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Un député UMP propose de rétablir le délit de blasphème

Publie le mercredi 15 mars 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

 http://www.prochoix.org/cgi/blog/20...

Un député UMP veut faire interdire "les propos et les actes injurieux contre toutes les religions"
Vous trouvez ci-join un projet de loi déposé par Jean-Marc ROUBAUD, Député, visant à condamner « Tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche outrageant, portant atteinte volontairement aux fondements des religions, est une injure. »

N° 2895 - ASSEMBLÉE NATIONALE - CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 - DOUZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 28 février 2006.

PROPOSITION DE LOI visant à interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions,

(Renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉE par M. Jean-Marc ROUBAUD, Député.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

La récente polémique sur les caricatures soulève le délicat problème des libertés d’opinion et de la presse face aux libertés de religion et de pensée, qui font elles aussi partie des principes démocratiques de notre pays.

La liberté d’expression ne saurait donner le droit de bafouer, de désinformer ou de calomnier les sentiments religieux d’aucune communauté ou d’aucun État quel qu’il soit. Aussi, la République française se doit, par une proposition de loi, de sanctionner tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche portant atteinte volontairement aux fondements des religions.

L’heure n’est pas à alimenter ou entretenir la discorde par la vexation ou la diffamation, les événements récents le prouvent. Il faut protéger les nations contre toutes les dérives qui nourrissent la haine.

Telles sont les raisons de cette proposition de loi qui se veut une contribution à lutter contre les propos et les actes injurieux pour construire une société fondée sur la tolérance et le respect.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

L’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse est ainsi modifié :

1° Dans la dernière phrase du premier alinéa, après le mot : « imprimés, », est inséré le mot : « dessins, » ;

2° Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche outrageant, portant atteinte volontairement aux fondements des religions, est une injure. »
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion2895.asp

Messages

  • Jusqu’où vont-ils grimper à l’échelle de la connerie ?

    Que vont devenir nos "parbleu, palsembleu, B... de dieu , etc..." ?

    Quand est-ce qu’ils vont excommunier Brassens avec sa ronde des jurons et nous envoyer casser des cailloux à Cayenne puisque c’est le grand bond en arrière, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

    • Et je parie que ce qui va suivre sera le retour de l’amendement Garraud visant à incriminer l’IVG. Sauf que cette fois, ça pourra se faire de manière plus directe. L’UMP pourra même interdire la contraception, le divorce, les relations sexuelles hors mariage, et réprimer toute manifestation pour préserver nos droits en s’appuyant sur cette loi "Tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche outrageant, portant atteinte volontairement aux fondements des religions, est une injure" ...

      N’attendons pas que ce projet de loi passe, mobilisons-nous contre le délit de blasphème !!!

      Faisons circuler la nouvelle et (ré) agissons !

  • ENCORE UN QU’A PAS ENTENDU PARLER DU CENTENAIRE DE LA LAÏCITE !

    À l’UMP on a la veine textuelle en ce moment, à ce qu’on peut voir.
    On n’y sait plus comment faire pour se rendre utile à son prochain !
    Il n’a qu’à aller planter des choux dans son jardin et se reposer : çà lui évitera les fièvres qu’il est en train de chopper avec la monter des températures du CPE, du chikungounia et de la peste aviaire !

    NOSE

  • Ouais c’est pour qu’on est plus le droit de traiter de cons les adeptes de la religion Ultralibérale UMPiène ! :)

  • Faut quand même dire que la gauche bien pensante leur a bien mis le pied à l’étrier en luttant contre la loi sur les signes religieux à l’Ecole.

    • La gauche ? Quelle gauche ? La LCR n’a pas lancé d’appel particulier dans un sens ou dans l’autre. De plus, l’UMP n’avait pas l’intention de renforcer la laïcité qu’elle a commencé de baffouer bien avant la loi Stasi et bien après elle (éviction de la CADAC et de l’APGL et leur remplacement par des orgas cathos au gouvernement, messes à la mort du pape JPII, minutes de silence à l’assemblée nationale, drapeaux en berne, Sarkozy faisant l’apologie des religions dans les banlieues, etc ...

    • Rouge qualifie la loi sur les signes religieux à l’Ecole de discriminatoire. Bensaïd dit, chaque fois qu’un micro est tendu, tout le mal qu’il pense de cette loi. Mais il est vrai que deux courants s’opposent à la LCR sur ces questions entre ceux qui s’accommodaient du foulard à l’Ecole et ceux attachés à la laïcité.

    • Y’a pas que la LCR qui a choyé l’islam. Le PCF, les Verts ont aussi parlé de loi discriminatoire !
      Y’a aussi les piscines à horaires sexués comme chez la mère Aubry à Lille !
      Y’a le PS Valls qui veut en finir avec la Loi de 1905 !
      Et plein de mairies de "gauche" financent de manière déguisée les mosquées.

    • Et Coulomb, à Lyon, qui finance avec l’argent public les colloques de curés, et Lang, qui finance les écoles des curés, et le PS avec son "fait religieux" et Delanoe avec St Nicolas du chardonnet...

      Que ce soit en faveur de l’islam, ou du christianisme, il existe en France une certaine "gauche" s’imaginant, comme au début du 19ème siècle en France, ou aujourd’hui, en Israel et dans les théocraties musulmanes, qu’elle aura besoin des religieux pour gouverner.

      Cette "gauche"-là du PS à la fraction obscurantiste de la LCR, je la combats, comme je combats la droite.

      NI DIEU NI MAITRE

  • Le délit de blasphème existe encore en Alsace-Moselle (où la loi de 1905 ne s’applique pas), article 166 du code pénal, qui prévoit trois ans de prison pour "blasphème public contre Dieu".

    • juste pour info quand les pensées de l’UMP (projet de loi anti-blasphème) et les actes des religieux se croisent...même combat !!!
      aprés je trouve dommage que le site n’est pas relayé cette info...mais comme je viens de le lire à droite à gauche sur le site, il faut se concentrer sur le CPE et la lutte sociale...pour ma part je pense que l’on peut mener plusieurs combats en même temps...surtout que les religions et le capitalisme ont toujours fait bon ménage...
      peut être que certain bien pensant de gauche qui écrivent sur le site vont me me traiter de reliogophobe ou d’islamophobe parce que je relaie cette info et surtout pas envisager de mettre en cause l’islam, dommage !!! parce que les gars qui ont fait ça sont de la même trempe que les cathos intégristes de saint Nicolas du Chardonnet,
      salutations athées et libre pensées
      Alex de Toulouse

      Caricatures : l’affaire rebondit au café
      Libé - Dans un bar parisien, une expo de dessins moquant toutes les religions a été vandalisée.
      par Catherine COROLLER- QUOTIDIEN : jeudi 30 mars 2006

      Les cadres sont restés en place mais ils sont recouverts d’une feuille blanche marquée « censuré ». Mardi après-midi, Marianne, Marika et Zayed, patrons du café la Mer à boire, dans le XXe arrondissement de Paris, ont vu débarquer dans leur établissement une horde sauvage. Les vandales s’en sont pris aux caricatures accrochées un peu partout sur les murs pour une exposition baptisée « Ni Dieu, ni Dieu ».
      Rémi, Siné... Dans leur « café animé », comme ils l’appellent, Marianne, Marika et Zayed organisent rencontres, concerts et expositions. Depuis le 8 mars, ils présentent des dessins de la crème des caricaturistes français : Berth, Charb, Faujour, Luz, Martin, Rémi, Siné, Tignous et Willem, tous collaborateurs de Charlie Hebdo. Toutes les religions sont égalitairement tournées en ridicule. Mardi, en début d’après-midi, Marianne, Marika et Zayed voient arriver « une bande de mômes de 10-12 ans ». Les patrons de la Mer à boire les connaissent bien, ils jouent sur le stade en face du bar et viennent régulièrement réclamer de l’eau. « Ils avaient des barres en acier et des bâtons, raconte Marika. Ils ont cassé quelques cadres. » Patrons et clients s’interposent. Les gamins filent. « Ils sont partis chercher les grands frères », poursuit Marika. En début de soirée, les aînés font leur apparition et semblent conciliants : « C’est pas bien ce que les petits vous ont fait. » Puis soudain menaçants : « Vous êtes ici chez nous, vous devez faire ce qu’on veut. On va aller chercher les Frères musulmans de Belleville, qui vont vous régler votre compte. Nous, on est gentils, mais on vous prévient que le bar va brûler et vous l’aurez bien cherché. » Marianne, Marika et Zayed tentent de faire de la pédagogie, parlent liberté de conscience et d’expression. Peine perdue.
      « Front ouvert ». Depuis l’ouverture de leur bar, en septembre, ça n’est pas la première fois qu’ils sont ainsi pris à partie : « Il y a eu des gens qui entrent en hurlant, et mettent de la musique alors qu’il y a déjà de la musique dans le bar. Puis des tournées non payées. Puis des consommateurs agressés à l’intérieur. Un client qui se prend une chaise en pleine tronche parce qu’il a refusé de payer la consommation de quelqu’un et qui finit à l’hôpital le front ouvert. Là, on a commencé à entendre qu’on n’était pas chez nous. »
      Pourtant, l’affaire est rentable. Le café est superbement situé en face du parc de Belleville. Les habitants de ce quartier très mélangé socialement et ethniquement apprécient le lieu. Selon ses patrons, les agressions n’ont rien à voir avec une opposition bobos-populo, ni Français de souche immigrés. Plutôt au sentiment d’impunité d’une bande qui terrorise le quartier. Et instrumentalise l’islam pour imposer sa loi. Marianne, Marika et Zayed ont prévenu la police, les éducateurs sociaux, la mairie. Sans grand effet pour l’instant. Ils n’envisagent pas de fermer boutique, pour l’heure, mais les événements de mardi les ont laissés sous le choc. Mardi prochain, ils organisent, à 19 h 30, une grande réunion d’information avec les caricaturistes et les habitants du quartier.

      Le bar où les caricatures antidieux enflamment les esprits
      Vifs échanges entre bouffeurs de curé et jeunes musulmans dans un bistrot parisien sur la liberté d’expression.
      par Catherine COROLLER- QUOTIDIEN : jeudi 06 avril 2006

      « Respectez les athées ! » lance une voix. « Vive le cul ! » jette une autre. « J’espère que, ce soir, on va pas se faire attaquer par les bouddhistes », rigole le dessinateur Martin. Mardi soir, à la Mer à boire, café du XXe arrondissement de Paris. Depuis une bonne heure, partisans et adversaires de l’exposition « Ni Dieu ni Dieu », présentée depuis le 8 mars dans le bistrot, s’affrontent. Quelques jours plus tôt, Marianne, Marika et Zayed, les patrons de la Mer à boire, ont vu débarquer des vandales. Des jeunes venus d’une cité voisine s’en sont pris aux caricatures accrochées aux murs (Libération du 30 mars). Exigeant que l’exposition soit enlevée, ils ont menacé d’aller « chercher les Frères musulmans de Belleville » et de brûler le café.
      Pavé. Depuis, Marianne, Marika et Zayed ont déposé plainte et organisé cette réunion d’information avec les caricaturistes et les habitants du quartier. Dans l’intervalle, la tension n’est pas retombée. Mardi, à 1 heure du matin, un pavé a été lancé dans une vitre. Dès 19 h 30, heure fixée pour le début de la rencontre, le bistrot est plein. La foule déborde à l’extérieur. Un micro circule. Le dessinateur Charb rappelle que deux députés UMP « essaient de faire passer une loi faisant du blasphème un délit ». « La démocratie, d’accord, bien, supercool, déclare un jeune encagoulé se disant athée. Vous avez mis des dessins qui choquent certaines personnes à la vue de tout le monde. Un père de famille qui passe ici avec ses enfants, ça lui saute aux yeux. Ce que vous faites là, c’est de la dictature. Vous imposez aux gens de voir ce qu’ils n’ont pas envie de voir. La meilleure solution, c’est que vous enleviez ces dessins. » Huées, brouhaha.
      Le chahut s’amplifie. Un homme qui se présente comme un « citoyen du quartier » prend la parole : « Ces caricatures, je n’ai pas eu la chance de les voir (depuis l’agression, elles sont recouvertes d’une feuille blanche marquée "censuré", ndlr), or, c’est une chance dans la vie que d’être choqué, d’expérimenter la confrontation. » Le chahut s’amplifie. « La liberté d’expression a été censurée par la force », braille un « citoyen pas du quartier ». « Moi, quand j’entre dans une église, je suis choqué en tant qu’athée mais je ne vais pas décrocher la croix pour autant », proclame l’un des dessinateurs. Des représentants de la Mairie de Paris et des mairies d’arrondissement du XIXe et du XXe sont présents. Eux, ils parlent « restructuration urbaine », « vivre ensemble », « respect de la laïcité ».
      Musulmanes. Vers 21 h 30, Marika clôt la réunion. Sur le trottoir, la conversation se poursuit. De très jeunes musulmanes noires discutent pied à pied avec un monsieur. Bien qu’habitant le quartier elles n’avaient jamais mis les pieds dans ce café. Ce soir, elles ont assisté à toute la discussion. « Normalement, ils devaient donner une réponse concrète pour savoir s’ils enlevaient ou non l’expo », dit l’une. « L’expo, ils peuvent la faire, mais ailleurs, dans une pièce fermée. »