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Trois producteurs se partagent le marché français

Publie le samedi 25 octobre 2003 par Open-Publishing

Selon l’hebdomaire Ecran total, chaque semaine, les
productions d’Endemol France occupent le petit écran,
sur TF1, France 3 ou Canal+, pendant 32 heures et 31
minutes. Celles de Tout sur l’écran, la société de
Thierry Ardisson, tiennent l’antenne pendant 7 heures
et 11 minutes, et enfin, la société de Jean Luc
Delarue, Réservoir Prod, s’adjuge 16 heures d’antenne.

Les petits producteurs se désolent de cette situation.
Sous couvert d’anonymat, l’un d’eux dénonce : "Ce
qu’il y a de détestable, c’est que l’affermage ne vaut
que pour les plus grosses sociétés de production."
"Comme France Télévisions n’a pas les moyens de
s’engager dans une surenchère de prix avec TF1, elle a
offert des cases" pour garder ou attirer des
animateurs et des producteurs, confie un indépendant.
Pour avoir "Ça se discute" ou "Jour après jour",
produits et animés par Jean-Luc Delarue, France 2 lui
a aussi cédé des soirées spéciales et des émissions.
Même chose sur France 3 avec Marc-Olivier Fogiel
(Endemol France). Pour avoir l’animateur-producteur et
son émission "On ne peut pas plaire à tout le monde",
la chaîne publique lui a successivement accordé des
magazines, des émissions spéciales et même, un temps,
un jeu par téléphone.

Pour la prochaine saison, sollicité par Canal+, M.
Fogiel a préféré rester sur la chaîne publique. Pour
prix de sa fidélité, il présentera un magazine diffusé
à 20 h 50 le dimanche, dès janvier 2004. Il fait une
bonne affaire. La différence de prix entre un prime
time et une seconde partie de soirée est "du simple au
double", admet Bertrand Mosca, directeur des
programmes de France 3. Soit 122 000 euros à 22 h 30
contre 230 000 euros à 20 h 50. M. Mosca conteste
avoir cédé à des pratiques d’affermage : "C’est moi
qui le lui ai proposé, car France 3 avait un défi à
relever le dimanche soir." Outre son prime time
dominical, M. Fogiel conserve aussi "Le fabuleux
destin de...". Pourtant, M. Mosca convient que "cette
émission n’a pas encore atteint ce que nous
espérions".

A en croire France 2, l’affermage n’existerait pas, ou
alors seulement chez TF1. "Les émissions sont
négociées au cas par cas. C’est la chaîne qui décide
seule de sa programmation", plaide Christopher
Baldelli, directeur général de France 2. Si les
productions de Réservoir Prod ou Thierry Ardisson sont
fortement présentes à l’antenne, c’est parce que leurs
audiences sont satisfaisantes. "France 2 ne négocie
pas d’accords sur des volumes d’affaires", se défend
M. Baldelli.

Les chaînes sont sur le point de trouver le moyen de
réduire les risques d’affermage. Elles ont, dans un
premier temps, créé leur propre pôle de production,
Glem pour TF1 ou W9 pour M6. Et, aujourd’hui, elles
cherchent à devancer les gros producteurs en achetant
des formats d’émission pour les produire elles-mêmes.