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Toulouse : des ex-responsables de sécurité israéliens font la leçon au Raid

par Toulouse

Publie le samedi 24 mars 2012 par Toulouse - Open-Publishing
6 commentaires

D’anciens responsables militaires et de sécurité israéliens critiquaient vertement vendredi la gestion de l’assaut de Toulouse par la police française, qui a échoué à capturer le suspect vivant, malgré le temps et la latitude considérables dont elle a disposé.

"Qui attend 30 heures quand il n’y a pas d’otages ? Toute l’opération ressemble à une démonstration de stupidité", assène Alik Ron, ancien chef de l’unité d’intervention de la police israélienne et des forces spéciales des parachutistes, cité par le quotidien Maariv.

"Je présume que l’ordre était de le capturer vivant, mais il y a une limite. On ne le laisse pas pendant 32 heures en lui donnant un téléphone pour parler au monde entier et le transformer en chahid (martyr en arabe, NDLR) et en héros", vitupère-t-il.

Le Raid, l’unité d’élite de la police, n’a pas su utiliser les moyens de "ruse et de dissimulation" et ainsi permis à Mohamed Merah de garder l’initiative, affirme dans une analyse publiée par le Yediot Aharonot un ancien officier des forces spéciales, Lior Lotan, qui dirige un centre de recherche sur le terrorisme.

"L’objectif n’était pas compliqué : un appartement, un fugitif isolé, pas d’explosifs, pas d’otage, dans une zone qui n’est pas un territoire ennemi ou un champ de bataille mais qui permet aux forces de sécurité de se déployer à leur guise", énumère-t-il, sous le titre "Echec opérationnel".

"Ou bien il y a eu un problème dans la planification de l’opération, ou ils ont dû passer à l’action avant d’avoir terminé tous leurs préparatifs", conclut Lior Lotan dans le plus vendu des quotidiens israéliens.

Un ancien officier des commandos, Uri Bar-Lev, considère que "ce n’est pas comme cela que se comporte une unité professionnelle pour combattre le terrorisme", dans le Maariv.

"Mais il n’est pas juste de notre part de leur adresser des critiques. Ils n’ont pas le professionnalisme et l’expérience que nous avons accumulés en affrontant le terrorisme", renchérit-il.

Les forces spéciales israéliennes se sont retrouvées sur la sellette en 2010 lors de l’abordage sanglant du ferry Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide internationale pour Gaza, qui avait fait 9 morts turcs. Ce fiasco a coûté à Israël son partenariat diplomatique privilégié avec la Turquie, auparavant son principal allié dans la région.

En revanche, dès le début de la tragédie de Toulouse, les dirigeants israéliens ont rendu unanimement hommage jeudi à l’action de la police et des services de sécurité français, notamment lors du siège du domicile du tueur présumé de sept personnes, dont trois enfants et un enseignant d’une école juive de Toulouse.

"Les Français agissent avec force et intelligence. Toutes les institutions, du président aux services de sécurité, se sont mobilisées pour arrêter et traduire en justice le tueur", a affirmé le ministre de la Défense Ehud Barak à la radio publique, avant l’annonce de la mort de Mohamed Merah.

Interrogé sur la manière dont les autorités françaises géraient cette épreuve de force, M. Barak a estimé qu’il faut "leur accorder du crédit. Les autorités françaises font les choses comme il faut et nous n’avons pas à les juger de loin sans connaître tous les détails".

http://www.lepoint.fr/societe/toulouse-des-ex-responsables-de-securite-israeliens-font-la-lecon-au-raid-23-03-2012-1444391_23.php

Messages

  • Moi, si j’étais agent de la sécurité dans cette action, j’aurais attendu le temps nécessaire qu’il s’affame bien et finisse par tomber de fatigue et de sommeil pour se faire capturer sans aucune résistance, avec juste un peu de gaz soporifique, mais la précipitation des responsables de sécurité n’a pas su garder l’intelligence de laisser le fruit mûr tomber de l’arbre pour ensuite simplement le cueillir.

  • Il y avait surtout une forte volonté gouvernementale pour que le tueur ne puisse pas rendre des comptes à la justice, aux victimes et au pays. C’est aussi une nouvelle atteinte à la démocratie : un abus de pouvoir, digne d’une dictature. cela rappelle aussi, les règlements de comptes sanglants du Service d’Action Civique de Pasqua, à la différence que le SAC était une milice privée au service du pouvoir gaulliste des années 70, composée de truands. Aujourd’hui, ce sont "nos" moyens de police républicains qui semblent avoir été utilisés au service de magouilles d’Etat. La présence constante et les interventions médiatiques de Guéant à Toulouse, "court-circuitant" toute action de justice montrent bien qu’il y avait des choses à cacher.
    Enfin, pourquoi personne ne relève le caractère d’exception et d’opacité de l’institution de la "justice anti-terroriste." Encore une arme de gros calibre entre les mains de l’Exécutif ?

  • les criminels sionistes n’ont aucunes leçons à nous donner ! qu’ils se les gardent pour exterminer le peuple Palestinien dans le plus grand silence....

    • les criminels sionistes n’ont aucunes leçons à nous donner !

      Leçon à qui ?

      Cette affaire est particulièrement tordue et on peut penser que c’est le politique bien plus que le Raid qui est à incriminer.
      Que faisait donc Guéant sur place car le fait que cet événement survienne en pleine campagne présidentielle et au bon moment pour le candidat mal placé pourrait aussi relever d’un hasard heureux mais la présence de ce personnage inquiétant n’est pas fortuite ?
      Pourquoi Guéant a-t-il d’abord déclaré que Mohamed Merah s’était tué en tombant du balcon avant de revenir préciser qu’il avait reçu une balle dans la tête et en oubliant les 20 ou 30 autres ?

      La surprise du RAID est assez incompréhensible venant de policiers surentrainés mais s’explique mieux si on ne leur a pas laissé le choix du moment.
      On peut analyser "la leçon sioniste" comme permettant de dédouaner le politique : Le Pouvoir avait ordonné de prendre le "tueur" vivant, mais le Raid n’a pas été à la hauteur. Quel dommage !

      Il faut une enquête de magistrats ou d’une commission indépendante car nous ne savons rien d’autre que ce qu’on a bien voulu dire et le principal témoin est mort.
      Qui peut affirmer que les bandes de vidéo- surveillance permettant d’identifier le tueur sont en sécurité ? (personne n’en parle ??!!)

      Or, entre autres détails, on a évacué bien vite les témoignages selon lesquels le tueur de Toulouse était trapu, portait un tatouage ou une cicatrice sous l’œil et avait les yeux bleus. (Une femme que le tueur a bousculé et un enfant de l’école juive)

      Au hasard, je rappelle que, dans un autre registre, l’Affaire BOULIN date de 1979, et 33 ans après ...
      En 2045, ceux qui auront survécu en sauront-ils plus ?

  • L’arrogance israélienne dans toute sa splendeur, bien appuyée sur un mépris des arabes affleurant et l’affirmation implicite que les lois, la justice ou la dignité humaine, même et surtout par rapport à un criminel, n’ont aux yeux des politiques, militaires et barbouzes de ce pays aucune valeur.
    De toute façon ces praticiens avérés de l’assassinat ciblé ont n’ont à donner aucune leçon à quiconque, mais tout à apprendre en matière de démocratie et de mémoire.

  • Que l’on aime ou pas le renseignement israëlien, nul besoin de se placer en parti-pris. Ces messieurs sont en droit de donner leur avis et techniquement, il semblerait que ce ne sont plus des enfants de coeur. Dont acte quant aux questionnement.