd’hui, il est relayé par 40 sites Internet ; parmi eux, des associations écologiques, des personnalités politiques des Verts, mais également les Editions Le Souffle d’Or et Yves Michel, ainsi que la Présidente de la sous-commission des Droits de l’Homme au Parlement Européen, Helène Flautre.

L’expertise du document

Pour analyser le document, Greenpeace a fait appel à un expert britannique indépendant, John Large. Celui-ci a présenté son rapport le 19 mai. Le constat est sévère : « Ce document est secret, non parce qu’il révèle des détails hautement sensibles pour la sécurité, mais parce qu’il manifeste un manque presque total de préparation pour se prémunir contre une attaque terroriste. »

Selon John Large, le projet du réacteur EPR avait été conçu pour respecter les recommandations américaines remontant à 1991 et consistant à protéger les réacteurs nucléaires contre la chute éventuelle d’un avion militaire. Si l’on en croit l’expert indépendant, le groupe Areva se serait contenté d’extrapoler les conséquences d’une chute d’avion commercial à partir de celles d’une chute d’avion militaire. Deux événements qui, selon lui, ne sont pas du tout du même ordre : le poids d’un avion civil et sa charge en kérosène peuvent être dix fois supérieurs à ceux d’un avion militaire.

De son côté, Areva dément les accusations de Greenpeace.

La diffusion de ce document confidentiel a relancé le débat relatif à la sécurité de l’EPR et a montré une nouvelle fois qu’Internet est un vecteur d’informations aussi souple que difficilement contrôlable...

http://www.futura-sciences.com/news...

Messages

  • A Paris et à Bruxelles, il faut bien reconnaître qu’une grande partie de la classe politique est un peu sourde et autiste quand il s’agir d’écouter les aspirations du peuple.
    En ce qui concerne les réacteurs EPR, les plans de construction sont prêts depuis fort longtemps. Des sommes importantes ont été engagées.

    OGM, EPR, Plutonium, armes lourdes et légères, mines antipersonnelles, lasers aveuglants en Irak, ou obus enrichis à l’uranium appauvri. Ce sont le complexes sécuritaires et industriels qui dirigent. ils sont appuyés par une part non négligeable de la bourgeoisie et de la grande bourgeoisie en mal de sécurité et arcboutée sur ses vieux réflexes.

    Chaque année dans le monde, des milliers de tonnes de plutonium sont produites. La France est un pays très bon importateur de déchets nucléaires.
    Il faut savoir qu’un seul milligramme de plutonium constitue un poison extrêmement puissant pour l’organisme humain lorsque celui-ci est ingéré. Et la demi vie de ce radioélément est de 24000 ans. Il suffit d’une compression des futs de stockage qui contiennent les billes de verre pour que l’élément se répande dans le sous sol.
    A terme, les centrales elles-mêmes devront être démontées et enfouies car tous les matériaux ayant été en contact avec des substances radioactives sont contaminés durablement. Stocker, enfouir, cacher, dissimuler on ne sait faire que cela. Le démantèlement des centrales existantes risque de coûter très cher. Le budget n’a pas été prévu pour cela, un peu comme pour les retraites.

    Comme pour toutes les autres catastrophes écologiques qui se préparent ou qui sont plus ou moins dissimulées, ce sont les enfants qui paieront la note.

    Ceux qui sont impliqués dans des projets industriels ou qui appartiennent à la droite n’ont aucun intérêt à ce que leurs plans soient bouleversés. Cela dit et à leur décharge, nous sommes tous un peu responsables de cet état de fait. Peu d’entre nous en Europe sont restés à l’écart des mirages de la grande société de consommation qui nous comble de bonheur. Sans vouloir retourner à la préhistoire, il est urgent de construire un mode de vie alternatif qui épargne ce que nous avons de plus précieux à savoir la biodiversité et la biosphère.
    A nous de proposer un projet alternatif solide qui puisse convaincre une majorité de personnes qu’il est possible de construire le futur autrement. Les solutions existent.

    mncds