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Venise, congrès de Refondation Communiste : aucune concession aux staliniens et leurs pratiques...

Publie le mardi 8 mars 2005 par Open-Publishing

Le congrès du PRC : Bertinotti met à zéro les minorités

de Cosimo Rossi

Aucune concession en direction des minorités internes de la part du secrétaire réélu. Plus accommodant avec Malabarba mais à l’Ernesto il ne pardonne rien, jusqu’à leur indiquer la porte : "en Italie il y a deux partis communiste".

S’il ressent "un grand besoin de tendresse" interne à la "communauté partagé du Parti" Fausto Bertinotti ne dispense pas à proprement parlé des caresses au cours de sa conclusion au VIe congrès de Rifondazione Comunista. La sienne au contraire est une pesante attaque contre les minorités, en particulier contre la plus consistante d’entre elles, la tendance de l’Ernesto de Claudio Grassi, contestée radicalement par le secrétaire sur de nombreux aspects : du rapport avec le mouvement, à la méthode de définition du programme et d’interlocution avec les alliés, à la façon dans laquelle a été posée la question même de l’identité communiste.

Très dur contre l’Ernesto, plus que souple avec la tendance "Erre" de Luigi Malabarba et Salvatore Canavo, encore différent face au inconciliable Marco Ferrando et Claudio Bellotti, reconnaissant pour l’action dans la CGIL de Giorgio Cremaschi ( un peu moins face à la fragile tentative œcuménique de celui à l’intérieur du parti), le leader de rifondazione renforce dans son intervention conclusive le positionnement de son rapport introductif, la "recherche", comme il l’appelle, et l’exposé circonstancié par rapport au Parti et à son action. Dans ce sens il va tout droit et accélère même dans le sens du sillon indiqué.

C’est exactement de cette manière que la contestation se fait très âpre par rapport à l’Ernesto : Très longue liste de reproches, violence verbale non atténuée face aux demandes de gestion unitaire de la direction qui lui apparaissent comme " instrumentale ", face à ceux qui ne se sont pas levés après la lecture de la lettre d’adhésion de Pietro Ingrao, à ceux qui ont snobé les rendez-vous de la gauche européenne, à ceux qui ont invité des membres du pdci à leurs propres fêtes de composante, à ceux qui contestaient la participation aux manifestations de Gênes et qui n’ont jamais dit de s’être trompé, à ceux qui l’ont obligé à " passer des soirées entières avec les camarades à expliquer que je ne veux pas enlever le mot communistes " et qui en revendiquent l’exclusivité. Aussi parce que " il y a deux formations " communistes en Italie, il indique presque la porte (en excluant par ailleurs une pulsion scissionniste de sa part comme le font aussi ses opposants).

Si Rifondazione renaît aussi de la rupture avec le pdci, Bertinotti ne veut pas de trace de ce passé dans ses ailes. Car, si avec les minorités de gauche il y a un parcours communs pour un long chemin, intermittent, ponctué d’élément de dissension comme par exemple sur le thème controversé de la non violence qui ensuite innerve le rapport avec les mouvement et les prises de position sur les questions internationales qui s’arrête seulement devant la porte du Palazzo Chigi, avec la minorité de droite, il y a au contraire une césure qui va jusqu’au bout de la raison d’être et de vivre de Rifondazione. Une césure non dissemblable de celle qui s’est produite avec Armando Cossutta à l’époque de la rupture avec le gouvernement Prodi.

Si bien qu’à Malabarba, qui avait remis son mandat de chef de groupe au Sénat, Bertinotti adresse une invitation afin qu’il continu à assumer sa responsabilité. Et de même pour Canavo dans le rôle de vice-directeur de Liberazione.
De la même façon que le secrétaire ouvre les portes de la représentation institutionnelle pour toutes les tendances. Selon le principe " incontournable " de la libre organisation de la divergence, limité seulement dans l’exercice des mandats électoraux c’est-à-dire au vote de confiance au gouvernement et à la coalition dans laquelle on a été élue.
Pourtant dans la confiance ôtée à Prodi, cette limite a été arrachée par le PRC lui-même. Mais par rapport à cette période pour Bertinotti, comme pour le calendrier, il " s’est passé un siècle ". Même réévoquer la rupture avec Prodi suffit mieux que les autres argumentation proposer par la tribune à repousser une des accusations qui irritent le plus Bertinotti : " gouverniste vous le dites à qui ? ", tonne ainsi le secrétaire.
" Il s’est passé un siècle ". Alors c’était le temps où c’étaient les syndicats qui ne voulaient pas les 35 heures et ne voulaient pas la grève générale (" s’ils en avaient fait une seule nous en porterions tous mieux ") ; le temps dans lequel Rifondazione " s’est trompé " sur la loi Turco-Napolitano. Et depuis lors, celles qui sont contestée comme des " tournants " sont aujourd’hui le parcours bertinottien : " que serions-nous aujourd’hui ? " sans la rupture avec le stalinisme, le non violence, Gênes, les mouvements ? " Tout le parcours décrit par la métaphore du " voyage " le long duquel il y a la rencontre avec la FIOM, avec l’ARCI, avec des morceaux du catholicisme. Au contraire se lamente le leader " vous tenez compte seulement de Fasino "

C’est le long de ce parcours qu’apparaît la " dissension la plus radicale " qui concerne la formation du programme, à savoir les " bornes " invoqués toujours par l’Ernesto, tandis que pour Bertinotti c’est une sorte " work in progress " composé par la demande d’une intervention publique dans l’économie, par le salaire social (" sans travailler : ça vous dit quelques chose cette diablerie ? ") esquissé dans la région Campanie, du non à la privatisation de la distribution de l’eau dans les Pouilles devenue parti intégrante du programme de Niki Vendola, de la lutte des enseignants contre la réforme Moratti, qui a remis en cause celle de Berlinguer. Même si une borne existe en réalité et bien planté. Elle s’appel guerre. Et Paix. Une paix devenue comme par hasard majoritaire.

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