Accueil > Une nouvelle dynamique

Une nouvelle dynamique

Publie le samedi 23 mai 2009 par Open-Publishing

Une certaine dynamique entreprise par les Nations Unies depuis le retrait du diplomate hollandais Van Walsum porte beaucoup de notes qui indiquent que le compte à rebours a commencé pour clôre le dossier du Sahara Occidental. En tout cas, c’est l’espoir de la planète entière qui voit dans ce conflit le reflet des plus grandes faiblesses de l’organisation mondiale. Même le Maroc est disposé à contribuer, à sa manière bien sûr, pour trouver une solution qui lui arrange. Ce n’est pas par bonne volonté des responsables marocains, mais, 34 ans après, le Maroc n’a rien gagné si ce n’est 16 ans de sanglante guerre entre deux peuples frères, d’incalculables dépenses pour maintenir une armée de 200.000 soldats, une situation sociale explosive et un peuple de plus en plus conscient de l’absurdité des revendications territoriales marocaines, même si le régime a tout fait pour sauvegarder "l’unanimité" autour du palais pour poursuivre ses tentaives d’imposer le fait accompli de l’invasion et l’occupation illégale du Sahara Occidental.

Le scénario imaginé par Hassan II pour sortir de la crise politique n’est plus valable aujourd’hui que le peuple sahraoui s’est armé avec la légalité internationale face aux manœuvres marocaines qui visent à dévier le principe d’autodétermination de son sens unique : le vote. Le libre choix à travers les urnes, seule solution valable pour sortir à jamais d’un conflit qui a trop duré. Toute tentative de sortie de cette voie amènera forcément à la reprise des armes.

Il y a 34 ans Hassan avait sous-estimé les capacités de ce petit peuple en disant que pour l’armée marocaine, ce ne sera qu’un tour d’exercice de deux semaines et la situation retournera à la normalité. Il était loin de s’imaginer qu’il allait perdre le sommeil à cause des bilans journaliers qui arrivaient du champ de bataille. Encore une autre défaire militaire avec autant de morts, de blessés et d’armement capturé par les combattants du Front Polisario.

Aujourd’hui, son fils, Mohamed VI, est en train de répéter la même erreur. Il croit aussi pouvoir contourner la légalité internationale et étouffer les aspirations des sahraouis. La mémoire du palais royal est décidément trop courte.

Le roi a fait du Sahara un thème de la politique intérieure marocaine. Les revendications des partis politiques, les réformes sociales, la démocratie, resteront encore au coin au nom de la "l’intégrité territoriale" du royaume.

Le sacrifice et la persévérité du peuple sahraoui ont permis de mettre à nu toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement marocain. La proposition d’autonomie a été rejetée par l’ONU. La solution recherchée doit être basée sur le respect de la volonté de la population sahraouie, seule maître de son destin. Toute solution basée sur le principe d’autodétermination sera la bienvenue et le Conseil de Sécurité n’est pas prêt de se prononcer pour une solution unilatérale, comme la proposition marocaine. Cela par respect à la volonté de ce peuple qui a su surmonter tous les obstacles pour empêcher que sa terre soit engloutie par un Etat voyou. Un Etat édifié sur le sang des démocrates marocains, sur les cadavres de Tazmamart, sur des divinités mensongères, sur la misère de la société marocaine, l’argent sale du tourisme sexuel, le clientélisme, la corruption… La liste est longue.

Depuis que cette affaire du Sahara est prise en charge par le Conseil de Sécurité, les surprises, les contradictions, les fuites en avant et le chantage sont devenues monnaie courante du palais. Mais les sahraouis étaient là pour mettre le pendule à l’heure. Malgré le refus français, dans la dernière résolution on a parlé des droits de l’homme. La mention "dimension humaine du conflit" est claire et Ban ki-moon a le droit et le devoir de veiller à ce que le côté humain soit pris en compte. En d’autres termes, le Maroc sera à l’œil pour toute nouvelle violation des droits de l’homme. Le masque porté par le palais va bientôt tomber et alors le monde verra que la réalité est tout à fait différente de ce qu’il croit. Les pays occidentaux ensorcelés par la propagande expédiée par les lobbys promarocains sur les prétendus progrès réalisés par le Maroc en matière de démocratie, droits humains, verront le véritable visage de la monarchie alaouite. Un visage cruel, inhumain, criminel.

La monarchie alaouite, au lieu de se retirer de la politique et de laisser s’installer une culture démocratique et un véritable Parlement, elle a monopolisé tous les leviers du pouvoir de décisions et elle a infantilisé les partis politiques, les béni-oui-oui. Elle a même cru bien faire en pactisant avec quelques anciens opposants, comme Ben Zekri et Herzenni, et d’autres qui ont changé leurs idéaux par quelques plaisirs de la vie. Pourtant, une nouvelle Constitution et un Etat de Droit seraient salutaires et incontournables pour le pays. Il s’agit de faire de la politique autrement. A ce moment-là, toute initiative, y compris l’autonomie, serait plus crédible aux yeux de tout le monde.

Et puisque ce n’est pas ainsi, nous sommes condamnés à défendre nos droits toujours écrasés et violés, nous parant des cuirasses solides pour freiner les prétensions expansionistes marocaines. Des prétensions, on le sait, encouragées par la France, berceau des droits de l’homme et de la révolution sociale.

(Sur la photo, l’armée sahraouie salue la visite de l’envoyé spécial James Baker)

Source : htpp://diasporasaharaui.blogspot.com