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hommages illégitimes à d’anciens activistes

Publie le lundi 17 janvier 2005 par Open-Publishing

Une stèle à Marignane pour honorer les morts de l’OAS.

par Alexandre Nasri [Le Figaro, 6/7 novembre 2004, section « France/Société »]

Le maire de Marignane (Bouches-du-Rhône), Daniel Simonpiéri, vient d’attribuer à l’ Association de Défense des Intérêts Moraux et Matériels des Anciens Détenus et Exilés politiques de l’Algérie française (ADIMAD) une parcelle vierge dans le nouveau cimetière de sa ville. L’ADIMAD souhaite y ériger un monument à la mémoire d’anciens membres de l’Organisation Armée Secrète (OAS) emprisonnés ou condamnés à mort. L’inauguration a été fixée au 6 juillet 2005, si l’association réussit à rassembler les 30 000 euros nécessaires. Elle affirme avoir déjà récolté les deux tiers de cette somme par le biais d’une souscription. Le monument de bronze sera dédié « aux fusillés et combattants morts pour que vive l’Algérie française ».

Deux monuments du même type existent déjà dans le sud de la France. Le premier a été inauguré à Théoule (Alpes-Maritimes) le 1er novembre 2002 : il s’agit d’une simple stèle portant l’inscription : « A tous nos camarades tombés pour la défense de l’Algérie française. » Le second monument, baptisé Stèle des fusillés, est beaucoup plus imposant - celui de Marignane sera bâti sur le même modèle : inauguré à Perpignan le 5 juillet 2003, il s’agit d’un cénotaphe de bronze et de marbre : on y voit, attaché à un poteau, un homme qui s’effondre. Cette sculpture symbolise la mort d’un condamné au peloton d’exécution. Sous cette icône est gravé : « Terre d’Algérie. » Dessous, une autre plaque énumère quatre noms : Bastien-Thiry, Degueldre, Dovecar et Piegts.

Jean-Marie Bastien-Thiry, ingénieur militaire et membre de l’OAS, a été fusillé le 11 mars 1963 pour avoir tenté, lors de l’attentat du Petit-Clamart du 22 août 1962, d’assassiner le général de Gaulle. Roger Degueldre, responsable des commandos Delta de l’OAS, a été condamné à mort par la cour militaire de justice et fusillé le 6 juillet 1962. Albert Dovecar et Claude Piegts, qui agissaient sous les ordres de Degueldre, ont eux participé à l’assassinat du commissaire de police Gavoury. Ils ont été fusillés le 7 juin 1962. [...]


L’article précédent oublie d’autres monuments de ce type :

 Dans les Jardins d’Alsace-Lorraine à Nice, se trouve une stèle en pierre (d’environ 1m60 de haut) "Aux martyrs de l’Algérie Française", avec au dos l’effigie de Roger Degueldre.

 Le premier monument aux "Martyrs de l’Algérie Française" a été inauguré à Toulon en juin 1980, dans des conditions un peu "spéciales". Et Toulon possède également une plaque qui rend hommage au "général Raoul Salan, libérateur de Toulon", cadeau de la municipalité d’extrême-droite en mars 2001.

Le midi de la France n’a malheureusement pas le monopole des hommages à d’anciens activistes : le 10 janvier 2005, le député François Lamy protestait solennellement contre l’installation d’une rue Raoul Salan à Wissous (Essonne). Le député a sollicité l’intervention du président de la République pour que cessent "ces initiatives immorales".


Questions :

 " Que pense le gouvernement de la multiplication de stèles à la mémoire de quatre membres de l’OAS exécutés pour leurs actions criminelles contre le Chef de l’Etat, contre un Commissaire de police républicain, contre les six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs, service de l’Education nationale créé à l’initiative de Germaine Tillion ? "

 " La République peut-elle accepter que soient honorés les membres d’une organisation terroriste dont le but était de la renverser ?"

Plus de détails sur la page d’origine : http://www.ldh-toulon.net/article.p...