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Un cauchemar pendant toute l’année scolaire. Le mur qui sépare entre l’enfant et son école

Publie le jeudi 9 septembre 2004 par Open-Publishing

Contrairement aux élèves qui accueillent la reprise de l’année scolaire avec joie et enthousiasme, Muntaha Awda (13 ans), qui est en 5ème et qui vit à Jbara, à l’ouest de Tulkarm, est très inquiète pour cette rentrée scolaire qui a eu lieu le 1er septembre, puisque le mur sépare entre son domicile et son école, située dans le village voisin Ra’s.

D’habitude, elle faisait deux kilomètres pour arriver à son école, mais après la construction du mur, elle doit en faire 7, et passer par le portail et le barrage de l’armée.

Les élèves de ce village ont connu des moments dramatiques l’année dernière, lorsque le portail qui fait partie du mur se fermait devant eux, les mettant en retard pendant des heures pour leur retour chez eux et les mettant à la merci des soldats, qui ne se privaient pas de les ennuyer.

Les multiples plaintes déposées par les villageois de Jbara aux autorités de l’occupation pour trouver des solutions provisoires aux problèmes des élèves du village, dont le nombre est de 90, ont amener à réserver des bus spéciaux qui les emmènent le matin et les ramènent le soir.

Muntaha, assise sur le banc dans sa classe, dit : "Je réfléchis à ces 9 mois au cours desquels je devrais tous les jours passer par un barrage militaire pour me rendre à mon école et pour retourner chez moi. Ce n’est pas une vie scolaire mais un cauchemar quotidien".

Pour le ministère palestinien de l’éducation et de l’enseignement, le mur constitue le principal problème de l’enseignement cette année, indiquant qu’il sépare des milliers d’élèves et d’enseignants de leurs écoles.

Dr. Ibrahim Abu Hums, ministre de l’éducation et de l’enseignement supérieur a déclaré que les enseignants et les élèves rencontraient des difficultés importantes pour se déplacer, tout au long de l’année scolaire. Il a ajouté : Les multiples barrages sur les routes séparent entre les agglomérations, il y a environ 400 villages en Cisjordanie qui sont séparés des villes voisines. Le mur sépare entre de nombreux élèves et leurs écoles.

Des statistiques du ministère montrent qu ele mur a séparé au cours de l’année dernière 246 enseignants et 3693 élèves de leurs écoles. Mais selon la publication qui a montré ces statistiques, le ministère a procédé à l’ouverture de nouvelles écoles ou de classes dans les lieux séparés.

Les responsables du ministère affirment que ces mesures ont réglé partiellement près de 80% des problèmes posés par le mur, en indiquant que le problème devient de plus en plus critique avec la poursuite de la construction du mur. Ziad Nazem, directeur des relations générales dans le ministère affirme : "Actuellement, le mur est en train d’être construit au nord et à l’est d’al-Quds, dans les régions de RFamallah et d’al-Khalil, et cela va créer des problèmes encore plus graves que ceux que nous avons rencontrés l’année dernière".

Il ajoute : "Moi, personnellement, j’ahbite dans le quartier de la poste, et mes enfants sont scolarités à al-Quds, dans quelques temps, le mur va les séparer de leurs écoles".

La publication consacrée aux conséquences du mur montre des exemples de problèmes et de solutions trouvées à ceux-ci, comme celle des 41 élèves du quartier Za’im d’al-Quds qui étudient dnas l’école de Azarieh, et qui sont actuellement séparées de leur école, après la construction du mur. Le minjistère a loué une construction dans le quartier Za’im pour leur permettre de poursuivre leurs études cette année.

Dans le quartier Walja, dans la province de Bethlehem, une solution partielle a été trouvée pour les élèves du village séparés de leurs écoles qui se situent dans la ville de Bethlehem, en faisant un accord avec l’école de l’URNWA qui est située dans le village pour son utilisation en cours du soir.

Pour d’autres régions, par contre, le ministère n’a pas trouvé de solution, comme pour le village de Jbara où les autorités de l’occupation interdisent la construction de tout bâtiment, y compris les écoles.

Sadeq Mas’oud, habitant du village et directeur d’une école à Tulkarm, a déclaré : plusieurs parties sont intervenues auprès des autorités de l’occupation pour autoriser la construction d’une école dans le village, même la Croix-Rouge internationale et des ambassades étrangèrfes, mais sans résultat".

Il a ajouté : "Le ministère a essayé de mettre des caravanes pour les mettre à la disposition des cours, mais cela n’a pas abouti".

En fait, les autorités de l’occupation empêchent l’entrée de tout matériel dans ce village, et aucune voiture ne peut entrer dans le village sans autorisation. Ces empêchements ont eu déjà des conjséquences désastreuses sur le secteur agricole du village dont vivent 350 personnes. Mas’oud explique : "plusieurs personnes ont arrêté le travail dans ce secteur du fait qu’elles ne peuvent plus accéder à leurs terres et qu’elles ne peuvent faire entrer ou sortir du matériel du village".

"Avant, on pouvait faire venir une voiture de Tulkarm avec 20 shekels, maintenant il en faut cent, si on obtient l’autorisation".

Les autorités de l’occupation ont entièrement enfermé la population des quatre côtés du village, en empêchant la population de se déplacer, sauf avec des autorisations. Les habitants affirment que les autorités occupantes ont récemment refusé de donner une autorisation à un étudiant en deuxième année d’al-Najah (université de Naplouse) de s’y rendre. Abdallah Uthman est devenu prisonnier dans son village, il ne peut s’en aller et se rendre à son université.. Sadeq Mas’oud ajoute : "le déplacement des élèves et étudiants est très difficile. Avant, ils pouvaient atteindre en 5 mn leurs écoles maintenant il leur faut plus d’une heure, et les petits doivent attendre le bus, mais malgré cela, nous continuerons à envoyer nos enfants aux écoles".

Mais les élèves craignent que l’expérience de l’année dernière ne se renouvelle cette année, comme le dit Muna Ahmad (13 ans) : les soldats nous gardaient pendant des heures parfois devant le portail, et il nous est souvent arrivés de rester sous la pluie à attendre, pendant les convois militaires passaient sans s’arrêter". Elle ajoute : "Nous arrivions souvent après quatre heures de l’après-midi chez nous, fatigués et exténués même, et cela a eu des répercussions sur notre travail scolaire, mais nous avions supporté et nous supporterons, nous n’avons pas d’autre choix que de rester chez nous, à la maison, et cela ni nos parents, ni nous, nous ne le voulons..."

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