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Traité européen : Ni mini ni simplifié...

Publie le lundi 25 juin 2007 par Open-Publishing
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Ni mini ni simplifié

On en entend, des inepties, depuis la fin de ce sommet européen. La palme revient quand même à Bernard Kouchner qui, sur TF1, a brandi samedi soir les quelques pages du mandat de négociations adopté à Bruxelles en faisant croire qu’elles remplaceraient les 400 pages de la constitution ! Soit le ministre français des Affaires étrangères croit à ce qu’il raconte et l’on est en droit de se demander comment il a pu arriver aussi haut, en étant à ce point à côté de la plaque. Soit il ment comme un arracheur de dents, dans la droite ligne de ce qu’on a entendu durant la campagne référendaire de 2005, et les Français ne sont pas près de mieux appréhender les enjeux.

Quelques remarques et commentaires :

1. Le mandat de négociations qui a été adopté samedi matin à Bruxelles ne conduira ni à un mini-traité ni à un traité simplifié. Les chefs d’Etat et de gouvernement reprendront l’illisible traité de Nice, ils y inséreront certaines modifications prévues dans le traité constitutionnel, ils en trapperont d’autres et, pour corser le tout, ils ajouteront un zeste de dérogations (pas de droits fondamentaux pour les Britanniques !) et de complexification (deux systèmes de vote cohabiteront pendant trois ans). Le nouveau traité (de Lisbonne ?) sera encore plus compliqué que celui de Nice, alors que les Quinze avaient convenu en 2000 sur la Riviera de « simplifier les traités afin qu’ils soient plus clairs et mieux compris », et noté en 2001 à Laeken que les citoyens demandaient « aux institutions européennes moins de lourdeur et de rigidité et surtout plus d’efficacité et de transparence ».

2. La transparence justement. Ils avaient innové, les Européens, en créant une convention, formée d’élus nationaux et européens, pour plancher sur le renouveau des traités. Les Français et les Néerlandais en ont rejeté le résultat qui en était largement inspiré. Nous voici donc revenus au bon vieux système des discussions de couloirs, des caucus secrets, des dîners à huis clos.

3. A entendre les dirigeants au sortir de leur sommet, tout le monde a gagné. Tout le monde ? Non, l’Europe, elle, a perdu. Les eurosceptiques polonais, britanniques, tchèques et néerlandais ont profité du rejet franco-néerlandais de la constitution pour en détricoter la substance. La leçon de ce sommet ? Plus vous bloquez, plus vous obtenez.

On mesure aujourd’hui toute l’ampleur des "non" français et néerlandais au traité constitutionnel. L’Union a perdu des années. (S.Vt.)

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