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VIRGIN : LE TRAVAIL REPREND MAIS ON DISCUTE QUAND ?

Publie le mardi 21 juin 2005 par Open-Publishing
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La CGT VIRGIN

Ce lundi, après un mouvement déterminé de près de 7 semaines, le personnel gréviste de la logistique Virgin, sis 173 boulevard Mac Donald Paris 19ème, a repris le travail, en signe de bonne volonté et dans l’attente d’un rendez-vous avec Lagardère, notre actionnaire. La direction de Virgin, fidèle à son traitement du conflit depuis le début, a proposé individuellement et non collectivement aux grévistes l’étalement des retenues des jours de grève.

C’est cette même direction qui, durant tout le conflit, a mis en place une stratégie de la tension et de la division sur le site, visant à briser ce mouvement de grève sans précédent dans notre entreprise : présence continuelle d’huissiers et de vigiles, envoi de personnel d’autres magasins pour faire le travail à la place des grévistes et ce au mépris du rappel à l’ordre de l’Inspection du Travail, intervention de la police à plusieurs reprises et jusqu’à l’assignation en référé des grévistes suite au blocage de la logistique du 6 au 14 juin.

De plus, elle a persisté à refuser toute médiation dans ce conflit, pourtant recommandée par le Tribunal, ainsi que la signature d’un protocole de fin de grève, proposée par la CGT, seul syndicat à soutenir les grévistes. Le management de notre enseigne ne sort donc pas grandi de ce conflit, bien au contraire.

Il faut rappeler que ce conflit est parti d’une revendication élémentaire du personnel de la logistique, à savoir le passage de 228 euros à 300 euros de la prime de productivité. La direction de Virgin a donc préféré perdre et dépenser infiniment plus plutôt que de donner l’impression de céder face à des grévistes et à leur syndicat. Il convient de préciser que, depuis maintenant 2 mois, près de 70 % des magasins Virgin ont été secoués comme jamais par des débrayages, en particulier les 7 et 25 mai derniers, motivés par l’exigence de l’augmentation des salaires.

Nous remercions les syndicats, associations et personnalités politiques qui ont soutenu ce conflit. Dans les jours qui viennent, nous demanderons un rendez-vous avec M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour savoir si une telle attitude dans une entreprise du groupe Lagardère est compatible avec l’esprit « éthique et solidaire » des Jeux Olympiques de Paris 2012, dont Lagadère est supporteur officiel.

Gageons que ce mouvement saura se perpétuer et que le mutisme inquiétant et l’arrogance de la direction n’auront qu’un temps. Une soirée de soutien aux grévistes est prévue le 5 juillet prochain.

Messages

  • reçu de AC :

    Une fois n’est pas coutume, libé au service des patrons. L’artiche ne relate absolument pas les condiitions de travail des ouvriers de chez virgin. Parcontre ilibé se fait le porte parole de la DRH. Virgin serait en déficit et mènerait une politique sociale vis à vis de ses salariés. Pourquoi libé ne fait pas état des licenciements abusifs, des salaires de misère, du mépris de la direction qui a refusé de négocier avec les grévistes ?
    Non libé préfere mener une propagande patronale et être le chien de garde de Lagardère et ne rien écrire sur le rapport de force mené par les grévistes. Car être en grève pour un travailleur pauvre, c’est se priver d’une partie de son salaire, que c’est une vie au jour le jour sans fioriture (900 euro par mois de salaire).
    Alors les pleurnicheries de Virgin sur son soit disant déficit est d’un cynisme révélateur sur la politique sociale ménée par virgin qui je le rappelle est une filialte à 100% de Lagardère.
    Chômeurs, rmistes, précaires nous sommes tous dans la m^me galère.

    Les salariés des dépôts de Virgin déposent les armes
    En grève depuis un mois à Paris, ils n’ont pas obtenu le relèvement de leur prime d’objectif.

    Par Jean-Paul ROUSSET
    En grève depuis un mois à Paris, ils n’ont pas obtenu le relèvement de leur prime d’objectif.

    mardi 21 juin 2005 (Liberation - 06:00)

    Ça sent la gueule de bois. Jeudi dernier, on pouvait lire le feuilleton du mouvement de grève des salariés du dépôt des Virgin Megastores parisiens, entamé il y a près d’un mois. Tracts syndicaux, coupures de presse et lettres de soutien, scotchées comme un dazibao sur une grosse benne de chantier, pour se regonfler le moral. Et la visite d’Olivier Besancenot de la LCR en guest star, venu soutenir un mouvement où il voit « un nouveau type de salariés, osant s’opposer à la précarisation ». Mais après plusieurs semaines de hoquets, et un baroud d’honneur avec le blocage du dépôt du 6 au 13 juin, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, saisi en référé par la direction de Virgin, les avait sommés depuis le 13 juin de lever le blocus. Le mouvement s’est fini hier matin en eau de boudin.

    « On a finalement tous repris le travail ce matin... Mais tout doucement, hein ! » lâche, désemparé, Fabien, 27 ans, stockiste depuis deux ans et demi dans l’entrepôt du boulevard Macdonald, sur la petite ceinture de Paris. Hier, pour la vingtaine de salariés sur les trente-trois qui ont arrêté le travail depuis début mai, l’atterrissage est rude. « Je vais perdre au moins 1000 euros. Le directeur régional est venu nous proposer un étalement des retraits pour les jours de grève, mais au cas par cas, en fonction du niveau de vie », poursuit Fabien. D’autant plus difficile à avaler que les salariés n’ont rien obtenu. Ils réclamaient le relèvement de leur prime d’objectif (de 228 à 300 euros) versée à chaque fois que le nombre de colis fixé dans l’objectif mensuel est atteint. Ecoeuré, Mohammed, 38 ans, montre une des assignations envoyées par le TGI : « ça coûte 70 euros, pour un courrier ! C’est ce qu’on demandait comme augmentation sur un mois de paie ! »

    Nathalie Drouet, directrice des ressources humaines de Virgin Megastores, dit ne pas comprendre le conflit. « Il y a une vraie pratique du dialogue social chez Virgin, depuis l’origine, assure-t-elle. En cinq ans, c’est seulement le deuxième conflit que je connais. Ces dernières années, on a signé de nombreux accords, et notre convention Virgin est plus avantageuse que celle de notre branche. » Un point de vue partagé par la déléguée centrale CFDT, Danielle Tartaglia, même si elle regrette l’échec des négociations salariales annuelles, le 29 avril. Les syndicats souhaitaient, pour le symbole, relever le salaire de base de 960 à 1000 euros nets. Mais la direction de Virgin, déficitaire depuis des années, n’a pas cédé. Après un appel à une journée de grève en signe de protestation le 7 mai, les représentants syndicaux ont décidé d’en rester là. Sauf Laurent Degousée, le délégué central CGT, qui a porté le conflit à bout de bras. Mais bien seul. « La direction n’a pas signé de protocole de fin de grève, erreur fatale : ça peut reprendre à tout moment », veut-il croire. Les salariés de Virgin, eux, accusent le coup et doutent de la volonté de l’entreprise à lâcher quoi que ce soit.

    wapasha