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UE, l’"ouverture" avant l’heure

Publie le lundi 15 octobre 2007 par Open-Publishing

"La France nous avait promis, sous la précédente présidence, qu’elle réduirait son déficit à 1,8 % du produit intérieur brut [PIB] en 2008. Mais le nouveau gouvernement a présenté un projet de loi de finance qui reste, avec un déficit prévu de 2,3 %, en deçà des engagements pris.

Nous l’invitons donc résolument à réduire le niveau des dépenses publiques, qui sont les plus importantes de l’Union en proportion du PIB. Je veux croire que la France fera tout, comme l’a dit M. Sarkozy en juillet devant l’Eurogroupe, pour atteindre l’équilibre en 2010."

Il s’agit des propos de Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe dans le Monde du 12 octobre. En ces temps d’"ouverture", il est bon de se rappeler que D Cohn-Bendit, le copain à Kouchner, s’était répandu en louanges, il n’y a pas longtemps de cela, sur ce Juncker. Décidément l’Europe, leur Europe, est un laboratoire des cocktails gauche-droite des plus dangereux pour les chômeurs, les précaires, les retraités, les femmes, les jeunes... Et les quelques divergences de Juncker avec Sarkozy sur le le rôle de la BCE ne changent pas grand chose au grand consensus transfrontières politiques scellé à Bruxelles et à Strasbourg. Grand consensus précurseur de l’ouverture sarkozyenne (en fait cela remonte à bien plus loin, souvenons-nous de Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1994)) : lors du référendum sur la Constitution européenne, l’ouverture s’était faite aux quatre vents de l’échiquier politique français : Sarko, Ségo, Hollande, DSK-FMI, Cohn-Bendit bien sûr, Voynet, Bayrou...c’était "tous ensemble, ouais" pour l’Europe du pacte de stabilité. Or, Juncker est logique avec lui-même, ce pacte passe d’une façon ou d’une autre par la réduction des dépenses publiques !

Alors, même si le non n’a pas tenu ses promesses (quoique bloquer ou ralentir le rouleau compresseur libéral, ce n’est déjà pas mal), le oui aujourd’hui, c’est pire encore : c’est la promesse assurée d’une Europe des fractures sociales toujours plus accentuées. Mais il paraît que le prochain traité sera ratifié par le Parlement !

ANTOINE